La science devant l’inconnu
Christine Hardy (Monaco, éditions Le Rocher, 1983)
« Quand la science cherche le « champ ultime unitaire », quand elle ressent « l’interaction de tous les phénomènes », quand elle découvre l’esprit dans les particules, quand elle propose une logique non-duelle, ne s’approche-t-elle pas de la conscience ?
Ce livre présente quelques aspects de la « Science du Nouvel Age » dans les domaines de la physique (Capra, Nicolescu, Romani, Charon), des mathématiques (Pinel), de la biologie (Guillé, Chauvin), de l’épistémologie (Lupasco), de l’audio-psycho-phonologie (Tomatis), de l’économie (Blanc) et de la philosophie (Gerrinckx). »
extraits significatifs
p. 13 ; « Devant nos yeux se déroule la plus extraordinaire révolution scientifique !
Ayant atteint l’apogée de la spécialisation, la science est obligée d’évoluer vers l’interdisciplinarité.
A force de se restreindre à la matière visible, elle redécouvre la réalité de l’esprit.
Après avoir séparé les phénomènes pour les observer, elle saisit l’interconnexion de tous les événements de l’univers.
S’étant forcée à se limiter à la dualité logique, elle explose dans l’unité du champ ultime.
Ayant banni la magie et la superstition, elle rejoint les racines des savoirs antiques. »
p. 14-15 ; « Nous assistons actuellement, après la découverte de la théorie quantique, à une remise en question identique du concept de « fait scientifique ».
Comme l’a fait remarquer Reeves au Colloque de Cordoue, la science ne peut plus se limiter aux processus capables de répétition, car « en astronomie, en astrophysique, par exemple, nous n’avons pas de choses répétables, nous sommes continuellement confrontés à des phénomènes nouveaux et nous avons forcément une réalité que nous n’avons aucun moyen de contrôler. Je ne crois donc pas que ce soit une nécessité, pour parler d’une science, que les événements y soient répétables. »
De même il paraît évident que le refus de prendre en considération les phénomènes psychiques en tant que « faits scientifiques », sous le prétexte qu’ils ne sont pas mesurables, est un leurre, parce que les événements ne sont pas mesurables ou non en eux-mêmes ; Reevers, encore le pointe clairement :
« La mesure, pour les sciences positives, représente un moyen d’accéder à des schémas d’organisation de la matière qui ne sont pas, en eux-mêmes, de nature semblable », et ainsi nous pouvons projeter notre vision différenciée de la mesure sur n’importe quel phénomène.
Une autre limitation du champ scientifique découlait logiquement de la dichotomie vécue entre l’esprit et la matière. Cette vision duelle qui a été le signe distinctif de toute une ère, s’est propagée tout d’abord dans la religion et s’est ensuite communiquée par réaction à la science positiviste naissante.
Remettre en question cette dichotomie, percevoir la continuité entre l’esprit et la matière, prouver expérimentalement que l’énergie se transforme en matière (le photon en proton et inversement), c’est donc introduire une redéfinition fondamental du « fait scientifique ». La vision duelle fait place à l’approche en système et à la compréhension globale de la réalité.
(…) Si un système est défini par la nature et le nombre de ses composants, et par toutes les interactions susceptibles de les lier, alors, dans le système que représente la connaissance, il faut prendre en considération non seulement les différentes sciences et leurs interrelations (la pluridisciplinarité obligatoire pour rendre compte globalement d’un phénomène), mais encore les différents modes de connaissance (scientifique, intuitif, symbolique, mystique, etc.). Ces diverses approches seront nécessaires pour comprendre la totalité de la connaissance à un moment donné, que nous nommons culture.
(…) Pour la vision globaliste, tout fait est « scientifiable »… »
p. 16 ; « Lorsque nous arrivons à deux axes d’observation qui se croisent tels que :
– il y a de l’esprit dans les électrons (physique) et
– il y a des ondes et des corpuscules dans la pensée (parapsychologie),
ce n’est pas que les savants soient devenus spiritualistes, et les ésotéristes matérialistes, c’est la mise en évidence lumineuse de la vision unitaire de la matière/esprit, qui prémisse la synthèse de la connaissance.
(…) Ainsi, le signe distinctif de la nouvelle ère est l’accaparement par la science d’un nouveau domaine : celui de l’esprit.
(…) Ayant ressenti ce défi de la science nouvelle comme une voie profondément unificatrice, j’ai voulu, dans ce livre, présenter certaines approches de la « Science du Nouvel Age ». »
p. 22-23 ; Daniel L. Blanc : « (…) Le bouleversement qui caractérise notre décennie est le remplacement de l’énergie d’impulsion par des machines. Après la mécanisation, c’est l’automatisation.
(…) Oui, en dix ans. On pense que les sociétés industrielles avancées, en dix ans, auront fait leur transformation. C’est tout ce qu’on place sous les noms d’informatique, télématique, bureautique, robotique, etc.
(…) En effet, on doit faire de plus en plus la différence entre l’information et la communication. L’information est d’ordre purement intellectuel. »
p. 23 ; « Ce bouleversement né de l’automatisation nous conduit sur le plan social à des attitudes réactionnaires. Les classes qui ont les privilèges octroyés par la Société Industrielle avancée, celle des trente dernières années (les médecins, l’enseignement), bloquent des quatres fers le passage à la Troisième Civilisation, parce qu’elle les remet totalement en cause. Tous les gens qui ont des privilèges sociaux parce qu’ils sont porteurs uniquement de connaissances intellectuelles bloquent nettement. On peut dire que dans cette décennie 80-90, il va y avoir un conflit entre la classe dominante actuelle qui gère le modèle culturel en place, qui est la technostructure, et une nouvelle classe dirigeante, une nouvelle élite, qui est en train de donner naissance à un nouveau modèle culturel, un nouveau type de société, un autre type de lecture, d’interprétation du monde ; son fondement : c’est la création et la réflexion, et non plus le raisonnement.
L’énergie de réflexion se caractérise par l’aptitude à avoir à sa disposition différentes grilles de lectures, et on ne peut avoir ces différentes grilles de lectures qu’en les empruntant à des cultures différentes.
Il faut donc être capable de passer dans des univers culturels différents. On ne doit pas considérer ces univers, ces sociétés, par rapport à la modernité technique de la société industrielle -à savoir si ces cultures ont des techniques plus ou moins performantes au niveau des outils- mais en termes de civilisation : quel est l’état de leurs mœurs, de leurs possibilités initiatiques. »
p. 24-25 ; « Il nous faut aussi aborder le changement de modèle économique pour les pays occidentaux. Jusqu’à présent, on était dans le modèle keynésien. Ce modèle permet le plein emploi et l’accroissement des revenus, mais il faut pour cela trois conditions:
1) Pas de capitaux flottants. Actuellement, il y a cinq fois plus d’argent qui flotte qu’au temps du plan Marshall. Donc cette condition n’est pas réalisée.
2) Il faut que la demande soit créatrice. Or la demande n’est plus créatrice. On ne fonctionne plus sur des aspirations, mais sur des besoins normalisés par le modèle dominant. Donc cette deuxième condition n’est pas réalisée non plus.
3) Il faut que l’État puisse réguler les fluctuations, or aucun Etat ne peut actuellement réguler les fluctuations. Le baril de pétrole était à 1 dollar 85 en 73, il a dépassé 35 dollars. Personne n’a pu réguler les fluctuations. Ainsi les trois conditions de l’économie keynésienne n’existent plus et nous approchons d’un nouveau modèle qui est le modèle de Hayek.
Le modèle keynésien, né dans les années 34-40, consiste à dire: la vie économique ne se développe que si l’on assiste la demande et si l’on se met à l’écoute de la demande, d’où : assistance de la demande par l’État, par des subventions ou des aides. Dans le modèle keynésien, on aide la demande, c’est-à-dire on remet de l’argent aux chômeurs. Toutes les techniques de marketing consistent à connaître la demande.
Les économistes savent que ce modèle est dépassé. Le nouveau modèle est celui de l’autrichien Hayek qui consiste à dire : l’offre ne se définit plus par rapport à la demande. mais l’offre se définit par rapport à la concurrence. Il s’agit d’être fondamentalement différent. On ne cherche plus à être crédibles, à suivre des normes ; bien au contraire, ceux qui osent vraiment, par l’innovation, faire des apports incroyables en matière grise, font que le marché suit. Voilà le nouveau modèle de Hayek.
Le modèle keynésien incite à être dans la norme, à être crédible, à copier les modes culturelles, les mœurs. Dans le modèle de Hayek, ne fonctionnent que ceux qui osent être vraiment eux-mêmes. Ainsi nous sommes dans une époque où l’on se détourne des modèles. Il n’y a plus de modèles, en particulier le modèle de la société américaine de consommation. Les sociétés, comme les gens, commencent à envisager de se tourner vers eux-mêmes, de devenir eux-mêmes.
L’économie scientifique de l’Occident est en train de prendre la biologie comme grille de lecture de sa réalité. Les modes de réflexion s’inspirent de moins en moins de la thermodynamique du XIXème siècle et sont de plus en plus empruntés à la biologie. Or, ce qui caractérise la biologie, c’est que tout est relation, tout est écosystème.
Ce modèle nous rapproche du religieux. Quelque chose est en train de se passer entre la science, l’économie et le monde de la spiritualité qui est le monde de la relation. Il y a actuellement une conjugaison de forces qui va dans ce sens…
(…) Or cette lecture globale est une fonction propre au lobe droit du cerveau, le lobe de la vie intuitive, de la vie créatrice, de la vie spirituelle.
(…) Il y aussi, de plus en plus significative, la pratique de l’induction. On ne fonctionne plus sur des objectifs (démarche déductive) qui sont remarquablement définis et précis, mais sur des visions uniquement intuitives et émotionnelles et on les impulse en fonction des opportunités. Ainsi on induit la réalité. Agir en programmant signifie que l’environnement va se plier à ce programme et ne va pas le troubler. Mais l’environnement est vie, il réagit et provoque ce que d’aucuns appelleront des turbulences. Il suffit de se mettre en système ouvert pour entrer en effusion avec ces énergies, ce qui nécessite qu’on accepte de modifier sa propre structure pour intégrer ces énergies. »
p. 26 ; « En ce qui concerne les classes sociales, elles en sont toutes pratiquement au même point. Actuellement une élite est en train de se dégager mais elle n’est pas propre à une classe sociale.
(…) Quelque chose en ce moment est en train de se passer. Des gens apparaissent qui dépassent la notion de classes, notion qui oppose et différencie. Ils ne parlent plus de classes mais de relations, de liaisons.
Appelons classe dirigeante une classe qui génère un nouveau mode économique, un nouveau mode culturel. Par exemple, en France, dans les années 45-55, une nouvelle classe dirigeante s’est mise en place en se rendant aux U.S.A. en observant le modèle américain et en le généralisant en France. Or, dans les années 80, une nouvelle classe dirigeante se met en place, elle pense de manière biologique, relationnelle, systémique, dialectique, inductive. Elle a le goût de la mondialisation, de l’innovation, et surtout, elle ne fonctionne plus sur des hiérarchies, mais sur des synergies. Elle ne dirige plus, elle pilote. Elle ne fonctionne plus sur l’effusion des différends. Elle valorise énormément l’énergie créatrice et l’énergie de réflexion, et non pas seulement l’efficacité en termes d’ordre et d’organisation… Nous sommes devant l’émergence d’un nouveau groupe social, et ce groupe social, et ce groupe social va être en conflit avec la classe dominante qui gère le modèle des trente dernières années. »
p. 27 ; » C.H. – On s’aperçoit aussi actuellement que cette force de créativité et d’innovation se trouve surtout chez les marginaux.
D.L.B. – C’est évident. En fait, la classe dominante a un vocabulaire de classe et distingue les marginaux du reste de la société composée par les normaux.
Or la nouvelle classe dirigeante qui se met en place a changé totalement son vocabulaire. Elle n’utilise plus les notions de marginaux ou de normaux, mais la notion de mouvement de la société et de courant. Elle considère que toute société est en mouvement sur sa périphérie. Cette frange, cette partie invente de nouveaux comportements, qui seront par la suite récupérés et qui deviendront alors la norme, le courant de la société. »
p. 31-32 ; Fritjof Capra : « Il est évident que nous sommes dans un état de crise. Il y a la crise de l’énergie, la crise écologique, celle des armes nucléaires, la crise de santé et des tas de petites crises. Et toutes ces crises qui est surtout une crise de perception, parce que, comme ces physiciens, nous essayons d’appliquer des conceptions cartésiennes qui ne sont plus valables.
En physique, ces concepts ne sont plus valables, parce que le monde des atomes et des particules subatomiques est différent des objets classiques de la vie de tous les jours.
(…) C.H. -Donc, si on veut analyser les nouveaux concepts de base qui se dégagent dans la science, on voit en premier lieu l’interdépendance de tous les phénomènes.
F.C. – C’est cela. Il y a deux thèmes principaux. Le premier est l’interdépendance fondamentale de tous les phénomènes. Le deuxième est le caractère dynamique de la réalité : parler de processus est plus fondamental que de parler de structure. Chaque structure est en effet une réflexion d’un processus sous-jacent. »
p. 33-34 ; « Ainsi le processus est toujours plus fondamental que la structure.
(…) En général, quand on étudie tous ces phénomènes, le changement important, c’est de se concentrer sur le processus. Ce n’est pas seulement un mouvement, c’est plus qu’un mouvement, c’est un échange, une création, une destruction de choses. C’est quelque chose de dynamique. Et ce dynamisme détermine en deuxième lieu les formes qui sont moins fondamentales. C’est une conception qui est vraie pour la physique, dans son acceptation générale, et c’est la théorie des systèmes qui introduit cette notion.
Cette théorie des systèmes a été créée par l’autrichien Bertalanffy dans les années 40 et a été développée plus récemment par Prigogine en Belgique.
La théorie des systèmes n’est pas une théorie complète, mais une certaine vision, un certain contexte pour étudier les phénomènes : le fait de se concentrer sur les interdépendances et sur le contenu dynamique.
Un système dans ce sens-là, cela veut dire un tout qui dérive et prend ses propriétés essentielles des interactions des parties, tandis que la méthode cartésienne était d’étudier les parties élémentaires et d’en déduire le comportement du tout.
Dans la théorie des systèmes, on étudie les interdépendances des parties, et on déduit le principe d’organisation du tout. Et je vois cela comme une extension naturelle de la physique moderne. Voici qu’en physique, on parle maintenant d’interactions et d’interdépendance, et du contenu dynamique de la matière.
(…) Maintenant il s’agit donc, dans toutes les sciences et dans les structures sociales, l’économie et la politique, de faire ce changement essentiel. Et c’est très difficile à faire parce qu’il y a un conditionnement de l’esprit et de la culture qui date d’il y a trois cents ans. Et c’est malaisé d’en changer.
(…) Prenons comme exemple l’économie politique. La faute principale des économistes, aujourd’hui, c’est de prendre l’économie et de la détacher artificiellement de l’environnement, de ne pas voir les activités économiques comme étant impliquées dans l’environnement naturel et social.
(…) On peut dire que cette conception de la théorie des systèmes, en généralisant, correspond à une vision écologique.
(…) En médecine, il s’agit de traiter l’individu malade comme un tout, et ne pas séparer l’esprit , le corps et le milieu social. »
p. 35 ; « C’est donc une pensée qui se prête idéalement pour rendre compte des différentes sciences il y a maintenant un mouvement dans cette direction mais c’est encore un mouvement marginal et minoritaire. »
p. 36 ; « Dans la théorie des systèmes, il y a maintenant un concept très révolutionnaire, un concept systémique de l’esprit. L’auteur en est Gregory Bateson. Dans son livre Mind and Nature (l’esprit et la nature) il émet la théorie de l’esprit en tant que propriété systémique des organismes vivants, comme la conséquence nécessaire d’une certaine complexité. Et il a proposé un certain nombre de critères pour déterminer quand un système peu produire ce phénomène de l’esprit.
L’esprit n’est pas une substance ou une force, mais un ensemble de processus caractéristiques des êtres vivants. Dans cette optique, l’esprit existe bien avant le système nerveux et le cerveau. Même une cellule montre un certain phénomène de mentation, une certaine activité mentale que l’on peut définir assez rigoureusement dans le cadre de la théorie des systèmes.
En fait, cette activité mentale est l’essence même de la vie. Chaque fois que l’on rencontre des structures vivantes, elles manifesteront cette activité mentale. Bien sûr, ce n’est pas une activité mentale complexe comme lorsque nous parlons, c’est très primitif au début, mais cela croît en complexité et on aboutit à l’esprit humain.
(…) en physique, il y a des théories des champs, et il y a maintenant des efforts pour unifier ces théories des champs. Mais nous ne sommes pas encore arrivés à les unifier.
Il y a quatre interactions fondamentales en physique : les interactions fortes -électromagnétiques- faibles -gravitationnelle.
De ces quatre, les électromagnétiques et les faibles sont unifiées. Pour les deux autres, cette grande unification n’a pas été faite. Mais si cela réussit, on pourra alors parler d’un champ fondamental qui serait la base de la matière.
La majorité des physiciens vous dira qu’il est probable que cela arrive dans les dix prochaines années. Moi, je ne suis pas si sûr. »
p. 38 ; « Ma position généralement, vis-à-vis de la science et de la société est une position beaucoup plus engagée du point de vue social. Je pense que le prochain pas, c’est de changer la vue mécaniste en vision écologiste, de passer de la vision statique à la vision dynamique, parce que si nous ne le faisons pas, nous n’allons pas survivre.
(…) Il est beaucoup plus nécessaire de changer la société, la culture et le système des valeurs.
Pour ce qui est de l’unification ultime entre l’esprit et la matière, cela m’intéresse beaucoup moins en ce moment, parce qu’on est dans une situation de crise. »
p. 39 ; « C.H.- Est-ce que cela ne nous fait pas réfléchir sur le fait qu’avec une certaine intuition spirituelle du monde on pourrait aller plus directement à une vision synthétique de la réalité que la science met très longtemps à résoudre avec sa démarche rationnelle ?
F.C .- Oui, c’est vrai. Cette vision écologique ne nécessite pas la science. On peut l’avoir intuitivement, et en effet, des tas de cultures comme les Indiens d’Amérique l’ont eue. Et d’autres cultures aussi. Mais puisque notre culture est tellement déterminée par la science, il est très valable de montrer que la science va aussi dans cette direction, mais elle n’est pas nécessaire. »
p. 45-46 ; Jean Charon : « (…) on a voulu faire de Newton le précurseur du rationalisme. En fait, Newton n’était pas aussi rationaliste qu’on voudrait le faire croire : il a écrit autant sur l’alchimie et sur le divin que sur l’optique et la gravitation.
Ainsi, il distinguait deux sortes de lumières : la lumière phénoménale qui faisait l’objet de son optique et la lumière nouménale qui devait jouer dans la pensée et dans les phénomènes du vivant, un rôle fondamental (…) Or il est très curieux de voir ce que l’on formule maintenant dans le cadre d’un rapprochement entre l’esprit et la physique : que précisément dans les particules qui sont porteuses d’esprit, c’est-à-dire les électrons, cet esprit lui-même est porté par la lumière. Les électrons que l’on étudie en physique ont des caractéristiques spirituelles, et cela parce qu’ils sont de véritables micro-univers, tout semblables à notre immense univers, mais enfermant un espace et un temps particuliers où les phénomènes évoluent en allant vers l’ordre, au lieu d’aller vers le désordre, comme c’est le cas dans notre univers observable.
Les électrons sont comme des sphères qui portent de la lumière, lumière qui n’évolue pas dans le même cadre d’espace et de temps. Ce qui fait la différence, c’est qu’alors que dans notre cadre d’espace et de temps, rien ne se mémorise et tout va vers le désordre, là, au contraire, dans cette lumière, tout se mémorise ; et cette information mémorisée est entraînée vers l’ordre. Et c’est précisément ce qui fait notre esprit. Notre esprit a une mémoire, par conséquent il mémorise l’information et il raisonne, c’est-à-dire qu’il entraîne les informations qu’il a mémorisées vers l’ordre.
(…) Un trou noir, c’est ce qui arrive à une étoile quand elle meurt. Elle se recroqueville sur elle-même, parce qu’elle a brûlé tout son combustible, puis elle devient de pus en plus dense, de plus en plus chaude, et quand elle arrive dans l’état final (Einstein nous l’avait déjà expliqué, mais cela n’avait pas encore été constaté), elle va véritablement crever l’espace ; cela veut dire qu’elle courbe tellement l’espace autour d’elle qu’elle le crève, et qu’elle s’engouffre alors dans un autre espace. L’étoile est devenue tellement dense qu’elle n’est plus qu’une étoile de lumière ; mais elle devient si dense que, d’un coup , elle crève l’espace et disparaît. Cela en soi ne serait pas tellement inintéressant si cette étoile se cachait dans une sorte de repli de l’espace. Mais cela n’est pas ainsi. On constate qu’elle est bien passée dans un autre espace, en ce sens que, dans cet autre espace, à l’endroit où elle se cache, ce n’est plus le même espace ni le même temps.
Les physiciens ont pu montrer que l’espace devient du temps et que le temps devient de l’espace. Il y a un échange des rôles de l’espace et du temps une sorte de renversement. L’étoile est toujours là, mais elle est de l’autre côté. »
p. 47 ; « Quand les physiciens ont découvert que l’espace et le temps étaient différents dans les trous noirs cosmiques (remarquez, ils n’ont pas cherché à faire de la philosophie), ils se sont dit : « Est-ce que certaines particules e se présenteraient pas comme des micro-trous noirs ? » Pourquoi ? Il y a une particule qui a toujours intrigué les physiciens, c’est précisément l’électron, parce que l’électron a cette particularité d’avoir une masse, mais il est invisible.
Quand, dans toutes les expériences, on fait intervenir des électrons, on est obligé de dire qu’ils se comportent comme des points mathématiques : ils n’ont pas de volume.
C’est paradoxal : quelque chose qui a une masse, donc, qui semble exister , et qui est invisible. On pourrait se contenter de dire que c’est curieux. Il y avait une seconde réponse, c’était de dire : « Est-ce que cela ne serait pas comme un trou noir ? » On dit qu’il n’a pas de volume ; en réalité, c’est peut-être parce que ce volume ne se loge pas dans notre espace observable, il se loge ailleurs, il est de l’autre côté. »
p. 49 ; « C.H.- Quand la science dit que la vitesse de la lumière ne peut pas être dépassée, c’est dans le cadre de notre espace-temps avec ses lois propres…
J.C.- Dans le cadre de l’espace-temps observable…
(…) J.C.- En fait, il n’y a que deux particules stables. C’est d’abord les constituants de l’atome ou nucléons (protons ou neutrons) qui sont comme des boules de billard et sont vraiment de la matière brute ; puis il y a les électrons. Il n’y a que ces deux types de particules.
L’électron, ainsi que les nucléons, sont des éternelles, mais alors que les unes sont du genre boule de billard (ce que l’on pourrait appeler vraiment la matière traditionnelle), l’autre, au contraire, est porteuse d’esprit et vit éternellement aussi.
Tandis que les unes matérialisent le désordre et sont dans le visible, l’autre est complètement plongée dans l’invisible et, au contraire, va continuellement accroître son niveau de conscience.
Les physiciens ne disent pas niveau de conscience, ils parlent d’entropie croissante, soit de désordre croissant pour les premières, et de néguentropie croissante ou entropie négative croissante pour la seconde.
Ainsi il y a un monde néguentropique, qui va toujours vers l’ordre et, à côté, un monde entropique ; donc un monde de l’invisible qui a un niveau de conscience croissant, et un monde du visible. On reprend toute la terminologie ésotérique traditionnelle, le visible-l’invisible, si je puis dire. »
p. 50-51 ; « Nous ne pouvons plus nous considérer comme un être entre naissance et mort, c’est-à-dire sans aventure.
A l’échelle cosmique, notre vie ne veut rien dire. Si elle se limite à quelques années, elle est désolidarisée de l’univers. Tandis que là, brusquement, elle est harmonisée avec l’univers. La première attitude qui est de nous placer uniquement entre notre naissance et notre mort tend à nous détacher de l’univers et nous pousse à nous tourner de plus en plus vers la culture. La culture est un édifice artificiel et temporaire, changeant d’une région à l’autre, d’une époque à une autre , elle n’a rien à voir avec l’évolution de tout l’univers et n’en constitue pas l’essentiel. Or, si vous limitez votre être à la durée de la vie terrestre, vous êtes obligé de vous tourner vers la culture, car elle constitue alors l’essentiel de votre être au monde. Mais dès que vous prenez conscience du fait que vous avez des racines dans le passé et que vous avez commencé à vivre, finalement, vous-même, il y a des millions d’années, et que vous allez poursuivre cette aventure spirituelle du monde, vous-même après votre mort, évidemment, cela ouvre votre relation avec le monde. C’est quelque chose de très différent. Moi je pense qu’ainsi on est obligé de se sentir solidaire du monde. Tous ces mouvements, écologiques, par exemple, expriment des efforts spontanés pour se relier avec le monde et avec la nature. »
p. 54-55 ; « C.H.- J’ai lu dans une revue un article tournant en dérision ce qui avait été débattu au colloque de Cordoue et sapant tout ce courant de pensée, refusant ainsi ce rapprochement de la science et de l’esprit.
J.C.- C’est d’autant plus stupide qu’il y avait là plusieurs prix Nobel.
C.H.- Certains scientifiques refusent même l’idée qu’il va y avoir un rassemblement de planètes en 83-84. Or, ce sont des données astronomiques.
J.C.- Ce sont des gens que j’appelle « les hommes en noir » pare qu’ils ne sont pas gais.
Simplement, ils restent très structurés, très retardataires. C’est ce qui subsiste d’une époque pas très lointaine du tout, où la science était complètement fermée, et où l’esprit était tabou.
C.H.- De nombreuses personnes s’appuient sur la science telle qu’elle a été pour refuser tout ce qui peut être parapsychologique ou ésotérique, et elles ne s’aperçoivent pas que la science a déjà changé de visage.
J.C.- Elles ne sont même pas au courant et elles ne veulent rien voir. lls ferment les yeux parce que cela les dérange terriblement et que cela bouscule tous leurs préjugés. Et les gens, vous savez, aiment bien leur confort leurs préjugés.
Les scientifiques se croient toujours très avertis, ils croient tout savoir, et surtout, ils croient que tout ce qu’ils savent, cela peut être pris comme parole d’évangile…
(…) Aux U.S.A., il y a une ouverture sur tous ces problèmes-là. Ce qui fait que vous trouverez très peu de scientifiques qui ne soient pas intéressés. On ne peut pas s’attendre à ce que tous se dirigent vers ces recherches, mais disons qu’ils ne sont plus fermés. Ils écoutent d’une oreille attentive, ils ne contredisent pas systématiquement et ils sont prêts à introduire des problèmes ayant des aspects spirituels dans leurs propres recherches scientifiques.
De toute manière, je pense qu’il va sortir d’ici peu de temps des choses absolument irrévocables là-dessus.
Le groupe avec lequel je travaille va publier des preuves. Il faut jouer avec le langage des scientifiques. Ils veulent des preuves. »
p. 56 ; « C.H.- Quels sont les principaux tenants de cette ouverture de l’esprit aux U.S.A. ? La gnose de Princeton ?
J.C.- La gnose de Princeton n’est pas un mouvement organisé. C’est justement une idée qui a comme base sous-jacente une ouverture spirituelle, mais qui est aussi le fait que l’on ressent notre entrée dans le Nouvel Age.
D’ailleurs, du point de vue cosmique, on quitte l’ère des Poissons pour entrer dans celle du Verseau. »
p. 64 ; Rémy Chauvin : « (…) l’obstacle à l’innovation, c’est la taille du service. Plus un service est du genre mammouth, plus il étouffe tout. Une structure d’innovation ne pourrait donc être qu’une structure petite, souple et temporaire. »
p. 65 ; « C’est ainsi que je connais l’hypothèse de certains ingénieurs (qui ont contre eux l' »establishment » bien entendu) d’après laquelle la conscience pourrait naître des supermécanismes, et qu’un jour, où les microprocesseurs seront assez compliqués, il émergera quelque chose qui sera la conscience. C’est une question de complexité de circuits. Evidemment c’est une hypothèse qui fait hurler tout le monde, d’autant plus qu’elle est probablement exacte. »
p. 66 ; « C.H.- Pouvez-vous nous expliquer ce que sont les hydrures de fer ?
R.C.- On discute actuellement à perte de vue sur les centrales atomiques ; on est pour ou contre le nucléaire, mais la question se pose d’une autre façon. En effet, on sait qu’il y a un combustible tout à fait extraordinaire qui est l’hydrogène. Or l’hydrogène, on ne risque pas d’en manquer. Avec les océans, vraiment, il y en a beaucoup. C’est le constituant essentiel de l’eau avec l’oxygène et on le décompose comme on veut. Il suffit de faire passer un courant électrique. Donc cela ne pose aucun problème technique, c’est une chose parfaitement réglée. Il n’y a que le problème du stockage, parce que l’hydrogène est un gaz et pour le conserver, il faut le mettre dans une bouteille d’acier qui pèse lourd et qui coûte cher.
On a alors pensé le mettre en combinaison avec un métal et on sait déjà le faire passer à l’état d’hydrure de cobalt ou de nickel. L’hydrure, c’est une sorte de poudre noire qui absorbe l’hydrogène comme une éponge. Vous chauffez légèrement : votre hydrogène se dégage doucement ; vous arrêtez de chauffer : il ne se dégage plus. De cette façon, vous pouvez faire marcher un moteur d’automobile. Cela a déjà été fait.
Alors le stade ultérieur (comme le nickel et le cobalt coûtent cher) a été de chercher si on ne pouvait pas se servir d’un autre hydrure, par exemple l’hydrure de fer. On est donc en train d’essayer de doper le fer avec je ne sais quelle drogue, ce n’est pas mon rayon, et des résultats intéressants ont déjà été obtenus.
A mon avis, d’ici moins de cinq ans vous aurez dans votre voiture une boîte qui contiendra quelques kilos d’hydrure de fer ; lorsque l’hydrogène de l’hydrure sera épuisé, vous la retournerez à l’usine, ou plutôt, on vous donnera une autre boîte, le recyclage de l’hydrure ne posant pas de problème.
Je vous assure qu’il y a un certain nombre d’ingénieurs qui travaillent là-dessus ; s’ils y arrivent, la crise de l’énergie est terminée. »
p. 67 ; « Tout cela pour vous dire comment une recherche qui a été plus ou moins marginale pourrait devenir subitement de premier plan. »
p. 83 ; Léon Geerinckx : « On estime que 80% des maladies ont ainsi une origine spirituelle.
(…) Ces 80 % viennent d’abord du fait qu’en Occident, le moral intervient pour 50 % dans la guérison. Les Tibétains, eux, disent : « La médecine spirituelle, c’est 100 % de la guérison. » Nous avons remarqué qu’en fait le corps et l’esprit dépendent l’un de l’autre. Je prendrai l’exemple du diapason. Le diapason, finalement, c’est un petit bout de fil de fer, vu d’une certaine façon ; mais il a une forme telle qu’en lui donnant une chiquenaude, il sort le fameux « la », c’est-à-dire l’âme du diapason. Toutefois, si le diapason était fêlé, il ne donnerait plus du tout le « la »; ainsi le « la » dépend quand même de la qualité du support. Pour cette raison, on ne peut pas dire que l’esprit est responsable à 100 % des maladies.
En ce qui concerne le corps humain, la conscience est logée essentiellement dans la zone psychique. La conscience, en fait, est dans tout le corps, surtout chez ceux qui sont très développés. Elle est même hors du corps. Disons néanmoins que le centre est dans la zone psychique. »
p. 84 ; « Nous nous sommes dis : ce n’est pas l’artisan qui fabrique le métal du diapason qui est important, c’est la personne qui lui a donné la forme idéale, qui contrôle sa forme. Dans le cas de l’homme, c’est l’aspect contrôle qui est le plus important, puisque la conscience se trouve dans la zone de contrôle.
(…) L’aspect spirituel, c’est donc l’agencement des choses globalement, et l’aspect matériel, localement. mais en fait, le matériel et le spirituel sont fondamentalement la même chose ; seul, un degré de complexification, de complétude, les sépare. »
p. 86 ; « En d’autres mots, toutes les fonctions du corps plafonnent, que ce soit la capacité respiratoire, la force musculaire, l’acuité visuelle, etc., sauf une : la conscience qui, elle, peut se développer à l’infini. »
p. 87 ; « Mais l’homme moyen d’aujourd’hui -puisque c’est à celui-là que je pensais- n’est pas plus évolué que ces primitifs, et parfois on se demande s’il n’a pas perdu certaines choses importantes. Cela il faut le signaler. Quand on parle de civilisation, on doit ajouter civilisation matérielle. En effet, cette évolution reste tout à fait localisée ; en fait l’âme de l’homme, le psychisme profond, le cosmique, le christique, le parapsychique, le magique, l’alchimique, tout cela n’a pas beaucoup évolué.
(…) Tout ce qui est spirituel correspond à un territoire non balisé, où il est possible de monter très haut , mais où il est aussi possible de se perdre. »
p. 88 ; « (…) l’homme n’est pas, comme la plupart de nos contemporains le croient, quelqu’un qui est dans l’univers uniquement pour jouir. »
p. 89 ; « (…) il existe une science dont je suis l’auteur, la « fabrologie », qui donne la méthodologie du progrès. Pour résumer cette science qui comporte actuellement une trentaine de lois méthodologiques, je dirais ceci : « on peut toujours retrouver le cap de la réalité maximum, de l’existence maximum, de l’optimisation existentielle, en avançant avec les liens latéraux suffisamment nombreux. » »
p. 90 ; « C.H.- On peut dire que le progrès a atteint une phase maximum sans tenir compte, comme vous l’exprimez, de la psychologie de l’homme. »
p. 97-98 ; « Un autre projet qui semble marcher est : « La Pensée Sans Frontières. » Comme catégorie de projet : c’est celui d’une société de service professoral. Cela ressemble à une société d’intérim qui fait l’interface entre les spécialités de haut niveau et les clients qui demandent des cours ou des séminaires sur un sujet précis. Nous devenons ainsi une sorte d’université volante. Il n’y a pas besoin de bâtiment, car les conférences se passent chez le client. Nous publions les programmes dams le monde entier, catalogués par matières.
Un de ses avantages est que cela permet aux spécialistes de rencontrer un autre public, d’autant mieux que les prix ne sont pas élevés. On peut donc promouvoir des personnes compétentes n’ayant pas suivi la filière habituelle. Par exemple : un paysan spécialisé depuis trente ans sur le problème des pucerons en milieu aquatique ; aucune université ne possède un tel spécialiste, m ais nous pouvons tomber par hasard sur lui et le faire connaître. Et ce paysan peut se retrouver quelque mois plus tard au Ghana où il y a un grave problème de pucerons, et tout le monde en tire bénéfice.
Il y a cinq ans que j’ai eu cette idée, j’ai crée cette société au sein du Collège International du Tiers-Monde. Cela fonctionne déjà. Nous avons recruté soixante spécialistes sur une campagne de trois cents invitations et nous lançons une nouvelle campagne de trois cents invitations , à la fin de l’année, nous aurons un programme de trois cents sujet de conférences. »
p. 103 ; Etienne Guillé : « Nous avons un mètre d’ADN par cellule. Donc si on met bout à bout ces mètres d’ADN, pour un individu, on trouve une distance plus grande que celle de la terre au soleil. Ceci est valable pour un homme ou pour une plante.
(…) On peut comparer ces longueurs de molécules d’ADN à des livres écrits avec un alphabet à quatre lettres. »
p. 108-109 ; « C.H.- Qu’est-ce que l’astrobiologie ?
E.G.- C’est une biologie où l’on tente d’établir des liens de synchronicité entre le système solaire et un système cellulaire quelconque et, à plus long terme, des liens de causalité, mais pas nécessairement linéaires. »
p. 113 , « Cela fait trois ou quatre ans que je m’intéresse à l’analogie avec l’alchimie. J’ai donc repris les travaux de Jung Psychologie et Alchimie, Psychologie du Transfert et Mysterium Conjunctionis. »
p. 114 ; « Avec le Mysterium Conjunctionis, je me suis plongé dans la traduction faite par Jung de certains textes alchimiques, et là, certains cas sont d’une clarté prodigieuse. Pour résumer, depuis trois ans, beaucoup de nos travaux, surtout la partie que je traite sur les métaux liés à l’ADN, recoupent les données alchimiques, celles de Rudolph Seiner, celles de Gurdjieff et même celles des traditions chaldéennes, tantrique et égyptienne. C’est finalement la confrontation de nos données moléculaires et des données traditionnelles qui a fait progresser notre recherche. On en est donc arrivé à proposer (sur des bases scientifiques bien sûr) que dans chacune de nos cellules il y ait un mini-zodiaque. »
p. 117 ; « (…) je pense qu’il y a des lois de l’intuition qui me paraissent aussi logiques que celles qui ont été introduites dans le corpus scientifique, et que ce sont justement ces « autres » lois qui régissent la structure et le fonctionnement de notre inconscient. »
p. 118 ; « J’estime donc que la théorie des systèmes est inattaquable, mais, malheureusement, nous connaissons rarement tous les composant s d’un système, et, par suite, toutes les relations qui les lient ; et je défends aussi la nécessité de la multiplicité d’approches d’un même problème (…)
(…) Ainsi nous nous apercevons que les découvertes scientifiques rendent non seulement compte, bien-sûr, de faits scientifiques nouveaux, mais aussi de la structure et du fonctionnement de l’inconscient des chercheurs. Il est d’ailleurs significatif à ce sujet que ceux qui estiment travailler avec le plus d’objectivité sur les faits scientifiques nous fournissent d’utiles informations sur la structure de leur inconscient, alors que ceux qui sont considérés comme marginaux, parce qu’ils maîtrisent et utilisent au moins une partie de leurs possibilités inconscientes, apportent des faits nouveaux à la science, même s’il faut parfois des siècles pour que cela soit accepté. il en résulte que les deux démarches sont fort complémentaires. »
p. 124 ; Stéphane Lupasco : « La lumière est donc à la fois ondes et corpuscules , c’est là une contradiction flagrante. Toute la crise de la microphysique et de la science dans son ensemble jusqu’à aujourd’hui est précisément dans cette contradiction de l’expérience que d’aucuns ont voulu repousser complètement. Comment ? Eh bien, certains ont choisi le corpuscule, d’autres ont choisi l’onde. Aujourd’hui encore des physiciens choisissent l’onde au détriment des corpuscules et s’appuient sur toutes sortes d’interprétations. »
p. 134 ; « Ortho, c’est dirigé. C’est ce qui se passe. Para, c’est non ortho. »
p. 136 ; « je l’ai dit dans un livre : « la contradiction est la sauvegarde de l’éternité. » »
p. 141 ; Basarab Nicolescu : à propos du principe d’auto-subsistance « Cela fait partie d’une approche qui est apparue vers 1960 et qui s’appelle le « bootstrap » ce mot, intraduisible en français, signifie essentiellement que le monde bâtit ses propres lois par l’auto-consistance.
Dans cette recherche, on essaie, à partir de quelques principes généraux, de bâtir la théorie des particules, des quarks, et de tous les phénomènes du monde naturel, selon les principes de consistance. Si vous voulez, voici une définition exacte du bootstrap qui a été donnée par celui qui a introduit pour la première fois cette idée, Geoffrey Chew, professeur à l’Université de Berkeley :
« Le seul mécanisme pour satisfaire aux principes généraux de la physique est le mécanisme de la nature…; …les particules observées…représentent le seul système quantique et relativiste qui peut être conçu sans contradictions internes… Chaque particule nucléaire a trois rôles différents : 1) un rôle de constituant des ensembles composés; 2) un médiateur de la force responsable de la cohésion de l’ensemble composé, et 3) un rôle de système composé… »
p. 142 , « Comme vous le voyez, dans cette définition qui est assez complexe, je dirai même assez vertigineuse, la partie apparaît en même temps que le tout. Et nous avons là une possibilité de relation avec l’objet de notre entretien, qui est de déchiffrer des liens possibles entre la physique contemporaine et la tradition. Or, en ce qui me concerne, je suis surtout intéressé par la tradition occidentale.
Vous voyez donc que le bootstrap est essentiellement une vision de l’unité du monde.
(…) Le bootstrap exprime une loi de l’harmonie. Mais en même temps c’est plus que cela. Quand Chew dit : « une particule a le rôle de constituant, de médiateur et de système composé à la fois », cela veut dire quoi, essentiellement ? Cela veut dire que ce que l’on met en doute ici, c’est la notion même de l’identité précise d’une particule, et on essaie de lui substituer la notion de relation entre particules. Ainsi, ce sont les relations entre les particules qui sont responsables de l’apparition d’un objet qu’on appelle particule. Il n’y a pas d’objet en soi, ni d’identité propre qu’on puisse définir d’une manière séparée ou distincte des autres particules.
Une particule est ce qu’elle est parce que toutes les autres particules existent à la fois. Donc ce n’est pas simplement une harmonie, c’est plus que cela : c’est un dynamisme, une loi dynamique qui fait que les caractéristiques et les attributs d’une entité déterminée physique sont le résultat des interactions avec toutes les autres particules qui existent dans cet ensemble, dans l’ensemble de la nature.
Évidemment, c’est une affirmation vertigineuse, parce que cela pose dès le début le problème de la nature de la prédiction scientifique. Parce que, bien sûr, c’est impossible de connaître le tout, de connaître la nature dans son ensemble. Par conséquent, il faut admettre au départ que ce que l’on cherche ce sont des voies de lumière, des voies d’éclairage de cette autoconsistance de la nature. »
p. 143 , « (…) c’est une approche de l’unité du monde.
(…) Il faut être très conscient que cela implique une nouvelle logique , une logique où n’existe plus l’affirmation qu’un objet est soit A, soit non-A. Cette affirmation rejoint une certaine tradition occidentale qui a eu, depuis longtemps, cette vision de l’unité du monde. Elle rejoint aussi la logique de l’antagonisme énergétique de Stéphane Lupasco.
(…) Au niveau logique, ce qui est mis en cause, c’est la notion d’identité, d’une particule en tant qu’objet séparé. »
p. 144 ; « »A est en même temps A et non-A, ou chaque chose est A et non-A, ou chaque chose est le Tout. »
(…) Jackob Böhme, dans une affirmation extrêmement condensée, presque un axiome, dit, dans leMysterium Pansophicum : « Le Tout ensemble n’est qu’un être. » Et bien il y a là l’affirmation très dense, très riche, de l’unité du monde. »
p. 146 ; « (…) j’aime beaucoup cette idée de Saint Jean de la Croix, que, dans le monde, il y a des degrés de raison.
Le monde de la mécanique quantique peut être considéré comme irrationnel par rapport au monde de la physique classique. »
p. 153 , « »Oui, la parapsychologie est actuellement dans un stade analogue à la physique prénewtonienne ». »
p. 155 ; « Il y a l’exemple célèbre de Niels Bohr, qui a eu une vision du monde planétaire de l’atome en rêve. C’est tellement beau que je voudrais le citer en entier, je l’ai trouvé dans un livre de Moufang et Stevens. Je cite : « Il (Niels Bohr)… se vit soudain transporté sur le soleil de gaz brûlant, d’où il pouvait observer la terre. Des planètes passaient en sifflant devant le soleil. Elles étaient reliées à celui-ci par de minces filaments et tournaient autour. Soudain, le gaz sur lequel il croyait être se solidifia et le soleil et les planètes se réduisirent. Les planètes tournaient autour du soleil à une vitesse effrénée. Niels Bohr se réveilla à ce moment et eut conscience d’avoir découvert dans son rêve le modèle tant cherché de l’atome. »
C’est un témoignage intéressant, parce que cela veut dire qu’il y a des associations qui ne sont pas utilisées dans notre état normal d’éveil. Il y a des associations nouvelles, mais ces associations nouvelles passent par le rêve par exemple, ou par l’intuition, mais pas par la méthode scientifique. Autrement dit : il y a moyen d’accès, mais il ne faut pas réduire au plan spécifique. »
p. 156 , « Tout mon point de vue, ma thèse, c’est de faire remarquer que même si on ne change pas de définition, même si on reste dans le cadre de la science telle qu’elle est actuellement, on a pourtant les moyens d’éclairer la voie de cette recherche spirituelle. »
p. 161 ; « Si on accepte cette idée très riche, formulée par Geoffrey Chew, de la réalité comme approximation, il n’y a plus vraiment de contradiction entre des objets séparables et des objets non séparables.
(…) il s’agit d’unifier les mondes plutôt que de les juxtaposer. »
p. 162 , « C.H.- Comment alors à ce moment-là approcher les lois du mental de manière scientifique ?
B.N.- Personne n’en sait rien pour l’instant. C’est déjà un progrès immense que la question soit posée. Par exemple, dans les débats sur les paradoxes de la mécanique quantique, on se pose cette question. C’est pourquoi je crois qu’un avenir proche va nous amener des découvertes importantes dans cette direction. »
p. 172 ; Emile Pinel : « Nous avons donc un premier champ, qui est un champ exécutant de nature physique. Appelons-le h1.
Le deuxième champ est psychologique, appelons-le h2.
Il existe un troisième champ, h3, de transmission, qui est en contact par rotation avec les deux autres champs et est de nature physico-psycho-biologique.
Et le champ unitaire H qui est aussi physico-psycho-biologique, est ce champ unitaire.
(…) Ce champ H donne les formes de la molécule géante d’ADN, et c’est important, c’est une preuve de son existence puisqu’on retrouve les formes de l’ADN. »
p. 173 ; « Si vous partez de la pensée, vous pouvez agir sur le plan h2, et agissant sur le plan h2, vous pouvez donc agir sur les manifestations du champ résultant H. »
p. 177-178 ; « Le champ h3 est un champ de forme, cela veut dire qu’il donne sa forme à la molécule géante d’ADN. C’est un champ de forme, donc, et lorsque l’individu meurt le champ h2 vient communiquer au champ h3 (qui est un champ de transmission) toutes ses possibilités.
(…) Voilà pourquoi i peut y avoir, dans une certaine mesure, communication entre les morts et les vivants, parce que ce champ h3 a la pensée en lui dans sa forme.
C.H.- Pensée, conscience, possibilité donc de transmission télépathique.
E.P.- Tout dépend du champ H qui subsiste par le champ h3 dans l’être et qui est variable d’un être à l’autre.
Si par exemple (d’après la relativité) un être naît, c’est le résultat de l’association biologique d’un spermatozoïde et d’un ovule , mais l’enfant qui naît à l’heure zéro de sa vie, ce n’est rien du tout. Supposez qu’il ait le même champ qu’un mort…
C.H.- Il est en correspondance télépathique totale avec ce mort.
E.P.- Et il aura donc le même physique, la même psychologie, mais ce n’est pas le mort qui renaît. C’est sa forme qui renaît et redevient vivante. Ce n’est pas la mort qui se réincarne.
C.H.- Ainsi vous êtes contre la réincarnation ?
E.P.- Plus exactement je suis pour la réincarnation, mais entendue dans le sens suivant : si le champ d’un fœtus devient le même que celui d’un mort, il reçoit toutes les informations et il redevient ce qu’était ce mort dans le vivant. Mais ce n’est pas le mort qui revient.
Allons plus loin. Il n’y a pas d’identité entre deux êtres sur la terre. Dans la biologie, l’identité n’existe pas. »
p. 179 ; « Il faut quitter la matière pour aller à l’immatériel. Toute la science moderne, la science de pointe, quitte le matériel pour aller à l’immatériel. »
p.187 ; Lucien Romani : « En fait, l’éther, en Grèce, était une région située au sommet de l’atmosphère, baignant dans un fluide hypothétique très dilué et très chaud. Or, curieusement, c’est exact. On a découvert il y a quelques années, avec les satellites artificiels, qu’effectivement il y a bien une couche d’hydrogène à 500 degrés de température.
(…) Au XVIIIème siècle, il y avait donc les tenants des « petits corps », (que l’on a nommé plus tard les atomes) et les tenants de la « matière subtile »: l’éther. La théorie moléculaire ayant prévalu (elle remontait à la Grèce et à Démocrite), on a imaginé au XIXème siècle qu’on avait les deux, c’est-à-dire que les petits corps (les atomes et les molécules) étaient plongés dans la matière subtile : l’éther. »
p. 189 ; « A partir du XXème siècle, l’éther fut donc répudié.
(…) l’éther n’est pas atomique, il n’est pas moléculaire, il est d’une seule pièce, il est complètement continu. Dans ce cas-là, il transmet n’importe quelle onde, il est élastique dans tous les sens et par conséquent, il transmet l’onde longitudinale, transversale ou torsionnelle, peu importe. »
p. 190 ; « (…) il est tendu par le mouvement « .
p. 210 ; Alfred A. Tomatis : « La seule chose que nous apporte la science actuellement, c’est une technicité pour prouver ce que l’on a découvert depuis longtemps.
(…) La Bible, c’est le livre de l’écoute. Le mot « écoute » est écrit cinq mille fois dans la Bible »
p. 211 ; « Nous sommes enfermés dans un domaine de la vision, à cause de toute notre culture gréco-latine qui est une philosophie de la vision: »
p. 212 ; « En grec, réponse parallèle se dit « parabolos » : la parabole vraie ou parabole. »
p. 213 ; Je pense que nous sommes à une époque où, grâce à l’homme, la matière devient de plus en plus consciente. »
p. 223-224 ; « Actuellement, en science (…) on en est arrivée au point où nous ne sommes assurés que de très peu de choses. Nous ne pouvons réellement compter que sur trois lois qui sont bien fondées : la loi d’Einstein, la formule de Planck, et celle de Boltzmann sur l’entropie. C’est tout et c’est peu de choses. »
p. 225 ; « Reste à savoir si l’on peu penser sans parole. Je crois qu’à un très haut niveau, l’adhésion au Logos n’a pas besoin de langage. »