Molécules

MOLÉCULES

Jacques Guarinos

Les hommes sont-ils responsables du « suicide » des baleines ?

Le Temps stratégique, No 82Nul ne sait pourquoi de nombreuses baleines viennent parfois s’échouer sur des plages et y mourir. En mai 1996, douze cétacés d’une espèce peu coutumière du fait, se sont échoués sur la côte grecque en un peu plus de 24 heures, dispersés sur près de 40 km. Deux semaines plus tard, un nouveau cadavre était retrouvé sur la plage d’une île distante de près de 60 km du plus proche point d’échouage des autres cétacés. Or, ces « suicides collectifs » sont ordinairement localisés et se produisent sur une période plus courte. A la même époque et dans la même zone, un navire de recherche de l’OTAN procédait aux essais d’un système de détection acoustique de sous-marins, système qui produit des sons de basse fréquence d’une intensité élevée. On ne peut donc exclure que ces sons aient désorienté les baleines. L e secret militaire empêche malheureusement d’accéder aux informations qui permettraient de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse.

Une société évoluée en plein Sahara il y a 10 000 ans

Durant une période qui a commencé il y a 11 000 ans et s’est s’achevée il y a 4800 ans, des pluies saisonnières ont rendu le sud de l’Égypte beaucoup moins désertique et inhospitalier qu’il ne l’est aujourd’hui. Des lacs se sont même formés, sur les rive desquels des nomades vinrent s’établir avec leur bétail. Un anthropologue américain, un géologue égyptien, un archéologue polonais et un astronome américain travaillant sur le site de Nabta, proche de la frontière soudanaise, a mis récemment au jour des vestiges indiquant que ces nomades avaient atteint un degré de civilisation que l’on n’imaginait point jusque-là. Des cercles de pierres et des alignements de mégalithes semblent révéler des connaissances astronomiques associées à des préoccupations rituelles, ainsi que l’existence d’une société complexe. Le retour d’une aridité maximale aurait forcé ces nomades à s’exiler vers la vallée du Nil, où ils ont peut-être contribué à faire émerger la civilisation de la Haute Égypte.

Les premiers constructeurs de navires n’étaient peut-être pas des hommes modernes

On a toujours considéré que l’arrivée de l’Homme dans les îles de l’est indonésien et en Australie est vieille de 40 000 à 60 000 ans seulement. Mais des travaux récents de datation font planer un doute sur cette hypothèse. On a trouvé en effet dans des couches géologiques vieilles de 900 000 ans de l’île indonésienne Flores, qui, à l’époque, était déjà séparée du continent asiatique, des pierres qui paraissent être des outils fabriqués par des hominidés. Si ces pierres sont bien ce qu’elles semblent être, elles suggèrent que l’Homo erectus, dont on sait qu’il peuplait à cette époque Java, alors rattachée au continent asiatique, possédait les capacités intellectuelles et technologiques nécessaires à la construction de navires.

Une collision multiple sur Terre il y a 214 millions d’années

Des chercheurs canadien, britannique et américain, prenant en compte le phénomène de dérive des continents, ont montré que cinq cratères qui se sont formés sur la Terre il y a environ 214 millions d’années, semblent correspondre à des impacts provoqués par une série d’objets célestes qui auraient suivi une même trajectoire et seraient entrés l’un après l’autre en collision avec la Terre, en l’espace de quelques heures à peine. Ces cratères sont situés sur les plaques nord-américaine et eurasiatique; l’un d’eux est le site de Rochechouart, en France. On notera qu’un événement identique s’est produit durant l’été 1994, lorsque la comète Shoemaker-Levy 9 s’est fragmentée, avant d’entrer en collision avec la planète Jupiter.

Des vaccins pour ceux qui craignent les piqûres

Des biochimistes américains viennent de montrer qu ‘il suffit, pour obtenir une immunisation adéquate, d’appliquer sur la peau le vaccin désiré, contre la diphtérie ou le tétanos , pour peu qu’il soit mélangé à une toxine responsable des symptômes du choléra, la toxine CT. Cette démonstration pourrait conduire à l’élaboration prochaine d’un vaccin applicable sans seringue, une méthode évidemment plus simple, mais surtout plus sûre.

Plus de 10 % des espèces végétales seraient menacées d’extinction

L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature vient de publier la liste des plantes menacées d’extinction. Fruit d’un travail de 15 ans, cette liste recense plus de 33 000 espèces en danger, sur un total de près de 300 000 pour l’ensemble de la planète. En pourcentages, les plus fortes menaces pèsent sur les États-Unis, l’Australie, l’Afrique du Sud, la Turquie et le Mexique. Les données pour de nombreuses régions d’Asie, d’Amérique du Sud et d’Afrique restent toutefois incomplètes.
Le Temps stratégique, No 82, Genève, juillet-août 1998.

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