{"id":1138,"date":"2015-01-15T19:36:08","date_gmt":"2015-01-15T18:36:08","guid":{"rendered":"http:\/\/www.archipress.org\/wp\/?page_id=1138"},"modified":"2015-01-18T11:22:24","modified_gmt":"2015-01-18T10:22:24","slug":"les-concepts-scientifiques","status":"publish","type":"page","link":"https:\/\/www.archipress.org\/?page_id=1138","title":{"rendered":"Les concepts scientifiques"},"content":{"rendered":"

Les concepts scientifiques,\u00a0<\/strong>invention et pouvoir<\/strong><\/h3>\n

Isabelle Stengers et Judith Stengers, Gallimard, 1991
\n<\/strong><\/p>\n

\u00ab\u00a0Comment parler de la puissance inventive des sciences sans que cette puissance se mue en justification de son pouvoir ? (…) Les textes rassembl\u00e9s dans ce livre traduisent sur diff\u00e9rents registres le m\u00eame d\u00e9fi : apprendre \u00e0 parler des sciences sans ratifier les pr\u00e9tentions de ceux qui parlent \u00ab\u00a0au nom de la science\u00a0\u00bb.<\/p>\n

Isabelle Stengers est philosophe des sciences. Elle a co-\u00e9crit avec Ilya Prigogine La nouvelle alliance<\/em> et Entre le temps et l’\u00e9ternit\u00e9 <\/em>.<\/p>\n

\n

\"Les<\/a>Extraits significatifs :<\/p>\n<\/div>\n

p. 12 ; \u00ab\u00a0On ne trouvera chez Kuhn ni le r\u00e9cit d’une asc\u00e8se de la raison, ni l’opposition absolue entre science et opinion. Une science, lorsqu’elle se fonde, ne se d\u00e9tache pas sur un fond d’erreur, elle d\u00e9couvre un mode de conceptualisation capable de cr\u00e9er l’unanimit\u00e9, ce que Kuhn appelle un \u00ab\u00a0paradigme\u00a0\u00bb.<\/p>\n

p. 13-14 ; \u00ab\u00a0De m\u00eame, l’apprentissage d’un paradigme est bien plus une initiation qu’une d\u00e9marche raisonn\u00e9e : il s’agit d’apprendre \u00e0 \u00ab\u00a0voir comme\u00a0\u00bb, \u00e0 partager les m\u00eames \u00e9vidences et les m\u00eames anticipations, \u00e0 reconna\u00eetre de la m\u00eame fa\u00e7on ce qui est porteur d’information et ce qui n’est que bruit insignifiant.<\/p>\n

(…) Enfin, \u00e0 la cr\u00e9ation d’un paradigme r\u00e9pond de mani\u00e8re essentielle une rupture de la communication, un isolement \u00e0 la fois in\u00e9vitable et recherch\u00e9 des sp\u00e9cialistes de la nouvelle science\u00a0\u00bb.<\/p>\n

p. 16 ; \u00ab\u00a0Dans beaucoup de cas, ces aspects de la civilisation ont \u00e9t\u00e9 autant d\u00e9velopp\u00e9s que chez nous. Mais seule la civilisation qui descend de la Gr\u00e8ce hell\u00e9nistique a poss\u00e9d\u00e9 plus qu’un rudiment de science. Le gros de la connaissance scientifique est produit europ\u00e9en des quatre derniers si\u00e8cles\u00a0\u00bb.<\/p>\n

p. 17 ; \u00ab\u00a0La communaut\u00e9 scientifique, en tant qu’elle est lieu d’une invention conceptuelle qui est en m\u00eame temps invention d’un pouvoir (pouvoir de poser ses propres crit\u00e8res d’int\u00e9r\u00eat et de validit\u00e9), doit \u00eatre un lieu clos, prot\u00e9g\u00e9 de tout autre pouvoir, n’ayant de compte \u00e0 rendre \u00e0 personne\u00a0\u00bb.<\/p>\n

p. 45 ; \u00ab\u00a0L’\u00e9nonc\u00e9 selon lequel la science est l’entreprise rationnelle par excellence a pour premi\u00e8re implication d’affirmer le caract\u00e8re anhistorique de cette entreprise. Seraient historiques tous les types de connaissance \u00ab\u00a0non scientifiques\u00a0\u00bb, dont il convient d’expliquer l’\u00e9cart \u00e0 la rationalit\u00e9 par la description de croyances, de pr\u00e9jug\u00e9s, de contexte culturel, etc. Quant aux sciences, elles poseraient une seule question proprement historique : pourquoi ne se sont-elles pas d\u00e9velopp\u00e9es plus t\u00f4t, pour quoi la raison humaine a-t-elle \u00e9t\u00e9 si longtemps obscurcie par les opinions irrationnelles ?\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 60 ; \u00ab\u00a0Le gain de la d\u00e9couverte est une id\u00e9e : la d\u00e9couverte n’est pas tant la connaissance d’un fait nouveau que \u00ab\u00a0l’id\u00e9e neuve et f\u00e9conde\u00a0\u00bb qui s’y rattache. Et le moyen de la d\u00e9couverte est une id\u00e9e : la science proc\u00e8de par hypoth\u00e8se, par pressentiment de l’esprit, par pr\u00e9conception, par anticipation. Le pr\u00e9con\u00e7u ici n’est pas, p\u00e9jorativement, le pr\u00e9jug\u00e9 dogmatique. Le pr\u00e9con\u00e7u est le pr\u00e9alable, la repr\u00e9sentation provisoire qui n’est pas encore confirm\u00e9e, \u00ab\u00a0l’interpr\u00e9tation anticip\u00e9e\u00a0\u00bb, et c’est donc le cadre normal de l’exploration exp\u00e9rimentale.<\/p>\n

(…) Ces id\u00e9es exp\u00e9rimentales ne surgissent point spontan\u00e9ment et sans occasion, dit Claude Bernard ; elles sont li\u00e9es \u00e0 une observation, ou disons, plus largement, \u00e0 un contexte probl\u00e9matique. Par contre, \u00ab\u00a0il n’y a pas de r\u00e8gles \u00e0 donner pour faire na\u00eetre dans le cerveau, \u00e0 propos d’une observation donn\u00e9e, une id\u00e9e juste et f\u00e9conde qui soit pour l’exp\u00e9rimentateur une sorte d’anticipation intuitive de l’esprit vers une recherche heureuse\u00a0\u00bb. Les id\u00e9es neuves et f\u00e9condes, \u00ab\u00a0les id\u00e9es investigatrices nouvelles\u00a0\u00bb qui organisent le savoir surgissent sans qu’on puisse les produire par r\u00e8gle et par m\u00e9thode\u00a0\u00bb.<\/p>\n

p. 61 ; \u00ab\u00a0L’id\u00e9e f\u00e9conde est le facteur le plus important du travail exp\u00e9rimental, et il n’y a pas de m\u00e9thode pour faire na\u00eetre l’id\u00e9e f\u00e9conde . engendr\u00e9e par l’intuition ou le sentiment, son apparition est hors contr\u00f4le. Mais s’il n’y a pas de technique heuristique, il y a cependant prescription m\u00e9thodologique (ou plut\u00f4t prescription d\u00e9ontologique : un ethos de la juste attitude). On peut favoriser la disposition inventive de l’esprit en l’encourageant \u00e0 la libert\u00e9.<\/p>\n

La libert\u00e9 dont il s’agit ici est une facult\u00e9 d’initiative, d’int\u00e9gration et de d\u00e9crochement. C’est la libert\u00e9 d’accepter une donn\u00e9e qui disconvient au syst\u00e8me, et qui va transformer toute l’interpr\u00e9tation. Bref, conclut Claude Bernard, il faut \u00eatre \u00ab\u00a0hardi et libre\u00a0\u00bb\u00a0\u00bb.<\/p>\n

p. 63 , \u00ab\u00a0(…) \u00ab\u00a0au moment o\u00f9 je mettais le pied sur le marchepied, l’id\u00e9e me vint…\u00a0\u00bb<\/p>\n

(…) \u00ab\u00a0Un jour, en me promenant sur une falaise, l’id\u00e9e me vint, toujours avec les m\u00eames caract\u00e8res de bri\u00e8vet\u00e9, de soudainet\u00e9 et de certitude…\u00a0\u00bb<\/p>\n

(…) \u00ab\u00a0Un jour, en traversant le boulevard, la solution de la difficult\u00e9 qui m’avait arr\u00eat\u00e9 m’apparut tout \u00e0 coup\u00a0\u00bb ; plus tard, apr\u00e8s le service militaire, l’ensemble est mis en place et facilement r\u00e9dig\u00e9.<\/p>\n

(…) Helmholtz, dont la conf\u00e9rence de 1891 est le prototype de celle de Poincar\u00e9, raconte que l’inspiration lui vient souvent en promenade, notamment en montagne\u00a0\u00bb.<\/p>\n

p. 64 ; \u00ab\u00a0Kekul\u00e9 raconte comment l’id\u00e9e de repr\u00e9senter par un sch\u00e9ma l’encha\u00eenement des atomes dans la mol\u00e9cule lui est apparue sur l’imp\u00e9riale d’un autobus par un beau dimanche d’\u00e9t\u00e9 ; et surtout comment, lors d’une r\u00eaverie au coin du feu, l’image serpentine des volutes se renfermant sur elles-m\u00eames lui a sugg\u00e9r\u00e9 subitement de clore sur lui-m\u00eame le sh\u00e9ma de la formule du benz\u00e8ne, aboutissant ainsi \u00e0 la repr\u00e9sentation en anneaux du benz\u00e8ne, aboutissant ainsi \u00e0 la repr\u00e9sentation en anneaux du benz\u00e8ne. Charles Richet raconte comment la conception de l’anaphylaxie s’est pr\u00e9sent\u00e9e \u00e0 lui en plein voyage au milieu d’un bateau surpeupl\u00e9. Ha\u00fcy raconte comment un cristal de spath, bris\u00e9 par inadvertance, en lui r\u00e9v\u00e9lant sa structure, a ouvert la cristallographie. Nicolle raconte comment c’est en enjambant des corps \u00e9tendus au seuil de l’h\u00f4pital qu’il a subitement per\u00e7u quelle \u00e9tait l’origine du typhus. Ce sont l\u00e0, autour de Poincar\u00e9, les exemples les plus constamment cit\u00e9s ou mentionn\u00e9s. S’y adjoignent les confidences de Kelvin, Einstein, Berlioz, Coleridge, Pasteur…<\/p>\n

(…) La confidence de Poincar\u00e9, plac\u00e9e au milieu d’un d\u00e9veloppement qui a pour objet de poser la notion de travail inconscient, vient confirmer le r\u00f4le du moi subliminal\u00a0\u00bb.<\/p>\n

p. 65 ; \u00ab\u00a0On a bien-s\u00fbr relev\u00e9 tout ce qui dans ces r\u00e9cits se rapporte \u00e0 une baisse de tension souvent li\u00e9e \u00e0 un rythme. Les id\u00e9es surgissent au r\u00e9veil, au repos, en promenade, en roulant, en marchant, en r\u00eavant, en montant dans l’autobus…\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 66 ; \u00ab\u00a0Par la suite, ce sch\u00e9ma du processus de l’invention, repris et diffus\u00e9 de livre en livre, devient un v\u00e9ritable dogme ; c’est-\u00e0-dire qu’il sert \u00e0 expliquer sans que sa pertinence soit critiqu\u00e9e. Soit ici un petit nombre d’exemples. Wallas (1926) : une r\u00e9ussite de pens\u00e9e comporte quatre stades : 1) pr\u00e9paration 2) incubation 3) illumination 4) v\u00e9rification. Patrick (1955) expose les m\u00eames stades. Cinq \u00e9tapes chez Leclercq (1959), chez Moles (1957, 1963)\u00a0\u00bb.<\/p>\n

p. 68 ; \u00ab\u00a0Pour Koestler, le d\u00e9clic cr\u00e9ateur est li\u00e9 \u00e0 un processus psychologique de r\u00e9gression, \u00e0 une lev\u00e9e des contr\u00f4les intellectuels, un glissement vers un \u00e9quilibre mental plus primitif et plus \u00e9motif. C’est un recul vers du moins int\u00e9gr\u00e9, une r\u00e9gression vers un \u00e9tat d’affectivit\u00e9 \u00e9l\u00e9mentaire et de liaisons oniriques. Alors peuvent se nouer des connexions incongrues qui dans l’\u00e9tat normal seraient censur\u00e9es ou n’appara\u00eetraient pas . Ces connexions ne sont pas verbales.<\/p>\n

(…) comme le langage, facteur d’inertie, est plein de pi\u00e8ges, la pens\u00e9e lat\u00e9rale se lib\u00e8re en abandonnant le verbal pour le visuel ou c\u00e9nesth\u00e9sique. C’est ce qui rend possible le surgissement de l’intuition\u00a0\u00bb.<\/p>\n

p. 69 , \u00ab\u00a0Revenons au moment du d\u00e9clic. ce qui se produit est un ph\u00e9nom\u00e8ne que Koestler nomme bissociation : une synth\u00e8se intuitive imm\u00e9diate entre deux zones du sens ou matrices. les deux matrices \u00e9taient donn\u00e9es mais distantes : soit dans l’espace des disciplines, soit m\u00eame dans le temps ; c’est l’intuition qui les saisit ensemble et qui (visuelle en cela) per\u00e7oit entre elles un rapport analogique qui n’avait pas encore \u00e9t\u00e9 d\u00e9gag\u00e9. Le saut dramatique qu’est le rapprochement est l’acte m\u00eame de la cr\u00e9ativit\u00e9\u00a0\u00bb.<\/p>\n

p. 70 ; \u00ab\u00a0Le d\u00e9clic a un caract\u00e8re ponctuel, instantan\u00e9\u00a0\u00bb.<\/p>\n

p. 106 ; \u00ab\u00a0Il est d\u00e9sirable d’avoir beaucoup d’id\u00e9es nouvelles et, pour cela, de donner libre jeu \u00e0 l’imagination, \u00e0 l’intuition, \u00e0 l’audace\u00a0\u00bb:<\/p>\n

p. 107 ; \u00ab\u00a0Elle se pr\u00e9sente comme un appel \u00e0 l’anarchie, et du m\u00eame coup, dans les termes que je viens d’employer, comme un appel \u00e0 la fertilit\u00e9 en tant que telle.<\/p>\n

(…) Et si l’on tire du spectacle du pass\u00e9 des cons\u00e9quences sur le fond, on dira que le souci de la m\u00e9thode et du contr\u00f4le des d\u00e9marches ne contribue pas par lui-m\u00eame \u00e0 la r\u00e9ussite du savoir. Au contraire, ajoute Feyerabend, c’est une pr\u00e9occupation st\u00e9rilisante. D’o\u00f9 sa position qui est en fait un appel insurrectionnel \u00e0 la lib\u00e9ration intuitive et contre-intuitive, au jaillissement de l’invention, au d\u00e9sordre de l’audace.<\/p>\n

(…) Comme les propositions neuves sont toujours un peu autres et donc un peu incongrues, elles naissent plus facilement lorsqu’on ne craint pas leur nuance d’irresponsabilit\u00e9 et m\u00eame d’\u00e9tranget\u00e9\u00a0\u00bb.<\/p>\n

p. 118 ; \u00ab\u00a0Ce discours sur la rationalit\u00e9 scientifique, s’il domine encore implicitement les modes de transmission du savoir, est aujourd’hui discr\u00e9dit\u00e9 tant par un grand nombre des acteurs qu’il est cens\u00e9 d\u00e9crire -et notamment les physiciens les plus renomm\u00e9s- que par les historiens des sciences. L’\u00e9nonc\u00e9 d’une th\u00e9orie appara\u00eet d\u00e9sormais comme un acte d’invention, hautement singulier. Invention ne signifie certes pas ici arbitraire\u00a0\u00bb.<\/p>\n

p. 120 ; \u00ab\u00a0C’est celle dont Einstein dira qu’elle ne peut proc\u00e9der par d\u00e9duction logique \u00e0 partir de l’observation, mais seulement par intuition, par ce bond libre de l’imagination qui va au-del\u00e0 des ph\u00e9nom\u00e8nes pour en inventer le sens\u00a0\u00bb.<\/p>\n

p. 129-130 ; L’intuition, l’imagination selon Einstein ; \u00ab\u00a0Mais il faut s’arr\u00eater un instant, et reconna\u00eetre que ce mode de caract\u00e9risation de l’invention d’Einstein ne correspond pas du tout \u00e0 la mani\u00e8re dont Einstein lui-m\u00eame d\u00e9finit la d\u00e9marche du scientifique. Einstein, nous l’avons d\u00e9j\u00e0 soulign\u00e9, s’oppose aux lectures empiriques et hypoth\u00e9tico-d\u00e9ductives de la science, mais ce n’est pas pour leur substituer une r\u00e9f\u00e9rence \u00e0 un dispositif technique tel que celui qui permet de r\u00e9gler la circulation sur le r\u00e9seau ferroviaire. Il s’agit pour lui d’affirmer la libert\u00e9 cr\u00e9atrice de l’homme de science par rapport aux faits, aux ph\u00e9nom\u00e8nes dont il a \u00e0 rendre compte : aucun chemin logique n’existe entre les \u00ab\u00a0faits\u00a0\u00bb et l’id\u00e9e th\u00e9orique \u00e0 partir de laquelle ils prendront sens ; seules l’intuition, l’imagination math\u00e9matique sont susceptibles de cr\u00e9er, par un miracle que nous ne pouvons comprendre, une construction conceptuelle qui traduise la v\u00e9rit\u00e9 objective du monde et nous permette de comprendre ce que nous observons. L’intuition, pour Einstein, a les traits d’une op\u00e9ration de divination ; elle conf\u00e8re son identit\u00e9 \u00e0 la physique : qu\u00eate d’une image fid\u00e8le du monde, tel qu’il existe ind\u00e9pendamment de celui qui observe, tel qu’il ne peut \u00eatre con\u00e7u par un acte d’affranchissement par rapport aux donn\u00e9es qui nous situent et nous contraignent\u00a0\u00bb.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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