{"id":797,"date":"2015-01-08T13:31:50","date_gmt":"2015-01-08T12:31:50","guid":{"rendered":"http:\/\/www.archipress.org\/wp\/?page_id=797"},"modified":"2015-01-18T19:36:25","modified_gmt":"2015-01-18T18:36:25","slug":"images-dautres","status":"publish","type":"page","link":"https:\/\/www.archipress.org\/?page_id=797","title":{"rendered":"Images d’Autres"},"content":{"rendered":"
par R\u00e9da Benkirane<\/strong><\/p>\n \u00a0Prison de Wyndham (1902)<\/p>\n Voil\u00e0 en gros ce que dit la l\u00e9gende de la photo parue dans Nouvelles Cl\u00e9s<\/em>. Bien qu’ils aient des traditions qui datent de plusieurs milliers d’ann\u00e9es, les Aborig\u00e8nes restent largement inconnus du monde \u00ab\u00a0civilis\u00e9\u00a0\u00bb. Rappelez-vous : l’Homme blanc a consenti \u00e0 leur accorder le droit de vote en…1967. Il y a moins d’un si\u00e8cle, on les chassait encore comme du gibier, les policiers qui les capturaient \u00e9taient pay\u00e9s par t\u00eate et parfois ils posaient devant leurs troph\u00e9es comme ci-dessous.<\/p>\n L’image symbole des jeux olympiques de Sydney aura \u00e9t\u00e9 celle de la flamme olympique port\u00e9e par Cathy Freeman, championne olympique repr\u00e9sentante du peuple aborig\u00e8ne d\u00e9cim\u00e9, et aujourd’hui encore largement ignor\u00e9 dans ses revendications. L’image \u00e9tait \u00e9mouvante, la f\u00eate \u00e9tait grandiose, et la jeune femme \u00e9tait belle.<\/p>\n Voyant la repr\u00e9sentation m\u00e9diatique du monde depuis Sydney et la publicit\u00e9 lisse qui communique sur la diversit\u00e9 culturelle, une autre image remontait \u00e0 ma m\u00e9moire. Il me fallait fouiller mes archives, la biblioth\u00e8que tout en d\u00e9sordre. Je me rappelais seulement avoir d\u00e9coup\u00e9 l’image de la revue Nouvelles Cl\u00e9s<\/em> une dizaine d’ann\u00e9es auparavant, puis l’avais rang\u00e9e je ne sais o\u00f9. Et j’ai fini par la retrouver, juste avant la c\u00e9r\u00e9monie de cl\u00f4ture des jeux olympiques!<\/p>\n Quinze jours durant, Sydney aura \u00e9t\u00e9 la capitale du monde. L’image retrouv\u00e9e permet aussi de repenser le monde, pour peu que l’on essaie de se projeter un instant dans la peau de ces \u00eatres domin\u00e9s, de ces organismes vaincus par la science, le canon et la poudre. C’est une invitation \u00e0 une r\u00e9flexion plus radicale que les formules habituelles qui flattent une culpabilit\u00e9 passag\u00e8re et parfaitement inutile. Ce n’est pas une photographie retouch\u00e9e ni cadr\u00e9e par de la publicit\u00e9 fa\u00e7on Benetton ni du marketing post-moderne sur l’interculturalit\u00e9. L’image appelle \u00e0 la vigilance, et donne \u00e0 m\u00e9diter sur la l\u00e9gitimation du racisme, ses pr\u00e9mices quant \u00e0 la certitude logique de notre savoir et de notre rapport aux autres.<\/p>\n Certes, l’image des Aborig\u00e8nes de la prison de Wyndham nous r\u00e9conforte dans la mesure o\u00f9 elle date d’une \u00e9poque o\u00f9 m\u00eame les jeux olympiques \u00e9taient une organisation raciste, o\u00f9 la f\u00eate du sport n’\u00e9tait accessible qu’aux \u00ab\u00a0gentlemen\u00a0\u00bb blancs qui excluaient le \u00ab\u00a0reste\u00a0\u00bb du monde de leur ressourcement dans la Gr\u00e8ce antique. Les Africains, les Asiatiques, les Am\u00e9rindiens et les Aborig\u00e8nes \u00e9taient indignes d’y figurer, au mieux ils \u00e9voluaient \u00e0 cette \u00e9poque-l\u00e0 dans les foires et les jeux de cirque ; cat\u00e9gorie monstres et cas d’esp\u00e8ce. L’image de la prison de Wyndham dit tout des relations civilisationnelles entre les peuples \u00e0 cette \u00e9poque dite de la Modernit\u00e9, \u00e9clair\u00e9es, para\u00eet-il, par la philosophie universelle des Lumi\u00e8res. Elle instruit les nouvelles g\u00e9n\u00e9rations sur la mani\u00e8re dont on traitait il y a peu de temps encore la diff\u00e9rence. Et l\u00e0 aussi il faut rester vigilant, car aujourd’hui c’est la m\u00eame logique raciste qui est en train d’expliciter cette fois-ci dans des revues scientifiques (A+) pourquoi ce sont ces m\u00eames Africains, Asiatiques, etc. qui raflent d\u00e9sormais au d\u00e9triment des Caucasiens l’essentiel des m\u00e9dailles en athl\u00e9tisme en particulier et dans le sport en g\u00e9n\u00e9ral. L’image des Aborig\u00e8nes de la prison de Wyndham n’existe que dans la mesure o\u00f9 il y a eu derri\u00e8re elle toute une \u00e9conomie, tout un savoir.<\/p>\n A l’\u00e8re du cyberespace et de la personnalit\u00e9 \u00ab\u00a0prot\u00e9iforme\u00a0\u00bb de l’individu contemporain, nous serions en droit d’esp\u00e9rer \u00eatre au fait de notre ethnocentrisme, mais il nous faut reconna\u00eetre que nous sommes toujours aussi babultiants quand il s’agit de comprendre l’histoire, la culture, la souffrance et la mort des autres. C’est une aventure autrement plus p\u00e9rilleuse que les jeux de r\u00f4le dans la r\u00e9alit\u00e9 virtuelle en trois dimensions. Nous pouvons nous rassurer en nous convainquant que le savoir et la religion de la science nous sauveront des affres du pass\u00e9 et d’un monde charogne heureusement \u00e9loign\u00e9 par l’interface hypertexte de nos fen\u00eatres informatiques.<\/p>\n Si l’image de Cathy Freeman nous touche si fortement, c’est parce qu’elle s’inscrit dans la suite d’une longue s\u00e9rie d’images de fraternit\u00e9 militante qui part de celle de Jesse Owens, victorieux au jeux olympiques de Berlin en 1936, \u00e0 celles des Panth\u00e8res noires qui arboraient au jeux de Mexico en 1968 leur m\u00e9daille d’or, le point gant\u00e9 haut lev\u00e9 en signe de d\u00e9fi quand passait l’hymne am\u00e9ricain. Mais ces images et la communication sur ces images ne nous pr\u00e9servent pas en rien. Ces images ont \u00e9t\u00e9 r\u00e9cup\u00e9r\u00e9es par le syst\u00e8me qu’elles cherchaient \u00e0 combattre, elles sont devenues des outils de travail du marketing, celui de Nike et de la culture MTV. Les images politiquement connot\u00e9es op\u00e8rent comme un anesth\u00e9siant pour une soci\u00e9t\u00e9 totalement vou\u00e9e \u00e0 la consommation tandis que partout on assiste \u00e0 la promotion des identit\u00e9s de march\u00e9, de la world music (sono mondiale) et de la world philosophy (soupe m\u00e9taphysique du Nouvel Age). Ces images ont-elles vraiment chang\u00e9 grand-chose quand on pense qu’aujourd’hui encore aux \u00c9tats-Unis, malgr\u00e9 les d\u00e9lires de l’affimative action, sur une population de trente millions de noirs am\u00e9ricains, il y a plus d’individus en prison qu’\u00e0 l’universit\u00e9 ? Quant aux Am\u00e9rindiens ou plut\u00f4t ce qu’il en reste, parqu\u00e9 dans des r\u00e9serves, on peut toujours attendre que les historiens, ces \u00ab\u00a0proph\u00e8tes du pass\u00e9\u00a0\u00bb se penchent sur leur g\u00e9nocide qui n’a \u00e0 ce jour obtenu ni reconnaissance ni r\u00e9paration… De tout cela, pour la faune de la Silicon Valley qui nous annonce la Renaissance et l’av\u00e8nement des \u00eatres-\u00e0-calculer, il ne sera jamais question. Le prochain monde est celui de la pens\u00e9e algorithmique, pens\u00e9e d\u00e9sincarn\u00e9e, pens\u00e9e de la computation ; le prochain monde se fera sans les humanit\u00e9s, et l\u00e0 rien de nouveau sous le soleil : c’\u00e9tait d\u00e9j\u00e0 inscrit dans l’image des Aborig\u00e8nes de la prison de Wyndham.<\/p>\n Si la science et la connaissance en g\u00e9n\u00e9ral souffrent aujourd’hui d’une d\u00e9construction syst\u00e9matique de la part des post-modernistes qui voient en elle une science \u00ab\u00a0machiste\u00a0\u00bb, si la science est menac\u00e9e de n’\u00eatre plus qu’un paysage informatique de m\u00e9taphores, si certains ne voient en elle qu’au mieux une mati\u00e8re \u00e0 opinion (anything goes<\/em>), c’est parce que non seulement elle a go\u00fbt\u00e9 au p\u00e9ch\u00e9 d’Hiroshima mais qu’elle a fait passer pour de la science un discours justifiant la domination d’autres cultures. La science a tenu pour de l’\u00e9rudition, en plus de la certitude, un discours de la domination et de l’acculturation r\u00e9v\u00e9lant les r\u00eaves mat\u00e9rialistes, les valeurs et les pr\u00e9jug\u00e9s culturels de son \u00e9poque. D’o\u00f9 le r\u00e9visionnisme constant de l’histoire des sciences qui doit constamment nettoyer la connaissance de ses souillures majeures. A propos des Aborig\u00e8nes, on pouvait lire encore au XXe si\u00e8cle sous la plume d’un illustre anatomiste britannique et avec l’imprimatur de l’Oxford University Press que la peau fonc\u00e9e \u00e9tait la marque commune des hommes primitifs <\/a>et des singes , la \u00ab\u00a0race alpine\u00a0\u00bb \u00e9tant la cr\u00e8me de l’humanit\u00e9 (1<\/a>).<\/p>\n Avril 2000, station d’Evian, aux pieds des Alpes justement. A l’occasion d’une Rencontre \u00e0 huis-clos entre scientifiques et gens de \u00ab\u00a0hautes vues\u00a0\u00bb qui eut lieu sur le th\u00e8me des relations entre Science et Soci\u00e9t\u00e9, le pal\u00e9ontologue fran\u00e7ais Yves Coppens, co-d\u00e9couvreur de Lucy dans le Rift \u00e9thiopien, y fit un expos\u00e9 magistral sur les origines de l’humanit\u00e9. A la fin de l’expos\u00e9, une femme tr\u00e8s distingu\u00e9e prit la parole ; elle disait qu’apr\u00e8s avoir s\u00e9journ\u00e9 en Australie et en Papouasie-Nouvelle-Guin\u00e9e, elle avait \u00e9t\u00e9 saisie par la ressemblance de ces peuplades avec les singes. Se pourrait-il que les Aborig\u00e8nes soient les survivants d’anc\u00eatres de l’homme moderne demandait-elle au parterre de scientifiques?<\/p>\n Silence glacial parmi l’assembl\u00e9e. La question \u00e9tait plus profonde qu\u2019il n\u2019y paraissait. Elle remontait des bas-fonds sociologiques des villes du Nord. Des partis nationalistes se fondent, des tribus d’int\u00e9gristes punks naissent \u00e0 partir de cette interrogation simpliste. Au lieu de jeter l’anath\u00e8me sur ceux qui la posent, mieux vaut les instruire. Le meilleur rem\u00e8de est la lumi\u00e8re. Le fait de ressembler \u00e0 un singe ou \u00e0 un porc (il faut prendre ici en compte la diversit\u00e9 des points de vue selon les postes observatoires) rapproche-t-il biologiquement du singe ou du porc ? C’est \u00e0 peu de chose pr\u00e8s la question pos\u00e9e \u00e0 Bartholom\u00e9 de Las Casas, il y a pr\u00e8s de cinq si\u00e8cles de cela, qui alimenta une controverse c\u00e9l\u00e8bre en pleine Inquisition. Les Indiens d’Am\u00e9rique ont-ils une \u00e2me, sont-ils des cr\u00e9atures humaines ?<\/em> Si peu de progr\u00e8s ont \u00e9t\u00e9 faits sur cette question nagu\u00e8re pos\u00e9e \u00e0 l’\u00c9glise, il est troublant de constater que la m\u00eame probl\u00e9matique est maintenant reformul\u00e9e dans un c\u00e9nacle rassemblant une dizaine d’esprits parmi les plus fins que compte actuellement la Science. Quel fascinant paradoxe ; \u00e0 l’\u00e8re de la r\u00e9volution informatique et de l’explosion du savoir scientifique, nous n\u2019avons que si peu avanc\u00e9 sur le terrain de la culture.<\/p>\n En ces hauteurs non seulement \u00ab\u00a0alpines\u00a0\u00bb mais sociales et intellectuelles, dans le luxueux cadre de la Rencontre Science & Soci\u00e9t\u00e9<\/em>, la question en disait suffisamment sur l’\u00e9tat et la r\u00e9partition de nos connaissances \u00e0 l’\u00e8re des r\u00e9seaux. Yves Coppens, pris de court par la question directe, balbutia une r\u00e9ponse politiquement correcte. M\u00e9fiez-vous des apparences des faci\u00e8s ! On passe toujours pour un singe, un pachyderme ou une fourmi au regard d’autres peuples et d’autres ethnies ! Mais la question appelait une r\u00e9ponse scientifiquement correcte<\/em> que l’auteur de l’East Side Story<\/em> n’avait pu trouver malgr\u00e9 l’\u00e9tendue de ses connaissances. Le relativisme culturel n’est pas la r\u00e9ponse \u00e0 cette question finalement l\u00e9gitime puisqu’elle interpelle de mani\u00e8re obsessionnelle un certain nombre de gens parmi les plus riches de la plan\u00e8te. C’est \u00e0 cette seconde pr\u00e9cise que nous \u00e9tions en droit d’attendre que le savant fasse jaillir l’\u00e9tincelle de science pour \u00e9clairer la sc\u00e8ne de nos pr\u00e9jug\u00e9s ordinaires.<\/p>\n Les questions qui nous aideraient \u00e0 mieux d\u00e9tourer l’image des Aborig\u00e8nes de la prison de Wyndham sont les suivantes : Le cerveau d’un Aborig\u00e8ne est-il biologiquement le m\u00eame que celui d’un homme blanc ? Conditionn\u00e9, est-il capable des m\u00eames performances cognitives que l’occidental moyen qui apprend \u00e0 balayer devant sa porte ? A force d’entra\u00eenement, pourrait-il verser dans la pens\u00e9e de la d\u00e9construction, la physique subatomique, la cosmologie de l’inflation, les math\u00e9matiques des cordes ? Un aborig\u00e8ne, \u00e9duqu\u00e9 dans les meilleurs \u00e9tablissements scolaires, anthropologue dipl\u00f4m\u00e9 de Harvard ou de Stanford, pourrait-il mener un expos\u00e9 sur les origines de l’homme ?<\/p>\n \u00c9trange et d\u00e9routante, originale m\u00eame cette philosophie de la subjectivit\u00e9 longtemps confin\u00e9e dans le cadre de la r\u00e9flexion th\u00e9orique. Cette exp\u00e9rience absolument impensable<\/em> reste in\u00e9dite m\u00eame dans l’univers virtuel du cyberespace car il s’agit l\u00e0 d’un voyage dans l’alt\u00e9rit\u00e9 radicale : qu’est-ce que cela fait d’\u00eatre un organisme tel qu’une chauve-souris ou un Aborig\u00e8ne (what is like to be a bat… or an <\/em>Aboriginal) ? <\/em>Diable, comment donc peut-on \u00eatre Aborig\u00e8ne ?<\/p>\n R\u00e9da Benkirane<\/p>\n <\/a>(1<\/a>) \u00ab La race la plus primitive qui existe aujourd\u2019hui est certainement la race australienne, qui est une survivance, avec seulement de l\u00e9g\u00e8res modifications, de ce qui \u00e9tait peut-\u00eatre le type primitif de l\u2019esp\u00e8ce. Ensuite vient, dans l\u2019ordre, la race n\u00e8gre, qui est bien post\u00e9rieure, et par bien des aspects davantage sp\u00e9cialis\u00e9e, mais qui partage avec la pr\u00e9c\u00e9dente la pigmentation noire de la peau, attribut primitif de la famille humaine. L\u2019homme primitif partage cet attribut avec le gorille et le chimpanz\u00e9. Apr\u00e8s que le n\u00e8gre se fut s\u00e9par\u00e9 de la souche principale, la pigmentation diminua soudainement et de fa\u00e7on tr\u00e8s marqu\u00e9e ; le groupe mongol subit la sp\u00e9cialisation suivante et acquit ses traits propres. Apr\u00e8s la s\u00e9paration de la race mongole se produisit une nouvelle baisse de la pigmentation de la peau. La race alpine est issue de cette partie blanche de l\u2019humanit\u00e9. Elle devait, au bout du compte, se s\u00e9parer en races m\u00e9diterran\u00e9enne et nordique. Chez ces derniers, la r\u00e9duction de la pigmentation a progress\u00e9 d\u2019un pas de plus, produisant les \u00eatre les plus blonds que l\u2019on connaisse. \u00bb<\/p>\n Sir Grafton Elliot Smith, Essays on the Evolution of Man<\/em> (Oxford, Oxford University Press, 1923)<\/p>\n<\/div>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Les Arborig\u00e8nes de la prison de Wyndham par R\u00e9da Benkirane \u00a0Prison de Wyndham (1902) Voil\u00e0 en gros ce que dit la l\u00e9gende de la photo parue dans Nouvelles Cl\u00e9s. Bien qu’ils aient des traditions qui datent de plusieurs milliers d’ann\u00e9es, les Aborig\u00e8nes restent largement inconnus du monde \u00ab\u00a0civilis\u00e9\u00a0\u00bb. Rappelez-vous : \u2026 Lire plus \/ Read more<\/a><\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":802,"parent":0,"menu_order":0,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","template":"","meta":{"ngg_post_thumbnail":0,"footnotes":""},"class_list":["post-797","page","type-page","status-publish","has-post-thumbnail","hentry"],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/797","targetHints":{"allow":["GET"]}}],"collection":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages"}],"about":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/types\/page"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=%2Fwp%2Fv2%2Fcomments&post=797"}],"version-history":[{"count":3,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/797\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":1278,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/797\/revisions\/1278"}],"wp:featuredmedia":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/media\/802"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=%2Fwp%2Fv2%2Fmedia&parent=797"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}<\/a><\/div>\n