{"id":616,"date":"2015-01-06T00:55:04","date_gmt":"2015-01-05T23:55:04","guid":{"rendered":"http:\/\/www.archipress.org\/wp\/?page_id=616"},"modified":"2015-01-06T01:53:24","modified_gmt":"2015-01-06T00:53:24","slug":"au-commencement-etait-le-cri","status":"publish","type":"page","link":"https:\/\/www.archipress.org\/?page_id=616","title":{"rendered":"Au commencement \u00e9tait le cri"},"content":{"rendered":"

SCIENCE<\/span><\/strong><\/h3>\n
\n

Au commencement \u00e9tait le cri<\/h3>\n<\/div>\n
<\/div>\n

Note sur la voix humaine,<\/strong>
\nson importance et ses infinies subtilit\u00e9s<\/strong><\/p>\n

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Par Branka Zei<\/strong><\/p>\n

Branka Zei,<\/span><\/em> docteur en psychologie, linguiste, phon\u00e9ticienne, directrice du VOX Institute de Gen\u00e8ve, chercheur \u00e0 la Division de m\u00e9decine psychosomatique des Institutions universitaires de psychiatrie de Gen\u00e8ve, auteur de nombreuses publications dans le domaine de la psycholinguistique, est sp\u00e9cialis\u00e9e dans l’analyse de la voix par ordinateur et l’application des sciences du langage \u00e0 la communication orale normale et pathologique.<\/span><\/p>\n

\"LeEn Occident, v\u00e9rit\u00e9 et preuves ne euvent avoir aujourd’hui de forme qu’\u00e9crite. La preuve que nous existons n’est pas dans notre chair et dans nos os, mais dans les papiers que nous pouvons montrer. Dites la v\u00e9rit\u00e9 \u00e0 haute voix, et l’on vous r\u00e9torquera: \u00ab\u00a0Mettez moi \u00e7a par \u00e9crit!\u00a0\u00bb \u00c9crivez en toutes lettres un mensonge, et chacun vous croira. Jamais on ne vous demandera: \u00ab\u00a0Dites cela \u00e0 haute voix\u00a0\u00bb. C’est que la vive voix, jug\u00e9e trop subjective, trop \u00e9ph\u00e9m\u00e8re, n’a aujourd’hui qu’\u00e0 moiti\u00e9 voix au chapitre.<\/span><\/p>\n

Pourtant, elle a toujours eu une importance capitale dans les relations humaines. Les n\u00e9gociations de paix (ou de guerre) se font de vive voix. L’ouverture et la cl\u00f4ture des grandes assembl\u00e9es ne sont effectives qu’une fois annonc\u00e9es de vive voix. Au tribunal, le plaidoyer sera plus ou mois d\u00e9cisif selon la voix et le style vocal de l’avocat.<\/p>\n

Mais qu’est-ce qu’un style vocal?<\/p>\n

La diversit\u00e9 des d\u00e9finitions est embarrassante. Le Larousse d\u00e9finit le style vocal comme une \u00ab\u00a0fa\u00e7on particuli\u00e8re dont un \u00e9crivain, un orateur exprime sa pens\u00e9e\u00a0\u00bb. Mais les termes \u00ab\u00a0fa\u00e7on de s’exprimer\u00a0\u00bb ou \u00ab\u00a0mani\u00e8re de parler\u00a0\u00bb sont si communs qu’ils ne signifient plus grand chose.<\/p>\n

J’aimerais donc jeter ici un peu de lumi\u00e8re sur le r\u00f4le de la voix, \u00e9vident et pourtant occult\u00e9 par notre civilisation de l’\u00e9crit.<\/p>\n

Au commencement \u00e9tait le cri. C’est par le cri que le nouveau-n\u00e9 annonce son arriv\u00e9e. Sa premi\u00e8re signature est une empreinte vocale. Sa voix le singularise d\u00e8s sa naissance et continuera \u00e0 le singulariser toute sa vie. Elle lui appartient en propre, son corps la produit. Mais d’embl\u00e9e, elle est donn\u00e9e aux autres. En p\u00e9n\u00e9trant dans leurs oreilles, elle entre chez eux, d\u00e9pose l\u00e0 son empreinte, et s’\u00e9vade aussit\u00f4t. La voix est \u00e9ph\u00e9m\u00e8re.<\/p>\n

Du point de vue acoustique, le cri n\u00e9onatal est un ph\u00e9nom\u00e8ne sonore d’une dur\u00e9e de 1 \u00e0 4 secondes, d’une intensit\u00e9 de 82 d\u00e9cibels environ, et d’une hauteur fr\u00e9quentielle plut\u00f4t aigu\u00eb de 350 \u00e0 500 Hz (\u00e0 titre de comparaison, la fr\u00e9quence fondamentale moyenne de la parole des femmes est de 200 \u00e0 250 Hz.)<\/p>\n

Du point de vue m\u00e9dical, le cri permet au nouveau-n\u00e9 d’expulser certaines substances obstruant ses voies respiratoires, et d’augmenter la ventilation et la temp\u00e9rature de son corps. Le cri du nouveau-n\u00e9 indique le changement de son mode respiratoire et circulatoire, cons\u00e9quence de son passage du milieu aquatique maternel \u00e0 un milieu a\u00e9rien.<\/p>\n

Ontog\u00e9n\u00e9tiquement, le cri de naissance et la voix des pleurs constituent, semble-t-il, un des premiers m\u00e9canismes de survie de l’enfant. Un m\u00e9canisme greff\u00e9 sur la respiration, mais qui fonctionne comme une sorte de cordon ombilical auditif assurant le contact entre l’enfant et son environnement, afin qu’il soit prot\u00e9g\u00e9 des pr\u00e9dateurs ou de l’abandon. Le petit, m\u00eame perdu de vue, reste localisable par sa m\u00e8re, et reconnaissable par elle comme \u00e9tant sien.<\/p>\n

D’un point de vue psychologique, enfin, les cris et les pleurs du nouveau-n\u00e9 provoquent des \u00e9changes sensoriels qui fondent les premi\u00e8res interactions entre la m\u00e8re et l’enfant. Ils \u00ab\u00a0repr\u00e9sentent pour les parents, comme le dit Cismaresco, la premi\u00e8re v\u00e9ritable demande de la part du nouveau-n\u00e9, les premi\u00e8res d\u00e9cisions \u00e0 prendre, les premi\u00e8res joies, le premier stress…\u00a0\u00bb<\/p>\n

Le cri du b\u00e9b\u00e9 est une sir\u00e8ne de brume. La m\u00e8re interpr\u00e8te les cris et les pleurs de son enfant comme exprimant ses besoins et ses \u00e9tats \u00e9motionnels. Ainsi le cri du nouveau-n\u00e9 est-il un signal d’alarme auquel certaines m\u00e8res, les m\u00e8res Bushmen du Kalahari par exemple, r\u00e9pondent dans un d\u00e9lai moyen de six secondes. Dans les soci\u00e9t\u00e9s occidentales, ce d\u00e9lai varie de 5 \u00e0 30 minutes. Les chercheurs ont m\u00eame pu montrer qu’il existe un lien entre le cri du b\u00e9b\u00e9 et la temp\u00e9rature cutan\u00e9e du sein maternel. La temp\u00e9rature du sein augmente sept minutes environ apr\u00e8s le d\u00e9but des cris, de mani\u00e8re \u00e0 \u00eatre pr\u00eat pour la t\u00e9t\u00e9e. Les m\u00e8res et les sages-femmes acqui\u00e8rent la capacit\u00e9 de distinguer les cris du nouveau-n\u00e9 dus \u00e0 la douleur, \u00e0 la faim ou \u00e0 l’inconfort. (Les hommes semblent moins dou\u00e9s.)<\/p>\n

Depuis quelques ann\u00e9es, les m\u00e9decins et les phon\u00e9ticiens analysent les cris des b\u00e9b\u00e9s afin de dresser une symptomatologie acoustique des diff\u00e9rentes pathologies. Une \u00e9quipe finlandaise a r\u00e9pertori\u00e9 par exemple les caract\u00e9ristiques acoustiques des cris du nouveau-n\u00e9 dans le cas d’une perturbation m\u00e9tabolique telle que l’hyperbilirubin\u00e9mie [qui se traduit par un exc\u00e8s de pigment rouge dans la bile et dans le sang] et montr\u00e9 que les cris se modifient un ou deux jours d\u00e9j\u00e0 avant que le taux de bilirubine ne s’\u00e9l\u00e8ve. Une meilleure connaissance de la voix du nouveau-n\u00e9 pourrait sans doute aider \u00e0 \u00e9tablir, ou \u00e0 affiner, un diagnostic pr\u00e9coce permettant d’\u00e9viter des traitements tels que la phototh\u00e9rapie ou les transfusions sanguines.<\/p>\n

ET LA VOIX FUT. L’appareil qui produit la voix, compos\u00e9 d’\u00e9l\u00e9ments disparates emprunt\u00e9s aux syst\u00e8me respiratoire et digestif, n’est pas sp\u00e9cifiquement destin\u00e9 \u00e0 produire des sons. Son fonctionnement ressemble \u00e0 celui d’un instrument \u00e0 vent, avec une soufflerie (les poumons), un vibrateur (les cordes vocales) et un r\u00e9sonateur (la cavit\u00e9 pharyngo-buccale). Le souffle provenant des poumons s’engage dans la trach\u00e9e en haut de laquelle il se heurte aux cordes vocales (muscles thyro-aryt\u00e9no\u00efdiens). A chaque ouverture des cordes vocales, l’air pulmonaire est d\u00e9bit\u00e9 en bouff\u00e9es qui se succ\u00e8dent plus ou mois rapidement au rythme des vibrations des cordes vocales.<\/p>\n

Ainsi na\u00eet le son laryng\u00e9, mati\u00e8re premi\u00e8re de la voix humaine, de cette voix qui sera le messager de nos \u00e9motions.<\/p>\n

Avant de devenir notre \u00ab\u00a0vraie voix\u00a0\u00bb, le son laryng\u00e9 est encore modifi\u00e9 au passage des diff\u00e9rentes cavit\u00e9s supra-glottiques (pharyngale, buccale, labiale et nasale). Le produit final – la voix de la parole – est donc un son complexe compos\u00e9 d’un ton fondamental (F0), d’harmoniques, et de bruits couvrant un spectre de fr\u00e9quences qui peuvent d\u00e9passer 20’000 Hz.<\/p>\n

Bien que l’homme n’ait probablement pas \u00e9t\u00e9 cr\u00e9\u00e9 pour parler ou chanter, il a r\u00e9ussi, au cours de son \u00e9volution, \u00e0 faire un usage de plus en plus sophistiqu\u00e9 de sa voix, jusqu’\u00e0 ma\u00eetriser parfaitement les 196 muscles sollicit\u00e9s par la parole et le chant.<\/p>\n

LA VIVE VOIX CONTRE LA LETTRE MORTE. La voix, parce qu’elle est le produit acoustique d’un comportement sensori-moteur, porte l’empreinte corporelle des trois syst\u00e8mes (respiratoire, phonatoire, articulatoire) impliqu\u00e9s dans sa production. Or, le fonctionnement de ces syst\u00e8mes est influenc\u00e9 par l’\u00e9tat \u00e9motionnel du sujet. C’est pourquoi l’isomorphisme voix-\u00e9motion est presque parfait: \u00e0 l’intensit\u00e9 de l’\u00e9motion correspond une modification d’intensit\u00e9 de l’activit\u00e9 phonatoire et articulatoire.<\/p>\n

Ainsi, en cas de stress, l’action accrue du syst\u00e8me nerveux sympathique conduit \u00e0 une phonation tendue, qui se manifeste dans l’intensit\u00e9 de la voix, sa hauteur, et la fa\u00e7on d’articuler les sons du langage. Les \u00e9motions tendres provoquent, par exemple, le prolongement des voyelles, les \u00e9motions agressives celui des consonnes. A tout moment, la voix refl\u00e8te l’\u00e9tat d’\u00e2me du locuteur, car elle est \u00e0 la fois dedans et dehors.<\/em> Elle la fen\u00eatre \u00e0 travers laquelle on \u00ab\u00a0espionne\u00a0\u00bb les sentiments.<\/p>\n

La configuration glottale et l’accolement des cordes vocales diff\u00e8rent selon le type d’\u00e9motion exprim\u00e9e:<\/p>\n

[figure 1, Fonagy p 44]<\/p>\n

Les changements phoniques r\u00e9sultant des ces diff\u00e9rentes configurations glottales sont faciles \u00e0 percevoir par l’oreille humaine. Les spectres fr\u00e9quenciels de la tendresse et de la col\u00e8re donnent ceci, repr\u00e9sent\u00e9s sur des spectrogrammes tridimensionnels:<\/p>\n

[figure 2]<\/p>\n

Ces diff\u00e9rences phoniques sont de v\u00e9ritables codes, parall\u00e8les au code linguistique, mais des codes spontan\u00e9s. Elles \u00e9largissent le cadre interpr\u00e9tatif du discours en donnant aux propos un sens sp\u00e9cifique au moment de l’\u00e9nonciation. C’est pourquoi la communication orale est moins ambigu\u00eb que la communication \u00e9crite. La lettre \u00ab\u00a0morte\u00a0\u00bb, lorsqu’elle est interpr\u00e9t\u00e9e vocalement, s’enrichit des vibrations de l’\u00e2me de celui qui parle.<\/p>\n

UNE DETTE ENVERS FERDINAND DE SAUSSURE. Ferdinand de Saussure (1857-1913) a \u00e9t\u00e9 le premier \u00e0 distinguer la langue<\/em> de la parole.<\/em> La langue<\/em> est un syst\u00e8me de signes servant \u00e0 la communication. La signification de chaque signe est conventionnellement fix\u00e9e car les sons qu’on utilise pour signifier une id\u00e9e sont arbitrairement choisis par la communaut\u00e9 parlante. Nombreux sont les exemples, o\u00f9 la m\u00eame suite de sons signifie autre chose dans une autre langue. La parole<\/em> est l’ensemble des choix lexicaux, articulatoires et acoustiques r\u00e9alis\u00e9s lors d’une communication orale dans une langue donn\u00e9e. L’acte de parole est destin\u00e9 \u00e0 satisfaire les besoins communicatifs d’un sujet parlant dans une situation concr\u00e8te.<\/p>\n

C’est justement cette situation concr\u00e8te<\/em> qui d\u00e9termine l’\u00e9tat \u00e9motionnel de l’organisme produisant la voix, les sons du langage et un style vocal correspondant aux intentions communicatives du locuteur. Ce style vocal porte \u00e0 haute voix la signature de son interpr\u00e8te. Le style vocal a donc sa place dans la parole,<\/em> et non pas dans la langue. Il donne un ensemble d’indices qui se coordonnent avec le langage pour exprimer d’infinies nuances de sens.<\/p>\n

IL Y A 2000 ANS C’\u00c9TAIT DEJA TARD. Cic\u00e9ron (106-43 av. J.-C.) s’\u00e9tonnait de ce que l’\u00e9tude de l’art oratoire f\u00fbt arriv\u00e9 \u00e0 Ath\u00e8nes, cit\u00e9-m\u00e8re de l’\u00e9loquence, au VIe si\u00e8cle av. J.-C. seulement, c’est-\u00e0-dire au temps de Solon et de Pisistrate, \u00e9poque \u00e0 laquelle Ath\u00e8nes avait une existence d\u00e9j\u00e0 plus longue que Rome au moment o\u00f9 Cic\u00e9ron parlait. Pourtant la fa\u00e7on de parler devait occuper depuis longtemps une place importante, plaidait-il, sinon pour quelle raison Hom\u00e8re aurait-il lou\u00e9 l’\u00e9loquence d’Ulysse et de Nestor?<\/p>\n

Dans De Oratore<\/em> (55 av. J.-C.), Cic\u00e9ron donne des explications tr\u00e8s pr\u00e9cises sur les styles vocaux et l’utilisation de la voix dans l’art de la persuasion. Pour lui, comme pour Aristote, un bon orateur doit \u00eatre capable d’instruire (chose due), de donner du plaisir (chose gracieusement offerte) et d’\u00e9mouvoir (chose franchement n\u00e9cessaire). La voix est le support du plaisir et de l’\u00e9motion. Entendre une voix est une \u00e9motion.<\/p>\n

On sait, dit Lucr\u00e8ce (98-53 av. J.-C.) dans De natura rerum,<\/em> que le cri d’un seul messager frappe<\/em> les oreilles d’une foule enti\u00e8re: sa voix unique se scinde en autant de voix qu’il y a d’oreilles pour l’entendre. Elle contourne les obstacles, elle passe \u00e0 travers les murs, elle va droit au coeur.<\/p>\n

Pour saint Augustin, dans ses Confessions<\/em> (397-401), la voix qui entre dans le corps donne du plaisir sensuel. Elle enchante et s\u00e9duit sans que l’on s’en rende compte, en tout cas dans l’imm\u00e9diat.<\/p>\n

Les orateurs et des philosophes de l’Antiquit\u00e9 connaissaient bien le pouvoir de s\u00e9duction et de persuasion de la voix. Platon et Aristote disaient que le style vocal suffit \u00e0 rendre les faits et les arguments cr\u00e9dibles et convaincants, et \u00e0 infl\u00e9chir le sens des mots en renfor\u00e7ant ou en diminuant leur effet s\u00e9mantique. D\u00e9mosth\u00e8ne (384-322 av. J.-C.) et Quintilien (30-100 ap. J.-C.), orateurs c\u00e9l\u00e8bres, donnaient des indications tr\u00e8s d\u00e9taill\u00e9es sur l’utilisation de la voix \u00e0 des fins de persuasion.<\/p>\n

Comment se fait-il, d\u00e8s lors, qu’aujourd’hui, 2000 ans plus tard, l’\u00e9cole n’enseigne syst\u00e9matiquement ni le style vocal, ni l’art oratoire? Les \u00e9l\u00e8ves s’exercent pour l’essentiel \u00e0 \u00e9crire des textes. Ils apprennent, au mieux, \u00e0 r\u00e9citer un po\u00e8me par coeur, mais ce qui compte, souvent, c’est le par coeur<\/em> et non l’interpr\u00e9tation orale du po\u00e8me. Or le sens du po\u00e8me d\u00e9pend du ton qu’on lui pr\u00eate. Le ton peut d\u00e9mentir une d\u00e9claration d’amour, comme il peut raviver une expression banale. Pourquoi enseigner l’art d’argumenter par \u00e9crit et n\u00e9gliger l’art d’argumenter en utilisant sa voix? Quiconque sort aujourd’hui de l’\u00e9cole sait tout des styles \u00e9crits, rien des styles vocaux. En cette fin de XXe si\u00e8cle, le style vocal n’est pas \u00e0 l’ordre du jour.<\/p>\n

INTERM\u00c8DE MUSICAL. Dans la musique vocale et instrumentale europ\u00e9enne, la tristesse et l’angoisse s’expriment souvent par une forte r\u00e9duction de la gamme m\u00e9lodique.<\/p>\n

[Mozart: Fonagy page 128]<\/p>\n

La transcription musicale d’une expression verbale de l’angoisse ou de tristesse montre la m\u00eame tendance \u00e0 la monotonie.<\/p>\n

[page 128]<\/p>\n

La m\u00e9lodie de la phrase semble refl\u00e9ter directement l’\u00e9tat \u00e9motionnel du sujet parlant. De ce fait elle fonctionne, ind\u00e9pendamment de la langue, comme indice musical de l’affectivit\u00e9. On est tent\u00e9 de se demander si la composition musicale ne s’inspire pas de la musicalit\u00e9 de la voix.<\/p>\n

DEPUIS QUE LES ORDINATEURS PARLENT. Les connaissances scientifiques \u00e0 propos de la voix avancent \u00e0 pas de g\u00e9ant depuis que la phon\u00e9tique acoustique s’est dot\u00e9e de moyens informatiques. Les logiciels sp\u00e9cialement con\u00e7us pour le traitement du signal acoustique d\u00e9voilent les secrets les plus subtils de la voix humaine.<\/p>\n

Si les rh\u00e9toriciens de l’Antiquit\u00e9 avaient un savoir et un savoir-faire intuitifs, les phon\u00e9ticiens de la fin du XXe si\u00e8cle disposent de donn\u00e9es scientifiques qui leur permettent de comprendre la structure fine de la voix et de conduire des exp\u00e9riences dans de nombreux domaines touchant \u00e0 la communication, \u00e0 l’\u00e9motion ou \u00e0 la gestion.<\/p>\n

Les analyses informatis\u00e9es permettent de mesurer les principaux param\u00e8tres de la voix et de d\u00e9terminer ainsi, par exemple, les attributs les plus importants de la personnalit\u00e9, de l’affectivit\u00e9, des attitudes, etc. La plupart de ces attributs d\u00e9pendent de quatre dimensions vocales: la fr\u00e9quence fondamentale (F0), responsable de la hauteur de la voix; l’intensit\u00e9; le spectre (distribution de l’\u00e9nergie dans le champ fr\u00e9quentiel); et la vitesse d’\u00e9locution (mesur\u00e9e en nombre de syllabes prononc\u00e9es par seconde).<\/p>\n

On constate par exemple qu’un d\u00e9bit rapide et une voix forte caract\u00e9risent souvent une personnalit\u00e9 extravertie; qu’une parole lente, coupl\u00e9e avec une voix de faible intensit\u00e9 et monocorde, caract\u00e9rise volontiers un locuteur triste, manquant d’\u00e9nergie, apathique. Telle configuration des param\u00e8tres vocaux caract\u00e9risera un locuteur stress\u00e9, telle autre r\u00e9v\u00e9lera une personnalit\u00e9 active, ind\u00e9pendante, dominante, telle autre fera ressortir la passivit\u00e9 ou la soumission du locuteur.<\/p>\n

Le maniement informatis\u00e9 du signal acoustique a \u00e9galement ouvert une voie prometteuse \u00e0 la synth\u00e8se de la parole. Les ordinateurs parlent d\u00e9j\u00e0. Mais leur voix est \u00e9trange, et m\u00eame d\u00e9plaisante, car elle manque de couleur \u00e9motionnelle.<\/p>\n

LA VOIX SYMPT\u00d4ME. De nombreux travaux d\u00e9montrent qu’il y a relation entre les troubles affectifs et les caract\u00e9ristiques acoustiques de la voix. La monotonie de la voix et une faible intensit\u00e9 vocale constituent les sympt\u00f4mes vocaux de la d\u00e9pression. Des chercheurs londoniens ont m\u00eame r\u00e9ussi, en analysant les voix de leurs patients, \u00e0 diff\u00e9rencier deux types de schizophr\u00e9nie.<\/p>\n

L’analyse informatis\u00e9e de la voix aide \u00e9galement au raffinement du tableau clinique des patients somatiques, elle permet d’\u00e9valuer par exemple les cons\u00e9quences de la neuropathie du syst\u00e8me nerveux autonome chez les diab\u00e9tiques; elle aide au diagnostic et au suivi des patients souffrant de divers troubles affectifs, comme la pr\u00e9sence de l’angoisse ou de la col\u00e8re comme sentiments non verbalis\u00e9s; elle facilite le diagnostic des troubles d’aprosodie chez les patients c\u00e9r\u00e9brol\u00e9s\u00e9s; elle facilite le diagnostic de la d\u00e9pression chez l’enfant; elle permet de contr\u00f4ler les effets des psychotropes chez les patients; etc.<\/p>\n

Une technique couramment utilis\u00e9e consiste \u00e0 r\u00e9colter des \u00e9chantillons de la voix du patient lorsqu’il \u00e9voque des situations \u00e9motionnelles v\u00e9cues. L’enregistrement de sa voix est alors digitalis\u00e9 et analys\u00e9. De cette fa\u00e7on, les \u00e9motions deviennent mesurables.<\/p>\n

LA VOIX INDIQUE LA TAILLE DE L’ANIMAL. Lorsqu’ils se sentent en danger, les oiseaux et les mammif\u00e8res ont un cri plus grave qu’\u00e0 l’ordinaire. Une voix basse \u00e9tant produite par des cordes vocales longues et \u00e9paisses, elle \u00e9voque en effet un animal puissant et de grande taille: en lan\u00e7ant un cri grave, l’animal en danger semble essayer d’intimider son ennemi en faisant illusion sur sa taille.<\/p>\n

Il en va de m\u00eame chez l’homme. Une voix aigu\u00eb sugg\u00e8re la petite taille du locuteur, c’est pourquoi l’on tend \u00e0 utiliser des vocalisations plus aigu\u00ebs que d’habitude lorsque l’on essaie de d\u00e9courager l’agressivit\u00e9 de quelqu’un, de lui faire entendre que l’on se subordonne ou que l’on se soumet \u00e0 lui, ou que l’on d\u00e9sire coop\u00e9rer avec lui. Une voix grave a des connotations inverses, de confiance en soi, d’affirmation, de domination, d’autosuffisance, etc.<\/p>\n

LA VOIX DU DIALOGUE. La voix joue un r\u00f4le important dans la r\u00e9gulation de l’interaction verbale. La voix du dialogue diff\u00e8re de celle du monologue, car les interlocuteurs s’influencent mutuellement. Les fa\u00e7ons de parler sont d’ailleurs contagieuses. A un ton de confiance r\u00e9pond un ton de confiance. Les amoureux parlent souvent de la m\u00eame mani\u00e8re. Un enfant b\u00e8gue peut \u00ab\u00a0contaminer\u00a0\u00bb un petit camarade.<\/p>\n

L’\u00e9tude de la voix est d’un int\u00e9r\u00eat particulier pour le management: comment l’utiliser en situation de comp\u00e9tition, de prise de d\u00e9cision, de conflit?<\/p>\n

Le comportement vocal des interlocuteurs joue un r\u00f4le important dans une n\u00e9gociation. Les locuteurs seront per\u00e7us comme collaborants ou hostiles, selon le degr\u00e9 d’adaptation de leurs styles vocaux. L’adaptation peut \u00eatre bilat\u00e9rale ou unilat\u00e9rale. La position hi\u00e9rarchique d\u00e9termine souvent, si ce n’est toujours, quel locuteur va s’adapter \u00e0 l’autre. Mais il arrive aussi, lorsqu’un personnage dominant s’adresse \u00e0 un domin\u00e9 avec une intensit\u00e9 vocale accrue, que le domin\u00e9 renonce \u00e0 augmenter l’intensit\u00e9 de sa propre voix, pour signaler qu’il accepte la r\u00e9partition des r\u00f4les qui lui est impos\u00e9e. Le principe psychologique qui sous-tend l’adaptation langagi\u00e8re est le principe de l’attirance par la ressemblance: le ressemblant \u00e9tant plus pr\u00e9visible, para\u00eet en effet moins dangereux.<\/p>\n

La mani\u00e8re de s’exprimer vocalement est influenc\u00e9e aussi par des donn\u00e9es g\u00e9ographiques et culturelles.<\/p>\n

Les habitants des r\u00e9gions chaudes, expos\u00e9es aux vents violents, ont l’habitude de parler plus fort. Les locuteurs venant de lieux o\u00f9 la vie sociale se d\u00e9roule souvent \u00e0 l’ext\u00e9rieur, sur les places ou dans les rues, ont des habitudes vocales tr\u00e8s diff\u00e9rentes de locuteurs habitu\u00e9s \u00e0 communiquer dans des lieux ferm\u00e9s. C’est l’une des raisons sans doute pour lesquelles les voix des locuteurs de certaines r\u00e9gions m\u00e9diterran\u00e9ennes paraissent criardes, voire agressives, aux oreilles de personnes venant de r\u00e9gions plus septentrionales.<\/p>\n

Quant \u00e0 la culture, elle influe surtout sur la censure tacite de l’expression \u00e9motionnelle: dans certaines cultures, les expressions de col\u00e8re ou de joie sont r\u00e9prim\u00e9es, dans d’autres elles ne le sont pas.<\/p>\n

UN \u00ab\u00a0LIFTING\u00a0\u00bb POUR LA VOIX. Des professionnels de plus en plus nombreux se pr\u00e9occupent de soigner leur image de marque vocale. Tel ex-premier ministre britannique, dont la voix \u00e9tait trop haut perch\u00e9e pour qu’il puisse assumer ses fonctions de femme d’\u00c9tat, proc\u00e9da \u00e0 un \u00ab\u00a0lifting\u00a0\u00bb de sa voix. Les chasseurs de t\u00eates se mettent \u00e0 analyser la voix des personnalit\u00e9s auxquelles ils s’int\u00e9ressent. Les enseignants prennent conscience que leur voix est leur principal outil de travail; monotone, elle risque d’endormir l’auditoire, aigu\u00eb, avec de fr\u00e9quentes intonations montantes, elle risque de l’irriter. Les entreprises adh\u00e9rant \u00e0 l’id\u00e9e de la \u00ab\u00a0qualit\u00e9 totale\u00a0\u00bb organisent des cours pour leurs t\u00e9l\u00e9phonistes ou leurs secr\u00e9taires, dont la voix est souvent le premier contact du client.<\/p>\n

Dans la pratique, avant de \u00ab\u00a0lifter\u00a0\u00bb une voix, il faut d\u00e9terminer pourquoi on veut le faire; il n’y a pas, en effet, de voix universellement bonnes, ou efficaces en toutes circonstances.<\/p>\n

Apr\u00e8s quoi, la personne int\u00e9ress\u00e9e livre plusieurs \u00e9chantillons de sa voix \u00e0 un sp\u00e9cialiste qui, par une analyse informatis\u00e9e, en r\u00e9v\u00e8le les principales caract\u00e9ristiques. Un programme de travail sur la voix peut alors \u00eatre \u00e9tabli.<\/p>\n

L’int\u00e9ress\u00e9 d\u00e9termine sa \u00ab\u00a0nouvelle\u00a0\u00bb voix \u00e0 l’avance. La technologie permet en effet de \u00ab\u00a0maquiller\u00a0\u00bb un enregistrement original en en modifiant artificiellement certaines caract\u00e9ristiques, de telle sorte qu’une voix aigu\u00eb devienne grave ou qu’une \u00e9locution lente s’acc\u00e9l\u00e8re (sans changement de qualit\u00e9 vocale). La \u00ab\u00a0nouvelle\u00a0\u00bb voix ainsi \u00e9labor\u00e9e sera le mod\u00e8le que le locuteur s’exercera \u00e0 reproduire.<\/p>\n

Que la vive voix retrouve, en cette veille de troisi\u00e8me mill\u00e9naire, voix au chapitre!<\/p>\n


\n\u00a9 Le Temps strat\u00e9gique, No 66, Gen\u00e8ve, octobre 1995.<\/span><\/p>\n

 <\/p>\n

ADDENDA<\/strong><\/p>\n

De quelques termes m\u00e9dicaux…<\/strong><\/p>\n

Neuropathie<\/span><\/strong>
\nToute affection du syst\u00e8me nerveux central ou p\u00e9riph\u00e9rique<\/span><\/p>\n

Syst\u00e8me nerveux autonome<\/strong>
\nEnsemble des structures nerveuses centrales et p\u00e9riph\u00e9riques (ganglions et nerfs) qui r\u00e8glent le bon fonctionnement de tous les organes et tissus, et assurent la coordination et l’harmonisation des diff\u00e9rentes fonctions.<\/p>\n

Syst\u00e8me nerveux sympathique<\/strong>
\nPartie du syst\u00e8me nerveux autonome dont les centres p\u00e9riph\u00e9riques se situent dans les ganglions. Le syst\u00e8me nerveux sympathique acc\u00e9l\u00e8re le rythme cardiaque, provoque la constriction des vaisseaux, diminue le p\u00e9ristaltisme du tube digestif et augmente le tonus des sphincters. Son m\u00e9diateur chimique est l’adr\u00e9naline.<\/p>\n

Isomorphisme<\/strong>
\nPropri\u00e9t\u00e9 de certaines substances qui poss\u00e8dent des structures cristallines identiques ou tr\u00e8s voisines. Par extension, l’isomorphisme d\u00e9finit \u00e9galement ce qui se pr\u00e9sente sous la m\u00eame forme.<\/p>\n

Ontogen\u00e8se<\/strong>
\nD\u00e9veloppement d’un organisme animal ou v\u00e9g\u00e9tal depuis la f\u00e9condation de l’oeuf jusqu’\u00e0 l’\u00e2ge adulte.<\/p>\n

Aprosodie<\/strong>
\nIncapacit\u00e9 d’effectuer correctement l’accentuation tonique et intensive du langage.<\/p>\n

 <\/p>\n

<\/div>\n

…et du nom d’un linguiste c\u00e9l\u00e8bre<\/strong><\/p>\n

Ferdinand de Saussure (1857-1913)<\/span><\/strong>
\nLinguiste suisse, Ferdinand de Saussure fonda la linguistique et r\u00e9volutionna la pens\u00e9e de son temps. Il montra en effet que la langue, fait social, se distingue de la parole, r\u00e9alit\u00e9 concr\u00e8te, mouvante et individuelle. En d\u00e9finissant le signe par rapport au symbole, puis en distinguant le signifiant du signifi\u00e9, il jeta les bases de la th\u00e9orie g\u00e9n\u00e9rale du signe que sera la s\u00e9miotique. La publication posthume de Ferdinand de Saussure, son Cours de linguistique g\u00e9n\u00e9rale (1916) exer\u00e7a une influence d\u00e9terminante sur les autres penseurs majeurs de ce si\u00e8cle, dont Benveniste, L\u00e9vi-Strauss, Merleau-Ponty et Lacan.<\/span><\/p>\n

 <\/p>\n

Comme des rides <\/strong>
\n\u00e0 la surface de l’eau…<\/strong><\/p>\n

\u00a0<\/strong><\/p>\n

Note factuelle sur le son<\/strong><\/p>\n

La production et la propagation des sons est le r\u00e9sultat d’un mouvement vibratoire, cons\u00e9cutif \u00e0 un choc ou \u00e0 une compression. La propagation du son ressemble aux rides se d\u00e9pla\u00e7ant sur l’eau dans laquelle on a jet\u00e9 une pierre. Chaque cercle correspond \u00e0 une onde: il n’y a pas transmission de mati\u00e8re, mais propagation du mouvement d’une mol\u00e9cule \u00e0 l’autre. La distance entre deux cr\u00eates ou deux creux successifs est la longueur d’onde et la distance parcourue par une ride pendant un temps donn\u00e9 est la c\u00e9l\u00e9rit\u00e9 de l’onde. La vitesse du son d\u00e9pend du milieu: dans l’air, le son se d\u00e9place \u00e0 340 m\u00e8tres par seconde. Dans l’eau, il se d\u00e9place plus vite, \u00e0 1340 m\u00e8tres par seconde. Le son ne se d\u00e9place pas dans le vide.<\/span><\/p>\n

Le son est caract\u00e9ris\u00e9 par sa hauteur, son intensit\u00e9 et son timbre.<\/p>\n

La fr\u00e9quence<\/strong>
\nLa hauteur est donn\u00e9e par la fr\u00e9quence. Elle se mesure en hertz (Hz) et correspond au nombre d’oscillations par seconde de la vibration sonore. Plus la fr\u00e9quence est \u00e9lev\u00e9e, plus le son est aigu. Une corde qui vibre 11 fois par seconde produit un son grave; si elle vibre 3000 fois par seconde elle produit un son aigu. Le la du diapason vibre 440 fois par seconde.<\/p>\n

L’intensit\u00e9<\/strong>
\nDeuxi\u00e8me caract\u00e9ristique du son, l’intensit\u00e9 acoustique se mesure en d\u00e9cibels (Db). Une \u00e9chelle, gradu\u00e9e de 0 (le seuil de perception de l’oreille humaine) \u00e0 200, illustre les niveaux de pression sonore auxquels l’\u00eatre humain est soumis. Le d\u00e9cibel est bas\u00e9 sur une \u00e9chelle logarithmique: l’intensit\u00e9 sonore d’une navette spatiale au d\u00e9collage (plus de 180 Db \u00e0 cent m\u00e8tres de la rampe de lancement) est environ un million de fois plus forte que le bourdonnement d’une abeille (moins de 20 Db \u00e0 quelques centim\u00e8tres de l’oreille). La distinction entre sons forts ou faibles est li\u00e9e \u00e0 l’amplitude des vibrations de l’air transmettant les sons \u00e0 l’oreille: certains haut-parleurs \u00e0 pleine puissance d\u00e9gagent un souffle qui peut \u00e9teindre une allumette, alors que devant une personne parlant normalement, la pression de l’air ne varie pas plus d’un millioni\u00e8me de la pression atmosph\u00e9rique.<\/p>\n

Le timbre<\/strong>
\nLa plupart des sons \u00e9tant compos\u00e9s de plusieurs fr\u00e9quences, on les appelle sons complexes. C’est un math\u00e9maticien fran\u00e7ais, Joseph Fourier (1768-1830), qui prouva qu’un son complexe peut \u00eatre d\u00e9compos\u00e9 en plusieurs sons purs, et forme un spectre compos\u00e9 d’un son fondamental et d’un nombre variable de fr\u00e9quences harmoniques. C’est le spectre de chaque son qui d\u00e9termine le timbre. Le timbre est une notion subjective permettant de qualifier et de distinguer des sons de hauteur et d’intensit\u00e9 identiques. Un son pauvre en harmoniques para\u00eet terne et, \u00e0 l’inverse, un son riche en harmoniques dans les graves para\u00eet riche.<\/p>\n

L’enveloppe<\/strong>
\nLe son est \u00e9galement d\u00e9fini par son enveloppe. Celle-ci comprend trois \u00e9tapes: l’attaque, le maintien et la chute, les dur\u00e9es de ces trois \u00e9tapes \u00e9tant variables en fonction de chaque son. L’attaque du piano est rapide, son maintien tr\u00e8s court et la chute varie selon l’emploi des p\u00e9dales. C’est l’attaque du son qui caract\u00e9rise la signature sonore d’un instrument, au m\u00eame titre que le timbre, car on s’est aper\u00e7u qu’il suffit de couper (\u00e0 l’enregistrement ) les quelques centi\u00e8mes de secondes correspondant \u00e0 l’attaque d’un piano pour qu’il sonne comme un accord\u00e9on!<\/p>\n

Source: Les mondes sonores<\/strong>, par Denis Fortier. Paris, Presse Pocket, 1992.<\/p>\n

Pour mieux \u00e9couter<\/strong><\/p>\n

La vive voix,<\/span><\/strong> par I. Fonagy. Paris, Payot, 1983.<\/span><\/p>\n

\u00ab\u00a0Le cri n\u00e9onatal et ses fonctions\u00a0\u00bb,<\/strong> par A.S. Cimaresco. In: Le langage des b\u00e9b\u00e9s, savons-nous l’entendre? M. Cl. Busnel (\u00e9d). Paris, Grancher, 1993.<\/p>\n

\u00ab\u00a0Crying during the first ten days of life and maternal responses\u00a0\u00bb,<\/strong> par J. Bernal. In: Developmental Medicine and Child Neurology, No 14, 1972.<\/p>\n

\u00ab\u00a0Crying in Infancy\u00a0\u00bb,<\/strong> par T.B. Brazelton. In: Pediatrics, No 29, 1962.<\/p>\n

Ancient Literary Criticism, <\/strong>par D.A. Russel. Oxford, Clarendon Press, 1972.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

SCIENCE Au commencement \u00e9tait le cri Note sur la voix humaine, son importance et ses infinies subtilit\u00e9s Par Branka Zei Branka Zei, docteur en psychologie, linguiste, phon\u00e9ticienne, directrice du VOX Institute de Gen\u00e8ve, chercheur \u00e0 la Division de m\u00e9decine psychosomatique des Institutions universitaires de psychiatrie de Gen\u00e8ve, auteur de nombreuses \u2026 Lire plus \/ Read more<\/a><\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"parent":596,"menu_order":0,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","template":"","meta":{"ngg_post_thumbnail":0,"footnotes":""},"class_list":["post-616","page","type-page","status-publish","hentry"],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/616","targetHints":{"allow":["GET"]}}],"collection":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages"}],"about":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/types\/page"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=%2Fwp%2Fv2%2Fcomments&post=616"}],"version-history":[{"count":3,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/616\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":642,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/616\/revisions\/642"}],"up":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/596"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=%2Fwp%2Fv2%2Fmedia&parent=616"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}