{"id":479,"date":"2015-01-02T22:32:24","date_gmt":"2015-01-02T21:32:24","guid":{"rendered":"http:\/\/www.archipress.org\/wp\/?page_id=479"},"modified":"2015-01-25T23:16:40","modified_gmt":"2015-01-25T22:16:40","slug":"religion-et-politique-au-maroc","status":"publish","type":"page","link":"https:\/\/www.archipress.org\/?page_id=479","title":{"rendered":"Religion et politique au Maroc"},"content":{"rendered":"

Revue Multitudes<\/a> , No 50, num\u00e9ro sp\u00e9cial Soul\u00e8vements, septembre 2012,
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\nLe Cheikh, le Calife et l\u2019auto-\u00e9mancipation du Peuple<\/strong>
\npar R\u00e9da Benkirane<\/p>\n

\u00a0Revue du livre de p\"ropos de Youssef Belal, Le cheikh et le calife<\/em>, sociologie religieuse de l\u2019islam politique au Maroc<\/em>, Lyon, Editions de l’ENS, 2011, Casablanca, Tarik \u00e9ditions, 2012.<\/p>\n

Face aux transformations sociales majeures actuelles, il y a besoin d\u2019une r\u00e9flexion prospective \u00e0 m\u00eame d\u2019\u00e9clairer le temps pr\u00e9sent par une analyse qui soit \u00e9galement r\u00e9trospective et introspective. Le degr\u00e9 d\u2019incertitude et la phase critique \u2013 si richement possibiliste \u2013 de la p\u00e9riode actuelle qui caract\u00e9risent le monde arabe, le Maroc compris, font que les sciences dites \u00ab sociales \u00bb doivent pouvoir non seulement accompagner mais participer \u00e0 cette maturation soci\u00e9tale qui va, \u00e0 n\u2019en pas douter, d\u00e9terminer l\u2019\u00e9volution des prochaines d\u00e9cennies. Certes, quelques chevaliers m\u00e9diatiques se sont d\u00e9p\u00each\u00e9s de publier des ouvrages ou de commenter ce qui se joue : ce sont des articles de promotion suintant la rh\u00e9torique apolog\u00e9tique ou conspirationniste qui ne disent rien des soci\u00e9t\u00e9s en devenir et tout des ferments et autres tourments \u00e9gotistes de leurs auteurs \u2013 en r\u00e9alit\u00e9 compl\u00e8tement d\u00e9sorient\u00e9s par le processus r\u00e9volutionnaire. Et puis il y a des textes et des livres, anciens et actuels, qui \u00e9clairent l\u2019\u00e9v\u00e9nement et informent la transition de phase (ce passage du quantitatif au qualitatif) qui courent de Nouakchott \u00e0 Sanaa en passant par Tunis et le Caire.<\/p>\n

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Une triangulation du champ politico-religieux marocain<\/strong><\/p>\n

Le livre du politologue marocain Youssef Belal est de cette teneur-l\u00e0, pr\u00e9monitoire et prospective ; fruit d\u2019une enqu\u00eate de terrain men\u00e9e il y a quelques ann\u00e9es, cet ouvrage r\u00e9cemment paru prend un relief tout particulier suite aux d\u00e9veloppements sociopolitiques que le Maroc a v\u00e9cus depuis le 20 f\u00e9vrier 2011. Sa lecture permet de mieux comprendre les fondements sociologiques, l\u2019arri\u00e8re-plan religieux mais aussi les ressorts psychologiques du pouvoir et de sa repr\u00e9sentation derri\u00e8re la derni\u00e8re r\u00e9forme constitutionnelle de juillet 2011 et surtout les \u00e9lections l\u00e9gislatives du 25 novembre dernier et l\u2019accession \u00e0 la t\u00eate du gouvernement \u2013 une premi\u00e8re \u2013 d\u2019un parti islamiste, le Parti de la justice et du d\u00e9veloppement (PJD).<\/p>\n

Le sujet du livre de Youssef Belal est l\u2019\u00e9tude du champ th\u00e9ologico-politique marocain, sa formation au cours des quarante derni\u00e8res ann\u00e9es, ses logiques et dynamiques endog\u00e8nes, ses r\u00e9f\u00e9rences identitaires et m\u00e9morielles, sa symbolique et ses r\u00e9gimes de saintet\u00e9, ses mises en sc\u00e8ne et ses lignes de fuite. Cet ouvrage pertinent, document\u00e9 et \u00e9quilibr\u00e9 arpente le paysage politico-religieux du Maroc en lui restituant sa profondeur logique autant qu\u2019historique. L\u2019\u00e9tude se concentre sur les trois principales forces religieuses et politiques que sont premi\u00e8rement le Roi et la Monarchie, deuxi\u00e8mement le leader Adessalam Yassine et son mouvement Justice et Bienfaisance, enfin troisi\u00e8mement le Mouvement pour l\u2019unicit\u00e9 et la r\u00e9forme (MUR) et son expression politique l\u00e9gale au travers du PJD. L\u2019auteur montre \u2013 et c\u2019est l\u00e0 o\u00f9 ce travail se distingue \u2013 que les antagonismes entre monarchie th\u00e9ocratique, sectes mystico-politiques et autres \u00ab communaut\u00e9s \u00e9motionnelles \u00bb sont des ph\u00e9nom\u00e8nes transitoires et qu\u2019en r\u00e9alit\u00e9 une restructuration profonde du religieux est en cours dans un temps long qui prend ses premiers rep\u00e8res dans les ann\u00e9es 1930 au sein du mouvement de r\u00e9forme th\u00e9ologico-politique port\u00e9 par Allal el Fassi et ses compagnons nationalistes. L\u2019auteur montre, au-del\u00e0 des diff\u00e9rences, une mise \u00e0 niveau de ces trois forces avec tout ce qu\u2019elles r\u00e9gissent en commun.<\/em><\/p>\n

L\u2019ouvrage de Youssef Belal est d\u2019embl\u00e9e anim\u00e9 d\u2019un positionnement \u00e9pist\u00e9mologique visant \u00e0 se d\u00e9marquer notablement des \u00ab sp\u00e9cialistes de l\u2019islam \u00bb qui ont fait flores dans les m\u00e9dias et l\u2019\u00e9dition francophones ces vingt derni\u00e8res ann\u00e9es (relevant par bien des aspects de la cat\u00e9gorie \u00ab n\u00e9o-orientaliste \u00bb identifi\u00e9e par le politologue mauritanien Mahmoud Ould Mohammedou). Dans son \u00e9tude du th\u00e9ologico-politique marocain, Youssef Belal renouvelle ici un \u00e9clairage th\u00e9orique d\u00e9ploy\u00e9 depuis une quinzaine d\u2019ann\u00e9es par des chercheurs maghr\u00e9bins (principalement Mohamed Tozy, Malika Zeghal et Mounia Benani-Chra\u00efbi) mais en se d\u00e9marquant nettement de leurs \u00ab sciences po \u00bb appliqu\u00e9es. En variant sa focale selon les perspectives d\u2019une histoire sociale, d\u2019une anthropologie politique et d\u2019une sociologie religieuse, l\u2019auteur d\u00e9veloppe sa propre trousse \u00e0 outils conceptuelle qui a pour base empirique son observation participante entreprise au plus pr\u00e8s des militants de la mouvance islamiste.<\/p>\n


\nRationalit\u00e9 des acteurs au sein de la soci\u00e9t\u00e9 profonde<\/strong><\/p>\n

L\u2019approche th\u00e9orique de l\u2019auteur, coh\u00e9rente et p\u00e9n\u00e9trante, traite le sp\u00e9cifique et le particulier du complexe th\u00e9ologico-politique marocain en recourant au vocabulaire sociologique de Max Weber. L\u00e0, tout un chacun discerne en quoi consiste cette triangulation de l\u2019islam marocain par le jeu des d\u00e9tails quand, d\u2019entr\u00e9e de jeu, l\u2019auteur affirme que les notions classiques \u00ab d\u2019\u00ab entrepreneurs en biens de salut \u00bb, de \u00ab r\u00e9novateur de religions \u00bb ou de \u00ab pr\u00e9dicateur \u00bb ont une valeur heuristique tr\u00e8s sup\u00e9rieure \u00e0 \u00ab islamiste \u00bb, cat\u00e9gorie de peu de secours lorsqu\u2019il s\u2019agit de trouver le religieux. \u00bb<\/p>\n

L\u2019objectif vis\u00e9 par Youssef Belal est moins de montrer des rapports de force et de domination (des plus fluctuants ces derni\u00e8res d\u00e9cennies dans le cas marocain) que la subtilit\u00e9, la fluidit\u00e9 et l\u2019\u00e9toffe des relations entre le politique et le religieux au sein d\u2019un \u00c9tat non-europ\u00e9en comme le Maroc.<\/p>\n

Dans son livre, le politologue cherche plus l\u2019intelligibilit\u00e9 de la situation marocaine que le regard critique sur cette derni\u00e8re ; il n\u2019a pas \u00e0 ce stade \u2013 et c\u2019est parfaitement justifi\u00e9 m\u00e9thodologiquement parlant \u2013 repens\u00e9 les diverses l\u00e9gitimit\u00e9s politico-religieuses en pr\u00e9sence qu\u2019il place dans un m\u00eame continuum id\u00e9ologique<\/em>\u2013 c\u2019est selon nous la principale valeur ajout\u00e9e de cette recherche. Youssef Belal ne froisse donc personne avec ce livre, mais il entra\u00eene ses lecteurs dans un processus de discernement en pr\u00e9sentant la rationalit\u00e9 des trois acteurs du champ politico-religieux ; il les laisse libre de se forger leur propre opinion critique sur la monarchie th\u00e9ocratique, le messianisme politique d\u2019Abdessalam Yacine ou la d\u00e9marche entrepreneuriale des activistes du PJD. N\u00e9anmoins Youssef Belal montre que l\u2019aspect th\u00e9ocratique du pouvoir monarchique est plus contingent que v\u00e9ritablement transcendant quand il fait remarquer que la relation des citoyens \u00e0 la Monarchie a oscill\u00e9 selon les \u00e9v\u00e9nements historiques pour les trois rois Mohamed V, Hassan II et Mohamed VI. Ainsi l\u2019auteur rappelle comment Mohamed V fut \u00e0 ses d\u00e9buts en 1927 contraint \u00e0 un r\u00f4le de figuration au profit de l\u2019administration coloniale avant de symboliser l\u2019esprit d\u2019ind\u00e9pendance \u00e0 partir du discours de Tanger de 1947. Ce n\u2019est qu\u2019apr\u00e8s avoir subi le rejet de l\u2019\u00e9lite politique et \u00e9chapp\u00e9 \u00e0 deux tentatives de coup d\u2019\u00c9tat en 1971 et 1972 que le roi Hassan II a donn\u00e9 une interpr\u00e9tation et une orientation religieuses \u00e0 son r\u00e8gne. Mohamed V et son fils Hassan II commenc\u00e8rent leurs r\u00e8gnes dans une relative m\u00e9fiance populaire qui allait progressivement se transformer en adh\u00e9sion massive (la lutte nationaliste durant le Protectorat et la Marche verte de 1975). A l\u2019inverse, le roi actuel Mohammed VI a b\u00e9n\u00e9fici\u00e9 d\u2019une franche popularit\u00e9 et d\u2019un capital de sympathie au moment de son accession au tr\u00f4ne (cette relation de confiance s\u2019\u00e9tant vite traduite par une phase de lib\u00e9ralisation du syst\u00e8me politique).<\/p>\n

Nouvel acteur, \u00ab Sa Majest\u00e9 le Peuple \u00bb<\/strong><\/p>\n

Mais \u00e9trangement le livre de Youssef Belal, dens\u00e9ment peupl\u00e9 de r\u00e9f\u00e9rences mystiques et religieuses, r\u00e9v\u00e8le un vide id\u00e9ologique, celui de la d\u00e9sh\u00e9rence de la gauche. Que s\u2019est-il pass\u00e9 ? Que reste-t-il finalement de l\u2019esprit \u00e9galitaire et universaliste du socialisme porteur des combats pour et autour de l\u2019ind\u00e9pendance politique, h\u00e9ritier de la figure tut\u00e9laire de Mehdi Ben Barka et dans une moindre mesure de celle de Omar Benjelloun \u2013 dont le meurtre politique pr\u00e9figurera l\u2019effondrement \u00e0 venir du mouvement progressiste au Maroc ? \u00ab Le Cheikh et le Calife \u00bb semblent occuper tout l\u2019espace politique, et cela est en soi probl\u00e9matique dans la mesure o\u00f9 dispara\u00eet du champ historique tout un pan de la vie politique et syndicale du peuple marocain.<\/p>\n

L\u2019autre grande question qui ressort \u00e0 la lecture de ce livre est qu\u2019entretemps un nouvel acteur a fait son entr\u00e9e en sc\u00e8ne d\u00e9sormais, et il est amen\u00e9 \u00e0 devenir la principale source de souverainet\u00e9 et de l\u00e9gitimit\u00e9 : le Peuple. Cette notion de \u00ab peuple \u00bb n\u2019est pas une seule fois mentionn\u00e9e dans la Constitution marocaine de 1996 et allusivement signal\u00e9e dans celle de juillet 2011. S\u2019il existe des \u00c9tats-nations sans dieu ni roi ni territoire reconnu il n\u2019en existe pas sans peuple. C\u2019est pr\u00e9cis\u00e9ment ce qu\u2019ont cherch\u00e9 \u00e0 exprimer les manifestations populaires qui se sont d\u00e9roul\u00e9es tout au long de l\u2019ann\u00e9e 2011 dans la plupart des villes marocaines et dont on retiendra des slogans tels que \u00ab vive le peuple ! \u00bb et \u00ab Sa Majest\u00e9 le Peuple \u00bb.<\/p>\n

Le \u00ab Peuple \u00bb dont il est question au Maroc \u2013 mais aussi un peu partout dans le monde arabe \u2013 n\u2019est pas un \u00ab Nous \u00bb ontique et antique, tribal et clanique sur le mode khaldounien. C\u2019est plut\u00f4t un \u00ab On \u00bb postmoderne exprimant un devenir. <\/em>Le peuple ici renvoie \u00e0 l\u2019ubiquit\u00e9 du pronom impersonnel \u00ab On \u00bb qui s\u2019affirme premi\u00e8rement par un \u00ab Non \u00bb cat\u00e9gorique. Le \u00ab On \u00bb et son \u00ab Non \u00bb expriment l\u2019individu et le collectif, s\u2019accordent au pluriel et au singulier et en genre. \u00ab Sa Majest\u00e9 le Peuple \u00bb signifie donc cette puissance immanente du \u00ab On \u00bb, soit la quintessence des r\u00e9volutions sociales arabes dont la grande nouveaut\u00e9 est qu\u2019elles ont pu r\u00e9unir individualit\u00e9s et multitudes, hommes et femmes, jeunes et vieux, toutes classes sociales, confessions, ethnies confondues autour de quelques mots d\u2019ordre incandescents \u00ab libert\u00e9, justice, dignit\u00e9 \u00bb, \u00ab d\u00e9gage ! \u00bb. Ce qui devrait \u00eatre fascinant \u00e0 observer ces prochaines ann\u00e9es est cette irruption massive et irr\u00e9versible du Peuple, cette mont\u00e9e en puissance du \u00ab On \u00bb sur la sc\u00e8ne jusque-l\u00e0 transcendantalis\u00e9e du pouvoir politique et de l\u2019autorit\u00e9 religieuse.<\/p>\n

\u00ab Un livre vaut \u00e0 mes yeux par le nombre et la nouveaut\u00e9 des probl\u00e8mes qu’il cr\u00e9e, anime ou ranime dans ma pens\u00e9e…\u00bb disait Paul Val\u00e9ry. <\/em>Le livre de Youssef Belal a ce potentiel f\u00e9cond de poser des questions, d\u2019\u00e9noncer des probl\u00e8mes \u00e0 partir d\u2019une observation de la soci\u00e9t\u00e9 profonde<\/em> marocaine. Le cheikh et le calife<\/em>apporte un \u00e9clairage opportun dans cette phase critique et passionnante de l\u2019histoire sociale marocaine ; cet ouvrage annonce avec d\u2019autres travaux prometteurs de jeunes chercheurs qu\u2019un renouvellement de g\u00e9n\u00e9ration est en cours. Les sciences sociales et humaines au Maroc et plus g\u00e9n\u00e9ralement au Maghreb sont en mesure de conna\u00eetre un essor comparable \u00e0 celui survenu en Am\u00e9rique latine lors de son processus de d\u00e9mocratisation ; il est \u00e0 esp\u00e9rer que ces sciences et leurs acteurs soient \u00e0 la hauteur de la cr\u00e9ativit\u00e9 et du dynamisme que les mouvements sociaux ont su mettre en \u0153uvre du Maghreb au Machreq.<\/p>\n

Reda Benkirane<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

Revue Multitudes , No 50, num\u00e9ro sp\u00e9cial Soul\u00e8vements, septembre 2012, Le Cheikh, le Calife et l\u2019auto-\u00e9mancipation du Peuple par R\u00e9da Benkirane \u00a0Revue du livre de propos de Youssef Belal, Le cheikh et le calife, sociologie religieuse de l\u2019islam politique au Maroc, Lyon, Editions de l’ENS, 2011, Casablanca, Tarik \u00e9ditions, 2012. \u2026 Lire plus \/ Read more<\/a><\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":1780,"parent":0,"menu_order":0,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","template":"","meta":{"ngg_post_thumbnail":0,"footnotes":""},"class_list":["post-479","page","type-page","status-publish","has-post-thumbnail","hentry"],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/479","targetHints":{"allow":["GET"]}}],"collection":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages"}],"about":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/types\/page"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=%2Fwp%2Fv2%2Fcomments&post=479"}],"version-history":[{"count":5,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/479\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":1782,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/479\/revisions\/1782"}],"wp:featuredmedia":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/media\/1780"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=%2Fwp%2Fv2%2Fmedia&parent=479"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}