{"id":354,"date":"2015-01-01T14:39:48","date_gmt":"2015-01-01T13:39:48","guid":{"rendered":"http:\/\/www.archipress.org\/wp\/?page_id=354"},"modified":"2015-01-18T22:09:34","modified_gmt":"2015-01-18T21:09:34","slug":"le-tao-te-king-de-lao-tseu","status":"publish","type":"page","link":"https:\/\/www.archipress.org\/?page_id=354","title":{"rendered":"Le Tao Te King de Lao Tseu"},"content":{"rendered":"
<\/p>\n<\/div>\n
L’\u00eatre et le vide ‘s’engendrent
\nL’un l’autre.
\nFacile et difficile se compl\u00e8tent
\nLong et court se d\u00e9finissent
\nHaut et bas se rencontrent.<\/p>\n
L’un l’autre.
\nVoix et sons s’accordent
\nAvant et apr\u00e8s se m\u00ealent.<\/p>\n
Ainsi le sage, du non-agir.
\nPratique l’oeuvre
\nEt enseigne sans paroles.<\/p>\n
Multitudes d’\u00eatres apparaissent
\nQu’il ne rejette pas.
\nIl cr\u00e9e sans poss\u00e9der<\/p>\n
Agit sans rien attendre
\nNe s’attache pas \u00e0 ses oeuvres<\/p>\n
Et dans cet abandon
\nNe demeure pas abandonn\u00e9.<\/p>\n
***<\/p>\n
Si le m\u00e9rite des hommes n’est plus favoris\u00e9.
\nLa contestation ne p\u00e9n\u00e8tre plus les gens du peuple.<\/p>\n
Si les biens pr\u00e9cieux ne sont plus recherch\u00e9s
\nLe vol dispara\u00eet de l’esprit du peuple.<\/p>\n
Si ce qui \u00e9veille les d\u00e9sirs n’est plus exhib\u00e9
\nLe trouble du cur du peuple s’\u00e9loigne.<\/p>\n
Ainsi, pour gouverner le peuple,
\nLe sage vide les consciences mais emplit les ventres
\nAffaiblit les volont\u00e9s mais fortifie les os.<\/p>\n
Il garde le peuple hors science ni d\u00e9sir
\nEt s’assure que l’habilet\u00e9 n’ose manipuler.<\/p>\n
Par la vertu du non-agir
\nL’ordre se maintient, naturel.<\/p>\n
***<\/p>\n
La v\u00e9rit\u00e9 que l’on veut exprimer
\nN’est pas la v\u00e9rit\u00e9 absolue.
\nLe nom qu’on lui donne
\nN’est pas le nom immuable.<\/p>\n
Vide de nom
\nEst l’origine du ciel et de la terre.
\nAvec nom
\nEst la m\u00e8re des multitudes d’\u00eatres.<\/p>\n
Le vide de l’\u00eatre
\nM\u00e9dite la racine de toutes choses.<\/p>\n
L’\u00eatre Consid\u00e8re ses manifestations.<\/p>\n
Tous deux sont un
\nMais par leurs noms diff\u00e8rent.<\/p>\n
Un qui est secret
\nMyst\u00e8re du myst\u00e8re<\/p>\n
Porte secr\u00e8te des myst\u00e8res.
\n***<\/p>\n
Le tao est vide
\nJamais l’usage ne le remplit.
\nGouffre sans fond
\nIl est l’origine
\nDe la multitude des \u00eatres et des choses.<\/p>\n
Il \u00e9mousse ce qui tranche
\nD\u00e9m\u00eale les noeuds.
\nDiscerne dans la lumi\u00e8re
\nAssemble ce qui, poussi\u00e8re, se disperse.<\/p>\n
D’une profondeur invisible
\nIl est l\u00e0
\nEnfant de l’inconnu
\nAnc\u00eatre des dieux.<\/p>\n
***<\/p>\n
Rudes sont le ciel et la terre<\/p>\n
Qui traitent en chiens de paille<\/p>\n
La multitude d’\u00eatres.<\/p>\n
Rude est le sage<\/p>\n
Qui traite le peuple en chien de paille.<\/p>\n
L’espace entre ciel et terre<\/p>\n
Pareil \u00e0 un souffle<\/p>\n
Est vide et ne s’affaisse pas.<\/p>\n
Exhal\u00e9 il est in\u00e9puisable.<\/p>\n
La parole conduit au silence<\/p>\n
Autant en p\u00e9n\u00e9trer le sens.<\/p>\n
***<\/p>\n
Plut\u00f4t que tenir et remplir jusqu’\u00e0 ras bord
\nMieux vaut savoir s’arr\u00eater \u00e0 temps.<\/p>\n
Marteler et aiguiser sans cesse
\nNe pr\u00e9serve pas la lame.<\/p>\n
Tout l’or et le jade qui remplissent une salle
\nNe peuvent \u00eatre gard\u00e9s par personne.<\/p>\n
Qui tire fiert\u00e9 de sa richesse et puissance
\nS’attire le malheur.<\/p>\n
L’ouvrage accompli
\nSe retirer<\/p>\n
Tel est le sens de la voie.<\/p>\n
***<\/p>\n
Peut-on par l’\u00e2me du corps
\nEmbrasser l’\u00e2me de l’esprit
\nEt concevoir l’unit\u00e9 ?<\/p>\n
Peut-on concentrer l’expir et l’inspir du souffle
\nEt le rendre aussi souple que celui du b\u00e9b\u00e9 ?<\/p>\n
Peut-on purifier le miroir secret
\nJusqu’\u00e0 rendre le regard pur ?<\/p>\n
Peut-on gouverner l’Etat et veiller sur le peuple
\nPar la pratique du non-agir ?<\/p>\n
Lorsque les portes du vide
\nS’ouvrent et se ferment
\nSait-on demeurer passif telle la femme ?<\/p>\n
P\u00e9n\u00e9trer les quatre directions
\nSans en rien savoir ?<\/p>\n
Cr\u00e9er et d\u00e9velopper,
\nProduire sans poss\u00e9der,<\/p>\n
Agir sans retenir,
\nMultiplier sans contraindre
\nCeci se nomme vertu myst\u00e9rieuse.<\/p>\n
***<\/p>\n
Pli\u00e9 mais entier
\nCourb\u00e9 mais droit
\nVide mais rempli
\nUs\u00e9 mais neuf.<\/p>\n
Ayant peu, mais demeurant combl\u00e9.
\nAyant beaucoup, mais demeurant perplexe.<\/p>\n
Ainsi agit le sage,
\nQui embrasse l’unit\u00e9
\nPour \u00eatre le mod\u00e8le du monde.<\/p>\n
Il ne se montre pas et met en \u00e9vidence
\nIl ne s’affirme pas mais \u00e9veille
\nIl ne se loue pas mais son m\u00e9rite s’impose
\nIl ne se vante pas mais il dure
\nIl ne rivalise avec personne
\nPersonne ne rivalise avec lui.<\/p>\n
L’ancien adage: pli\u00e9 mais entier
\nN’est pas parole vide.
\nIl permet de rester int\u00e8gre
\nSans cesse.<\/p>\n
***<\/p>\n
Parler peu
\nEst naturel.<\/p>\n
Une bourrasque ne dure tout le matin.
\nUne averse ne dure tout le jour.
\nQui les produit ?
\nLe ciel et la terre.
\nSi ce ciel et cette terre
\nNe produisent rien de durable
\nComme l’\u00eatre humain le pourrait-il ?<\/p>\n
A cause de cela m\u00eame
\nCelui qui se conforme \u00e0 la voie, prend la voie
\nCelui qui se conforme \u00e0 la vertu, devient la vertu
\nCelui qui se conforme \u00e0 la perte, connait la perte.<\/p>\n
L\u00e0 o\u00f9 manque la foi, la foi vient \u00e0 manquer.<\/p>\n
***<\/p>\n
Celui qui sait voyager ne laisse pas de traces.
\nCelui qui sait parler ne fait pas de fautes.
\nCelui qui sait compter n’a pas besoin de boulier.
\nCelui qui sait garder n’a nul besoin de serrures
\nPour fermer, ni de cl\u00e9s pour ouvrir.
\nCelui qui sait lier n’utilise pas de cordes
\nPour nouer.<\/p>\n
Ainsi le sage se consacre
\nA sauver les \u00eatres humains
\nSans rejeter personne.
\nIl se consacre \u00e0 pr\u00e9server les choses
\nSans rien abandonner.
\nC’est l\u00e0 pratiquer la claire lumi\u00e8re.<\/p>\n
Ainsi le juste enseigne l’injuste.
\nL’injuste est la mati\u00e8re du juste.<\/p>\n
Ne pas r\u00e9v\u00e9rer l’enseignement subtil
\nNe pas respecter la mati\u00e8re brute
\nAm\u00e8ne grande erreur
\nQuel que soit le savoir.<\/p>\n
L’essentiel est \u00e9nigme.<\/p>\n
***<\/p>\n
La voie est sans nom
\nPrimitive comme la nature du bois.
\nTellement infime
\nQue personne ne peut l’asservir.<\/p>\n
Si princes et seigneurs savaient la tenir,
\nD’un commun accord
\nToutes les cr\u00e9atures se soumettraient,
\nLe ciel et la terre s’uniraient En une douce ros\u00e9e.
\nEt sans d\u00e9crets
\nLes peuples se pacifieraient.<\/p>\n
La diff\u00e9rence cr\u00e9e les noms.
\nD\u00e8s que les noms existent
\nLa s\u00e9paration existe.
\nSi l’on sait o\u00f9 s’arr\u00eater
\nOn se lib\u00e8re du danger.<\/p>\n
La voie est au monde
\nCe que sont les fleuves et la mer
\nAux torrents et rivi\u00e8res.<\/p>\n
***<\/p>\n
Qui conna\u00eet les autres a l’intelligence
\nQui se conna\u00eet lui-m\u00eame a le discernement
\nQui triomphe des autres est fort
\nQui triomphe de lui-m\u00eame poss\u00e8de la force
\nQui sait se contenter est riche
\nQui sait pers\u00e9v\u00e9rer est volontaire
\nQui sait demeurer est stable
\nQui vit la mort jouit d’une longue vie<\/p>\n
***<\/p>\n
Le retour est la fa\u00e7on dont la voie se meut
\nLa fluidit\u00e9 est le moyen qu’elle emploie<\/p>\n
La multiplicit\u00e9 des \u00eatres
\nEst n\u00e9e de quelque chose<\/p>\n
Et ce quelque chose
\nDe rien.<\/p>\n
***<\/p>\n
Sans franchir le seuil
\nConna\u00eetre l’univers.<\/p>\n
Sans regarder par la fen\u00eatre
\nEntrevoir la voie du ciel.<\/p>\n
Le plus loin on se rend
\nMoins on conna\u00eet.<\/p>\n
Ainsi le sage
\nConna\u00eet
\nSans avoir besoin de bouger
\nComprend
\nSans avoir besoin de regarder
\nAccomplit
\nSans avoir besoin d’agir.<\/p>\n
***<\/p>\n
Celui qui sait ne parle pas.
\nCelui qui parle ne sait pas.<\/p>\n
Clore les ouvertures
\nFermer les portes
\n\u00c9mousser le tranchant
\nD\u00e9nouer les noeuds
\nAdoucir la lumi\u00e8re
\nUnifier les chemins<\/p>\n
Ceci est la myst\u00e9rieuse identit\u00e9.<\/p>\n
On ne peut s’approcher du tao
\nNi s’en \u00e9loigner
\nOn ne peut en tirer b\u00e9n\u00e9fice
\nNi lui porter pr\u00e9judice
\nOn ne peut l’ennoblir
\nNi le diminuer<\/p>\n
Ainsi est-il tenu en honneur.<\/p>\n
***<\/p>\n
Un v\u00e9ritable guerrier n’est pas belliqueux
\nUn v\u00e9ritable lutteur n’est pas violent
\nUn v\u00e9ritable vainqueur \u00e9vite le combat
\nUn v\u00e9ritable chef reste humble devant ses hommes.<\/p>\n
Ceci r\u00e9v\u00e8le
\nLa vertu qui ne rivalise pas,
\nL’art de conduire les hommes,
\nL’union avec les lois cosmiques.<\/p>\n
***<\/p>\n
Savoir
\nEt se dire que l’on ne sait pas
\nEst bien.
\nNe pas savoir
\nEt se dire que l’on sait
\nConduit \u00e0 la difficult\u00e9.<\/p>\n
Etre conscient de la difficult\u00e9 Permet de l’\u00e9viter.<\/p>\n
Le sage ne rencontre pas de difficult\u00e9s
\nCar il vit dans la conscience des difficult\u00e9s
\nEt donc, n’en souffre pas.<\/p>\n
***<\/p>\n
Si le peuple ne craint plus le pouvoir
\nC’est qu’un pouvoir plus grand approche.<\/p>\n
Ne pas limiter son espace vital
\nNe pas l’emp\u00eacher de subsister
\nNe pas le pressurer
\nEt le peuple ne se lassera pas.<\/p>\n
Ainsi le sage se conna\u00eet lui-m\u00eame
\nMais ne se montre pas.
\nIl se respecte lui-m\u00eame
\nMais ne s’enorgueillit pas.<\/p>\n
Il refuse ceci et accepte cela.<\/p>\n<\/div>\n
\u00a9 Extraits de Tao Te King<\/em> par Lao Tseu, traduit par Ma Kou. Paris, Albin Michel, 1984.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Tao Te King de Lao Tseu Dans le monde chacun d\u00e9cide du beau Et cela devient le laid.Par le monde chacun d\u00e9cide du bien Et cela devient le mal. L’\u00eatre et le vide ‘s’engendrent L’un l’autre. Facile et difficile se compl\u00e8tent Long et court se d\u00e9finissent Haut et bas se \u2026 Lire plus \/ Read more<\/a><\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":1340,"parent":0,"menu_order":0,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","template":"","meta":{"ngg_post_thumbnail":0,"footnotes":""},"class_list":["post-354","page","type-page","status-publish","has-post-thumbnail","hentry"],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/354","targetHints":{"allow":["GET"]}}],"collection":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages"}],"about":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/types\/page"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=%2Fwp%2Fv2%2Fcomments&post=354"}],"version-history":[{"count":2,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/354\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":1341,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/354\/revisions\/1341"}],"wp:featuredmedia":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/media\/1340"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=%2Fwp%2Fv2%2Fmedia&parent=354"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}