{"id":352,"date":"2015-01-01T14:38:12","date_gmt":"2015-01-01T13:38:12","guid":{"rendered":"http:\/\/www.archipress.org\/wp\/?page_id=352"},"modified":"2015-01-18T22:08:12","modified_gmt":"2015-01-18T21:08:12","slug":"kabbale-le-sens-sous-le-sens-sous-le-sens","status":"publish","type":"page","link":"https:\/\/www.archipress.org\/?page_id=352","title":{"rendered":"Kabbale, le sens sous le sens sous le sens"},"content":{"rendered":"
TRADITION<\/span><\/p>\n <\/p>\n La Kabbale, qui peut s’\u00e9crire aussi Cabale, Cabbale ou Qabale, vient de la racine h\u00e9bra\u00efque KBL, \u00ab\u00a0recevoir\u00a0\u00bb. Le ma\u00eetre, \u00ab\u00a0celui qui sait\u00a0\u00bb, donne, et l’\u00e9l\u00e8ve, celui qui questionne, re\u00e7oit. Le kabbaliste se per\u00e7oit comme l’\u00e9l\u00e8ve. <\/span><\/p>\n La Kabbale est une mani\u00e8re de regarder le monde, de se regarder voir le monde. Cette \u00ab\u00a0mani\u00e8re\u00a0\u00bb est originale parce qu’elle associe l’attente d’une r\u00e9v\u00e9lation fulgurante (la voie mystique, ou intuitive) \u00e0 l’\u00e9tude patiente (la voie rationnelle). Autrement dit, le kabbaliste cultive l’art de comparer et de rendre compte de ses observations tout en int\u00e9riorisant l’exp\u00e9rience de l’Unit\u00e9 retrouv\u00e9e. Il fait travailler en m\u00eame temps les deux h\u00e9misph\u00e8res de son cerveau. Ses exercices ont pour effet d’\u00e9tablir des connexions entre la raison, l’intuition et l’imagination. Sa d\u00e9marche est \u00e0 la fois intellectuelle et spirituelle.<\/span><\/p>\n Le kabbaliste voit dans le discours parl\u00e9 ou \u00e9crit un sens qu’il faut d\u00e9crypter. Le r\u00e9cit biblique, clair pour l’esprit simple, est pour lui obscur et surcharg\u00e9 de sens. Il a l’intuition qu’une \u00ab\u00a0certaine\u00a0\u00bb structure cach\u00e9e le sous-tend. Que tout ce qui est diff\u00e9renci\u00e9 et palpable, proc\u00e8de, par \u00e9manation, d’une source primordiale, ind\u00e9finie, homog\u00e8ne.<\/span><\/p>\n En h\u00e9breu, un seul mot d\u00e9signe le mot et la chose: davar. <\/em>Les choses existent dans la mesure seulement o\u00f9 elles sont nomm\u00e9es. L’enseignement kabbalistique postule que le mot porte la r\u00e9alit\u00e9, que la vibration infinie de la voix porte l’univers. Dieu a dit: \u00ab\u00a0Que la lumi\u00e8re soit\u00a0\u00bb et la lumi\u00e8re fut. La parole cr\u00e9e.<\/span><\/p>\n Faut-il en d\u00e9duire qu’au commencement \u00e9tait le verbe? Pas tout \u00e0 fait. Le commencement (rechit<\/em>) \u00e9tait vide et silencieux. Mais alors, comment l’Univers a-t-il surgi de cet espace vide et silencieux? C’est la grande question qui hante tout kabbaliste. <\/span><\/p>\n Selon Isaac Luria (1534-1572), le premier acte de Dieu aurait \u00e9t\u00e9 non pas un d\u00e9ploiement vers l’ext\u00e9rieur (impossible puisqu’il est tout) mais un repli, une contraction. Au commencement, Dieu se serait retir\u00e9, r\u00e9tract\u00e9, permettant ainsi la naissance du monde, sous la forme, en tout premier lieu, des vingt-deux lettres de l’alphabet h\u00e9bra\u00efque. Ce repli, ce \u00ab\u00a0manque \u00e0 \u00eatre\u00a0\u00bb, autrement dit ce vide autorisant autre chose \u00e0 \u00eatre, est nomm\u00e9 le tsimtsoum<\/em>, un concept essentiel dans la Kabbale. Pour le kabbaliste, la langue h\u00e9bra\u00efque est donc la mati\u00e8re m\u00eame du monde. Tout \u00e9l\u00e9ment d’un texte, chacune de ses lettres, chaque \u00e9l\u00e9ment de la forme d’une lettre, les espaces entre les mots et entre les lettres, doivent \u00eatre compris et d\u00e9crypt\u00e9s: aucun \u00e9l\u00e9ment n’est d\u00fb au hasard, chaque \u00e9l\u00e9ment a un sens et une place dans la coh\u00e9rence de l’ensemble.<\/span><\/p>\n La Kabbale a donc imagin\u00e9, entre autres, une m\u00e9thode d’interpr\u00e9tation qui met en rapport les uns avec les autres des mots en fonction de leur valeur num\u00e9rique, calcul\u00e9e comme dans la num\u00e9rologie moderne. Cette m\u00e9thode, la Gu\u00e9matria (du grec gematria<\/em>, \u00ab\u00a0art de mesurer tout ce qui est dans le ciel et sur la Terre\u00a0\u00bb, qui a donn\u00e9 notre mot g\u00e9om\u00e9trie<\/em>) suscite des rapprochements de mots d’une grande port\u00e9e philosophique, et r\u00e9pond au d\u00e9sir le plus vif du kabbaliste, qui est d’expliquer la langue par elle-m\u00eame et non par l’interm\u00e9diaire des concepts qu’elle v\u00e9hicule.<\/p>\n Cette m\u00e9thode a permis aux talmudistes des premiers si\u00e8cles de l’\u00e8re chr\u00e9tienne (le Talmud est un recueil de traditions rabbiniques interpr\u00e9tant la loi de Mo\u00efse) de r\u00e9pondre \u00e0 certaines questions fort anciennes qu’ils se posaient: le sens litt\u00e9ral du texte biblique est-il le sens tout court ou bien n’est-il que l’enveloppe d’un sens qui, lui, doit \u00eatre d\u00e9crypt\u00e9? Et dans cette seconde hypoth\u00e8se, pourquoi le \u00ab\u00a0vrai\u00a0\u00bb sens serait-il cach\u00e9? La v\u00e9rit\u00e9 serait-elle terrible? Faudrait-il, pour l’entendre, \u00eatre pr\u00e9par\u00e9? D’ailleurs, o\u00f9 sont les clefs des portes \u00e0 ouvrir? Et comment ouvrir ces portes? Et pourquoi?<\/p>\n La Kabbale d\u00e9signe l’effort produit pour poser ces questions et pour y r\u00e9pondre.<\/p>\n La lecture de la Thora (les cinq premiers livres de l’Ancien Testament, o\u00f9 sont racont\u00e9s l’histoire du monde, l’histoire des hommes, les commandements divins et les rapports entre l’homme et le divin) exige un apprentissage d’autant plus long qu’il s’agit d’un texte satur\u00e9 de significations, en raison de son origine divine et de sa r\u00e9daction en h\u00e9breu, la \u00ab\u00a0langue sainte\u00a0\u00bb.<\/span><\/p>\n Cet apprentissage est d\u00e9crit par Abraham ben Samuel Aboulafia, n\u00e9 \u00e0 Saragosse en 1240, dans l’un de ses ouvrages: \u00ab\u00a0L’Ep\u00eetre des sept voies\u00a0\u00bb. Ces sept voies (de la sagesse) sont sept mani\u00e8res de lire la Thora.<\/p>\n \u00ab\u00a0La premi\u00e8re voie consiste en une lecture et en une compr\u00e9hension litt\u00e9rale de la Thora… C’est ainsi que la Thora doit \u00eatre pr\u00e9sent\u00e9e \u00e0 la foule du peuple, hommes, femmes et enfants. Chacun sait que tout \u00eatre humain, dans les premiers temps de son existence, pendant son enfance et sa prime jeunesse, fait partie de cette foule.\u00a0\u00bb<\/p>\n La deuxi\u00e8me voie consiste \u00e0 d\u00e9crypter les all\u00e9gories de la Thora. Aboulafia donne l’exemple suivant: dans le Deut\u00e9ronome (X, 16), il est \u00e9crit \u00a0\u00bb et vous circoncirez le pr\u00e9puce de votre coeur\u00a0\u00bb. Le lecteur de la deuxi\u00e8me voie percera \u00e0 jour cette figure de rh\u00e9torique, incompr\u00e9hensible au niveau strictement litt\u00e9ral.<\/p>\n La troisi\u00e8me voie consiste \u00e0 se poser des questions \u00e0 propos d’un texte, et \u00e0 leur chercher des r\u00e9ponses dans le contexte. Pourquoi, par exemple, le second jour de la cr\u00e9ation, selon la Gen\u00e8se, Dieu ne dit-il ce qu’il avait dit le premier jour, \u00e0 savoir que son oeuvre \u00e9tait bonne? R\u00e9ponse du lecteur de la troisi\u00e8me voie: parce qu’au deuxi\u00e8me jour, Il n’avait pas encore termin\u00e9 la cr\u00e9ation du monde aquatique. L’expression: \u00ab\u00a0Il vit que c’\u00e9tait bien\u00a0\u00bb n’est utilis\u00e9e en effet que pour conclure un ensemble coh\u00e9rent et ind\u00e9pendant \u00e0 l’int\u00e9rieur de la cr\u00e9ation. Le lecteur de la troisi\u00e8me voie est particuli\u00e8rement attentif. Il remarque les ruptures et les diff\u00e9rences \u00e0 l’int\u00e9rieur d’une construction coh\u00e9rente; il interroge alors le texte, r\u00e9fl\u00e9chit au contexte et trouve une explication.<\/p>\n La quatri\u00e8me voie consiste \u00e0 interpr\u00e9ter les symboles et les all\u00e9gories. Le lecteur de la quatri\u00e8me voie ne croit pas \u00e0 la r\u00e9alit\u00e9 de l’histoire telle qu’elle est racont\u00e9e. Il sait qu’elle est m\u00e9taphorique et qu’elle porte un enseignement \u00e0 d\u00e9crypter.<\/p>\n Aboulafia fait remarquer que \u00a0\u00bb ces quatre voies sont ouvertes \u00e0 toutes les Nations\u00a0\u00bb. La multitude acc\u00e8de aux trois premi\u00e8res voies, dit-il. Quant aux \u00e9rudits, ils s’installent dans la quatri\u00e8me voie et ignorent ordinairement qu’il en existe d’autres.<\/p>\n Le d\u00e9sir de savoir peut mener jusqu’\u00e0 la quatri\u00e8me voie. Au-del\u00e0, il faut une \u00e9nergie plus forte: la rage de savoir, la furie de conna\u00eetre. A partir de la cinqui\u00e8me voie, on p\u00e9n\u00e8tre les enseignements de la Kabbale.<\/p>\n Le lecteur de la cinqui\u00e8me voie analyse tous les \u00e9l\u00e9ments du texte. Il s’interroge m\u00eame sur la forme des lettres. Sur les rapports entre tous ces \u00e9l\u00e9ments et le sens des mots. Pourquoi y a-t-il vingt-deux lettres? Pourquoi la premi\u00e8re lettre de la Thora est-elle un beith? Aboulafia dit que les lecteurs des quatre premi\u00e8res voies se moquent de la cinqui\u00e8me, au pr\u00e9texte que les probl\u00e8mes de graphie sont d\u00e9nu\u00e9s de signification et qu’une science de la combinaison des lettres est d\u00e9pourvue de tout La cinqui\u00e8me voie exige des connaissances de psychologie et d’histoire. Elle jette des ponts entre la raison, l’imagination et l’intuition. Elle est une p\u00e9dagogie de l’Eveil. Gr\u00e2ce \u00e0 elle, la r\u00e9flexion se structure et se lib\u00e8re des d\u00e9sirs futiles, des passions, des pr\u00e9jug\u00e9s. Le lecteur de la cinqui\u00e8me voie prend l’habitude de voir, dans un texte, la simple enveloppe d’une signification v\u00e9hicul\u00e9e autrement que par les mots eux-m\u00eames. Difficilement manipulable, il ne se laisse pas prendre au charme d’un discours bien construit. Il est lib\u00e9r\u00e9 des id\u00e9es re\u00e7ues; les id\u00e9ologies ne peuvent plus le pi\u00e9ger. Sa qu\u00eate le porte toujours au-del\u00e0 de l’apparence imm\u00e9diate. Il est mal vu de tous les pouvoirs, y compris de celui de la Synagogue.<\/p>\n \u00ab\u00a0La sixi\u00e8me voie est d’une profondeur plus grande encore\u00a0\u00bb, dit Aboulafia. Il ajoute: \u00ab\u00a0Qui saura s’y engager? Car de cette voie il est dit: \u00ab\u00a0Elle est plus \u00e9tendue en longueur que la Terre, plus vaste que l’Oc\u00e9an.\u00a0\u00bb Elle est la voie de ceux qui s’isolent dans leur volont\u00e9 de se rapprocher du Nom \u00ab\u00a0de fa\u00e7on que son action soit perceptible en eux-m\u00eames\u00a0\u00bb. Le lecteur de la sixi\u00e8me voie s’interroge sur la relation du nom et de la chose, du signifi\u00e9 et du signifiant. Il pratique l’introspection. A ce niveau de r\u00e9flexion, ce qui est \u00ab\u00a0formule\u00a0\u00bb est n\u00e9cessairement \u00ab\u00a0v\u00e9cu\u00a0\u00bb. La logique formelle \u00e9clate, laissant surgir, en pleine lumi\u00e8re, une autre rationalit\u00e9, o\u00f9 l’Esprit se confond avec le Coeur.<\/p>\n La septi\u00e8me voie? \u00a0\u00bb Cette sph\u00e8re englobe toutes les autres\u00a0\u00bb, dit Aboulafia. \u00ab\u00a0Celui qui y p\u00e9n\u00e8tre re\u00e7oit la Parole divine.\u00a0\u00bb Cette voie ne peut \u00eatre enseign\u00e9e par \u00e9crit. Elle est exclusivement transmise de vive voix par ceux qui la vivent.<\/p>\n En h\u00e9breu, les quatre premi\u00e8res voies sont nomm\u00e9es Pschatt<\/em> (\u00ab\u00a0simple\u00a0\u00bb, c’est-\u00e0-dire lecture litt\u00e9rale), Remez<\/em>(\u00ab\u00a0all\u00e9gorique\u00a0\u00bb), Drach<\/em> (\u00ab\u00a0la voie\u00a0\u00bb) et Sod<\/em> (\u00ab\u00a0le myst\u00e8re\u00a0\u00bb et, aussi, \u00ab\u00a0l’essentiel\u00a0\u00bb). Les initiales de ces mots, PRDS, forment le mot Pard\u00e8s<\/em>, qui veut dire Paradis. Comme le dit une histoire hassidique, le Paradis est l’\u00e9tat v\u00e9cu ici et maintenant par celui qui sait lire.<\/p>\n Il faut noter que Mo\u00efse Cordovero (1522-1570), le ma\u00eetre le plus important d’Isaac Luria, proposait, lui, douze niveaux de lecture.<\/p>\n Les \u00e9crits kabbalistiques ne proposent pas un enseignement dogmatique. Ils procurent des cl\u00e9s pour ouvrir des serrures et des portes. Il appartient au \u00ab\u00a0cherchant\u00a0\u00bb de trouver les serrures correspondant aux cl\u00e9s re\u00e7ues. Pour cela, il lui faut travailler le texte et m\u00e9diter.<\/p>\n Babyloniens et Grecs \u00e9tudiaient d\u00e9j\u00e0 le sens des mots en consid\u00e9rant la valeur num\u00e9rique des lettres qui les composent. Cette m\u00e9thode a \u00e9t\u00e9 introduite en Isra\u00ebl sous le nom de Gu\u00e9matria \u00e0 l’\u00e9poque du second Temple (dont la construction a d\u00e9but\u00e9 vers l’ann\u00e9e 20 av. J.-C. et s’\u00e9tendra sur plus de quarante ans).<\/p>\n La Gu\u00e9matria la plus ordinaire consiste \u00e0 attribuer aux lettres les valeurs suivantes:<\/p>\n Valeur num\u00e9rique Lettre\/Nom Hi\u00e9roglyphe originel<\/p>\n 1 Aleph taureau Plus cinq lettres d\u00e9j\u00e0 mentionn\u00e9es mais qui, situ\u00e9es \u00e0 la fin d’un mot, prennent une forme et une valeur num\u00e9rique propres:<\/p>\n 500 Kaf Utilisant cette m\u00e9thode, les kabbalistes disent par exemple que \u00ab\u00a0Dieu est Amour et Unit\u00e9\u00a0\u00bb. En effet, Amour se dit en h\u00e9breu Aavah<\/em> (Aleph, H\u00e9, Beith, H\u00e9), ce qui produit 1 + 5 + 2 + 5 = 13. Unit\u00e9 se dit Ekhad (Aleph, Keth, Daleth), soit 1 + 8 + 4 = 13. Les deux mots Amour et Unit\u00e9 sont \u00ab\u00a0donc\u00a0\u00bb \u00e9quivalents. Or le t\u00e9tragramme Dieu ou Yahv\u00e9 (Iod, H\u00e9, Vav, H\u00e9) vaut 26, soit 13 + 13.<\/p>\n Pour p\u00e9n\u00e9trer plus avant les arcanes des mots, Mo\u00efse Cordovero, nomm\u00e9 plus haut, l’une des plus grandes figures du centre kabbaliste de Safed, en Galil\u00e9e, propose huit Gu\u00e9matrioth (Gu\u00e9matrioth est le pluriel de Gu\u00e9matria).<\/p>\n La premi\u00e8re, juste mentionn\u00e9e, additionne simplement la valeur des lettres d’un mot, et tire des conclusions du r\u00e9sultat obtenu.<\/p>\n La deuxi\u00e8me ne tient pas compte des dizaines et des centaines. Ainsi Yod = Aleph = 1, ou Tav = Daleth = 4.<\/p>\n La troisi\u00e8me met les nombres au carr\u00e9. Ainsi, pour le t\u00e9tragramme divin Iod, H\u00e9, Vav, H\u00e9 (Yahv\u00e9, Dieu), la premi\u00e8re Gu\u00e9matria donne comme valeur 26 . Dans la troisi\u00e8me Gu\u00e9matria, la suite 10 + 5 + 6 + 5 devient 102 +52+62+52= 186. Cette Gu\u00e9matria permet de rapprocher la t\u00e9tragramme d’un autre nom divin, \u00ab\u00a0Makom\u00a0\u00bb (le lieu), dont la valeur est \u00e9galement 186.<\/p>\n La quatri\u00e8me ajoute \u00e0 la valeur de toute lettre la valeur des lettres qui pr\u00e9c\u00e8dent. Ainsi, Aleph vaut 1, Beith vaut 1 + 2 = 3, Guimel vaut 1 + 2 + 3 = 6, Daleth vaut 1 + 2 + 3 + 4 = 10, etc. On obtient de la sorte la suite: 1, 3, 6, 10, 15, 21, etc., qui est \u00e9galement celle des nombres triangulaires pythagoriciens.<\/p>\n La cinqui\u00e8me attribue aux lettres la somme des valeurs des lettres qui composent le nom de la lettre. Aleph, qui s’orthographie Aleph, Lamed, P\u00e9 final, vaut donc 1 + 30 + 800 = 831. Beith, qui s’orthographie Beith, Iod, Tav, vaut 412. Etc.<\/p>\n La sixi\u00e8me ne prend en compte que quatre lettres finales au lieu des cinq usuelles; elle ne tient pas compte du Kaph final.<\/p>\n La septi\u00e8me additionne le nombre des lettres d’un mot \u00e0 la valeur num\u00e9rique du mot lui-m\u00eame. Ainsi le Nom divin Iod, H\u00e9, Vav, H\u00e9 vaut 26 + 4 parce qu’il compte 4 lettres = 30. Cette septi\u00e8me Gu\u00e9matria peut se combiner avec toutes les autres.<\/p>\n La huiti\u00e8me ajoute 1 \u00e0 la valeur du mot. Elle peut \u00e9galement \u00eatre associ\u00e9e \u00e0 toutes les autres.<\/p>\n Il existe, \u00e9videmment, d’autres Gu\u00e9matrioth. Qui en conna\u00eet le nombre? D’ailleurs, pourquoi ce nombre devrait-il \u00eatre d\u00e9finitivement arr\u00eat\u00e9? Chacun peut composer sa Gu\u00e9matria. N’importe quel syst\u00e8me permet d’associer les mots et de rapprocher les id\u00e9es.<\/p>\n Un tel exercice permet d’\u00e9chapper aux associations d’id\u00e9es hantant notre mental, sugg\u00e9r\u00e9es par des analogies de propri\u00e9t\u00e9s (le Soleil, par exemple, nous fait penser \u00e0 lumi\u00e8re ou \u00e0 chaleur), des homonymies, des synonymies, des souvenirs, un savoir appris, une \u00e9ducation, des pr\u00e9jug\u00e9s.<\/span><\/p>\n La Gu\u00e9matria, amusante et peu co\u00fbteuse, permet de d\u00e9couvrir des analogies surprenantes, auxquelles nous n’aurions jamais song\u00e9 autrement. Et, plus surprenant encore, les analogies sugg\u00e9r\u00e9es par la Gu\u00e9matria semblent avoir au moins autant de justification que nos analogies coutumi\u00e8res.<\/p>\n Il est int\u00e9ressant d’observer que le texte qu’analyse le praticien de la Gu\u00e9matria n’est qu’une mati\u00e8re premi\u00e8re sans forme. Au lecteur ordinaire, ce texte dit quelque chose de clair, raconte une histoire, exprime une id\u00e9e. Pour le kabbaliste, en revanche, il est obscur, incompr\u00e9hensible, chiffr\u00e9. Pour en d\u00e9couvrir le sens, il va devoir le d\u00e9crypter. Ce n’est pas une op\u00e9ration simple.<\/p>\n Pour le kabbaliste, le sens se m\u00e9rite.<\/p>\n La Kabbale a jou\u00e9 un r\u00f4le important dans l’effervescence intellectuelle de la Renaissance: elle opposait en effet \u00e0 la vision scholastique d’un monde fig\u00e9, cr\u00e9\u00e9 une fois pour toutes, la vision d’un monde en cr\u00e9ation perp\u00e9tuelle. Le kabbaliste a en effet l’habitude de regarder les \u00ab\u00a0syst\u00e8mes\u00a0\u00bb avec une certaine hauteur, convaincu qu’ils se rejoignent \u00e0 un niveau plus \u00e9lev\u00e9. A l’heure des querelles provoqu\u00e9es par la R\u00e9forme de Luther, le kabbaliste, r\u00e9pugnant \u00e0 prendre parti, s’efforce de jouer les conciliateurs, \u00e0 l’image de Paulus Ricius, qui ne r\u00e9ussit de la sorte qu’\u00e0 s’attirer des ennuis des deux parties.<\/p>\n Le kabbaliste rompu aux divers \u00ab\u00a0niveaux\u00a0\u00bb de lecture (que ce soit les douze niveaux de Cordovero, les sept d’Aboulafia, d\u00e9taill\u00e9s plus haut, les quatre de Pic de la Mirandole ou les trois de Ricius) consid\u00e8re qu’un texte peut toujours \u00eatre lu autrement, que les r\u00e9cits et les th\u00e8ses peuvent toujours \u00eatre p\u00e9n\u00e9tr\u00e9s au-del\u00e0 de leur sens litt\u00e9ral -ce qui permet et encourage \u00e9videmment la tol\u00e9rance. Or encourager la tol\u00e9rance, c’est vivifier le d\u00e9sir d’en savoir plus, c’est apprendre la disponibilit\u00e9 de l’esprit. La bienveillance \u00e0 l’\u00e9gard de l’autre en d\u00e9coule.<\/span><\/p>\n Mais le succ\u00e8s de la Kabbale dans toute l’Europe de la Renaissance tient aussi au fait qu’elle est un abri s\u00fbr (ou \u00e0 peu pr\u00e8s s\u00fbr) pour l’esprit libre. Sa complexit\u00e9, les interpr\u00e9tations infinies auxquelles elle donne acc\u00e8s, permettent au chercheur d’explorer la Bible librement, \u00e0 une \u00e9poque o\u00f9 la libert\u00e9 est encore per\u00e7ue n\u00e9gativement.<\/p>\n A cette \u00e9poque, le conformisme ambiant imposait \u00e0 tous l’id\u00e9e que la V\u00e9rit\u00e9 avait d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 dite dans tous les domaines. Personne ne se voulait donc libre. Tous \u00e9tudiaient les Anciens, convaincus que la Connaissance r\u00e9side dans le pass\u00e9. Si Copernic a os\u00e9 exposer l’id\u00e9e que la Terre tourne autour du Soleil, c’est qu’il l’a trouv\u00e9e dans des textes grecs antiques. Pour obtenir droit de cit\u00e9, le neuf devait toujours \u00eatre cautionn\u00e9 par l’ancien.<\/p>\n L’int\u00e9r\u00eat de la Kabbale \u00e9tait d’offrir une caution traditionnelle formidable \u00e0 ceux qui d\u00e9siraient d\u00e9velopper une nouvelle mani\u00e8re de voir le monde. Pour atteindre \u00e0 cette vision nouvelle, il leur suffisait en effet de commenter \u00ab\u00a0ad libitum\u00a0\u00bb la vision antique… D’autant que, pour la Kabbale, le divin (l’inchangeant) n’exclut nullement le mouvement (et son corollaire le progr\u00e8s), et la n\u00e9cessit\u00e9 d’aller \u00ab\u00a0au-del\u00e0\u00a0\u00bb de toute certitude (de tout \u00ab\u00a0niveau\u00a0\u00bb de lecture) est inscrite dans l’ordre \u00e9ternel des choses.<\/p>\n Pour la Kabbale, si la v\u00e9rit\u00e9 premi\u00e8re peut \u00eatre figur\u00e9e, voire nomm\u00e9e, elle ne peut \u00eatre contenue dans une explication. Le texte, les discours, les mots disent tout, mais ce qu’ils disent, en dernier ressort, est inaccessible.<\/p>\n En revanche, le jeu sur les lettres apporte, comme on l’a vu, des surprises. Certaines associations \u00e9tranges, peuvent, \u00e0 la r\u00e9flexion, devenir \u00e9clairantes -jusqu’au vertige parfois. Et certaines associations subtiles faire percevoir des \u00e9vidences simples et merveilleuses qui, autrement, fussent pass\u00e9es inaper\u00e7ues.<\/p>\n Il ne s’agit pas, bien s\u00fbr, de regretter la rationalit\u00e9, mais de l’affiner et de l’\u00e9largir en reconnaissant la l\u00e9gitimit\u00e9 du r\u00eave et des impressions.<\/p>\n Reste toutefois un dernier pi\u00e8ge, un pi\u00e8ge mortel: celui de se prendre au s\u00e9rieux. Pour la Kabbale, toute explication, kabbalistique ou scientifique, est en dernier ressort une farce que nous jouent le langage et la raison. Raison pour laquelle l’humour doit r\u00e9gner coll\u00e9gialement avec la raison, l’intuition et l’imagination.<\/p>\n L’humour pr\u00e9vient. L’ambiguit\u00e9 de l’humour est consubstantielle \u00e0 l’ambiguit\u00e9 des choses et des id\u00e9es. L’humour permet de vivre avec la multiplicit\u00e9 des significations. L’humour manifeste l’\u00e9nergie vitale.<\/p>\n Quiconque ne cultive pas l’humour s’arr\u00eate en chemin. Retr\u00e9cit dans ses certitudes. Pontifie. Condamne. Puis, in\u00e9vitablement, tue. Se prendre au s\u00e9rieux, c’est transformer la loi d’Amour en code de haine et de m\u00e9pris. C’est dire: \u00ab\u00a0Je sais\u00a0\u00bb. C’est dire: \u00ab\u00a0J’ai compris\u00a0\u00bb. Rien ne saurait \u00eatre pire. L\u00e0 r\u00e9side le mal supr\u00eame.<\/p>\n * Cet article est paru dans Le Temps strat\u00e9gique, No 73, d\u00e9cembre 1996.<\/p>\n La kabbale (\u00e9tymologiquement tradition re\u00e7ue<\/em>) d\u00e9signe de fa\u00e7on g\u00e9n\u00e9rique les traditions mystiques du juda\u00efsme depuis l’Antiquit\u00e9. Mais ce n’est qu’\u00e0 partir du XIIe si\u00e8cle que, sur la base d’un fond ancien de sagesse et d’interpr\u00e9tation des textes, de leurs signes et de leurs symboles, elle s’\u00e9rige en doctrine, avec une coh\u00e9rence interne, des r\u00e9f\u00e9rences \u00e0 des auteurs et \u00e0 des oeuvres sp\u00e9cifiques -plus particuli\u00e8rement au Sud de la France, d’o\u00f9 elle diffuse vers l’Espagne (G\u00e9rone, Barcelone, Burgos).<\/span><\/p>\n La kabbale espagnole s’ouvre, elle, \u00e0 diff\u00e9rents courants philosophiques (Ma\u00efmonide, Averroes) et m\u00eame au courant mystique musulman (soufisme), jusqu’\u00e0 ce que la mont\u00e9e de l’intol\u00e9rance religieuse et la pers\u00e9cution des juifs s\u00e9farades, au XVe si\u00e8cle, tarissent ses sources.<\/p>\n Le savoir \u00e9sot\u00e9rique de la kabbale passe alors en Italie, o\u00f9 les d\u00e9buts de la Renaissance cr\u00e9ent un climat favorable au m\u00e9tissage des savoirs. Une kabbale chr\u00e9tienne se d\u00e9veloppe, qui cherche des synth\u00e8ses nouvelles entre hell\u00e9nisme, juda\u00efsme et christianisme.<\/p>\n Le relais de la kabbale proprement juda\u00efque sera pris au XVIe si\u00e8cle par le centre th\u00e9ologique de Safed, en Galil\u00e9e, puis au XVIIe si\u00e8cle par le sabbata\u00efsme, un mouvement messianique.<\/p>\n Le Sefer ha-Bahir<\/span><\/strong> (Livre de la Clart\u00e9), premier ouvrage proprement kabbalistique, para\u00eet en Provence dans la seconde moiti\u00e9 du XIIe si\u00e8cle. Son manuscrit, m\u00e9lange de textes en h\u00e9breu et en aram\u00e9en, parvenu en fragments, serait une compilation de sources gnostiques orientales [la gnose (du grec gn\u00f4sis<\/em>, connaissance) pr\u00e9tend \u00e0 une connaissance \u00e9sot\u00e9rique des choses divines, communicables par tradition et par initiation].<\/span><\/p>\n Le Sefer ha-Zohar<\/strong> (Livre de la Splendeur) est le grand ouvrage de la kabbale. Son auteur principal, l’Espagnol Mo\u00efse de L\u00e9on (1240-1305), entendait lutter contre le courant rationaliste qui s’\u00e9tendait au sein du juda\u00efsme. Le Zohar est un commentaire de la Torah, \u00e9crit en h\u00e9breu et en aram\u00e9en, accompagn\u00e9 d’un volume dans lequel figure les soixante-dix interpr\u00e9tations du premier mot de la Torah [la Torah d\u00e9signe les cinq premiers livres de la Bible, qui formulent les lois de Mo\u00efse]. Tout comme pour le Bahir, le Zohar s’attache \u00e0 la description des attributs divins (Sephirots), moteurs de la Cr\u00e9ation, qui entrent en relation avec les cr\u00e9atures et leur d\u00e9voilant, notamment, les symboles de la Torah, laquelle est d\u00e9finie comme un organisme vivant, synonyme de l’ensemble du macrocosme. Quant \u00e0 Dieu, son occultation et sa dimension infinie (‘En-Soph) le rendent inaccessible, inconnaissable et indicible; seuls peuvent \u00eatre appr\u00e9hend\u00e9s ses attributs.<\/p>\n La kabbale tient une place particuli\u00e8re dans le juda\u00efsme, non seulement parce qu’elle r\u00e9v\u00e8le des sens cach\u00e9s de la Torah, mais aussi parce qu’elle donne un sens \u00e0 l’histoire des juifs. En postulant le retour aux textes sacr\u00e9s, la kabbale incite en effet ces derniers \u00e0 red\u00e9couvrir les causes de leurs malheurs et \u00e0 les traduire en connaissances \u00e9sot\u00e9riques. Lors de l’expulsion des juifs d’Espagne, en 1492, la kabbale leur permet d’expliquer l’exil comme un accident historique et cosmique. L’\u00e9cole de Safed, en Galil\u00e9e, et notamment la kabbale de Luria, vont relancer cette interpr\u00e9tation m\u00e9taphysique de l’histoire, ce qui permettra aux juifs de ne point se sentir en exil, mais en attente du messie. Cette attente culmine avec le \u00ab\u00a0sabbata\u00efsme\u00a0\u00bb du XVIIe si\u00e8cle, du nom de Sabbatai Zevi (1626-1676), un juif originaire de Smyrne qui se proclame Messie. Fait prisonnier par les Ottomans en raison des remous qu’il provoque dans les milieux rabbiniques de l’empire, il annonce sa conversion \u00e0 l’islam, une apostasie qui pr\u00e9cipite le juda\u00efsme dans une crise interne sans pr\u00e9c\u00e9dent.<\/span><\/p>\n Source: La Kabbale <\/em>par Roland Goetschel (Paris, PUF, collection Que sais-je?<\/em>, 1985). Le juda\u00efsme<\/em> par Hans K\u00fcng (Paris, Seuil, 1995).<\/p>\n <\/p>\n De quelques ma\u00eetres kabbalistiques<\/span><\/strong><\/p>\n Cordovero Mo\u00efse<\/span><\/strong> (1522-1570) est l’un des principaux th\u00e9ologiens kabbalistiques du centre de Safed en Galil\u00e9e. Son oeuvre est marqu\u00e9e par une volont\u00e9 de synth\u00e8se des diff\u00e9rents courants de la kabbale.<\/span><\/p>\n Luria Isaac ben Salomon<\/strong> (1534-1572), dit \u00ab\u00a0le Lion sacr\u00e9\u00a0\u00bb (Ha Ari), est avec son ma\u00eetre Corvedero, l’un des chefs de file de l’\u00e9cole kabbalistique de Safed. Originaire d’une famille allemande ayant \u00e9migr\u00e9 \u00e0 J\u00e9rusalem, il v\u00e9cut en \u00c9gypte o\u00f9 il acquit un savoir \u00e9sot\u00e9rique doubl\u00e9 d’une exp\u00e9rience de vie spirituelle intense (il aurait eu des r\u00e9v\u00e9lations du proph\u00e8te Elie). La seconde partie de sa vie est consacr\u00e9e \u00e0 la formation d’une trentaine de disciples au centre de Safed. Son apport \u00e0 la \u00ab\u00a0nouvelle kabbale\u00a0\u00bb est, du point de vue de la forme, la transmission orale du savoir et l’importance accord\u00e9e \u00e0 la d\u00e9marche intuitive et charismatique, et du point de vue des id\u00e9es, la mise en \u00e9vidence de la port\u00e9e spirituelle de l’exil des juifs, expuls\u00e9s d’Espagne en 1492.<\/p>\n Pic de la Mirandole <\/span><\/strong>(1463-1494), Giovanni Pico della Mirandola, est le premier kabbaliste chr\u00e9tien. A l’\u00e2ge de dix ans, ce descendant d’une famille renomm\u00e9e est surnomm\u00e9 le \u00ab\u00a0prince des po\u00e8tes et des orateurs\u00a0\u00bb. A l’\u00e2ge de quatorze ans, il \u00e9tudie le droit \u00e0 l’universit\u00e9 de Bologne. Deux ans plus tard, il entreprend de voyager en Europe. A l’\u00e2ge de vingt-trois ans, il ma\u00eetrise le latin, le grec, l’arabe, l’h\u00e9breu et l’aram\u00e9en. Il r\u00e9dige une somme philosophique et th\u00e9ologique, De omni re scibili. Conclusiones philosophicae, cabalisticae et theologicae, <\/em>(De toutes choses connaissables. Conclusions philosophique, kabbalistique et th\u00e9ologique) dans laquelle il expose sa volont\u00e9 de r\u00e9unir en une synth\u00e8se des id\u00e9es culturellement \u00e9loign\u00e9es ou oppos\u00e9es. Pers\u00e9cut\u00e9 pour ses id\u00e9es, il se r\u00e9fugie \u00e0 Florence, o\u00f9 il consacre la seconde partie de sa vie \u00e0 la contemplation et \u00e0 la d\u00e9votion, jusqu’\u00e0 ce qu’une maladie l’emporte \u00e0 l’\u00e2ge de trente et un ans.<\/span><\/p>\n Ricius Paulus<\/strong>, savant juif n\u00e9 en Allemagne, converti au christianisme en Italie (1505) et mort en 1541, enseigne la philosophie, la m\u00e9decine et l’h\u00e9breu \u00e0 l’universit\u00e9 de Pavie. Il traduit de nombreux trait\u00e9s mystiques d’auteurs juifs et musulmans, et contribue, avec Pic de la Mirandole, au d\u00e9veloppement de la kabbale chr\u00e9tienne.<\/p>\n <\/p>\n Ouvrages g\u00e9n\u00e9raux<\/span><\/em><\/p>\n La kabbale<\/span><\/strong>, par Roland Goetschel. Paris, PUF, collection Que sais-je?<\/em>, 1985.<\/span><\/p>\n La Cabale<\/strong>, par Alexandre Safran (ancien grand rabbin de Roumanie, grand rabbin de Gen\u00e8ve). Paris, Payot, 1988.<\/p>\n La mystique juive: les th\u00e8mes fondamentaux<\/strong>, par Gershom Scholem. Paris, \u00c9ditions du Cerf, 1985.<\/p>\n La Kabbale et sa symbolique<\/strong>, par Gershom Scholem. Paris, Payot, 1989.<\/p>\n Les Kabbalistes chr\u00e9tiens de la Renaissance<\/strong>, par Fran\u00e7ois Secret. Paris, Dunod, 1964.<\/p>\n Les deux livres majeurs de la kabbale<\/em><\/p>\n Le Bahir: le livre de la clart\u00e9,<\/em><\/strong> traduit de l’h\u00e9breu et de l’aram\u00e9en par Joseph Gottfarstein. Lagrasse, Verdier, 1982.<\/p>\n Le Zohar: le livre de la splendeur,<\/em><\/strong> extraits choisis et pr\u00e9sent\u00e9s par Gershom Scholem (traduit de l’anglais). Paris, Seuil, 1980.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" TRADITION Pour la Kabbale il y a toujours un sens sous le sens sous le sens…* Et le pi\u00e8ge ultime est de se prendre au s\u00e9rieux Par Daniel B\u00e9resniak Daniel B\u00e9resniak, est n\u00e9 Paris, a \u00e9tudi\u00e9 l’h\u00e9breu \u00e0 l’Ecole des Langues Orientales de cette ville, l’histoire de l’art \u00e0 \u2026 Lire plus \/ Read more<\/a><\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":1338,"parent":0,"menu_order":0,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","template":"","meta":{"ngg_post_thumbnail":0,"footnotes":""},"class_list":["post-352","page","type-page","status-publish","has-post-thumbnail","hentry"],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/352","targetHints":{"allow":["GET"]}}],"collection":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages"}],"about":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/types\/page"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=%2Fwp%2Fv2%2Fcomments&post=352"}],"version-history":[{"count":2,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/352\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":1339,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/pages\/352\/revisions\/1339"}],"wp:featuredmedia":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=\/wp\/v2\/media\/1338"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/www.archipress.org\/index.php?rest_route=%2Fwp%2Fv2%2Fmedia&parent=352"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}Pour la Kabbale
\nil y a toujours un sens
\nsous le sens
\nsous le sens…*<\/span><\/h3>\n
\nPar Daniel B\u00e9resniak<\/span><\/strong><\/div>\n<\/div>\n
\n<\/span><\/p>\n<\/div>\n
\nun texte, m\u00eame clair,<\/span><\/strong>
\nest obscur<\/span><\/strong>
\net doit \u00eatre d\u00e9crypt\u00e9<\/span><\/strong><\/div>\n<\/div>\n
\ndans un texte<\/span><\/strong>
\njusqu’\u00e0 12 niveaux<\/span><\/strong>
\nde signification…<\/span><\/strong><\/div>\n<\/div>\n
\nint\u00e9r\u00eat.<\/p>\n
\n2 Beith maison
\n3 Guimel chameau
\n4 Daleth porte
\n5 H\u00e9 fen\u00eatre
\n6 Vav crochet
\n7 Zain sexe masculin, semence
\n8 Khet cl\u00f4ture
\n9 Teth serpent
\n10 Yod main
\n20 Kaf paume de la main
\n30 Lamed aiguillon (pic pour faire avancer le b\u00e9tail)
\n40 Mem eau
\n50 Nun poisson
\n60 Samekh appui, tuteur
\n70 Ay\u00efn oeil
\n80 Peh bouche
\n90 Tzadd\u00e9 hame\u00e7on
\n100 Kof nuque
\n200 Resch t\u00eate
\n300 Schin dent
\n400 Tav signe<\/p>\n
\n600 Mem
\n700 Nun
\n800 Peh
\n900 Tzadd\u00e9<\/p>\n
\npour casser <\/span><\/strong>
\nles associations d’id\u00e9es banales<\/span><\/strong><\/div>\n<\/div>\n
\n\u00ab\u00a0Je sais\u00a0\u00bb, \u00ab\u00a0J’ai compris\u00a0\u00bb, <\/span><\/strong>
\nc’est la mort<\/span><\/strong><\/div>\n<\/div>\n