{"id":1092,"date":"2015-01-15T18:56:40","date_gmt":"2015-01-15T17:56:40","guid":{"rendered":"http:\/\/www.archipress.org\/wp\/?page_id=1092"},"modified":"2015-01-18T11:15:38","modified_gmt":"2015-01-18T10:15:38","slug":"joel-de-rosnay-les-chemins-de-la-vie","status":"publish","type":"page","link":"https:\/\/www.archipress.org\/?page_id=1092","title":{"rendered":"Jo\u00ebl de Rosnay, Les chemins de la vie"},"content":{"rendered":"

Jo\u00ebl de Rosnay, Les chemins de la vie<\/em>, Le Seuil, 1983<\/p>\n

\"9782020068345FS[1]\"<\/a>\u00ab\u00a0Ce livre pr\u00e9sente une peinture impressionniste de la soci\u00e9t\u00e9 technologique, de ses d\u00e9veloppements et de ses implications.\u00a0\u00bb<\/p>\n

L’auteur a \u00e9tudi\u00e9 et enseign\u00e9 \u00e0 M.I.T. , a travaill\u00e9 \u00e0 l’Institut Pasteur. Il a \u00e9galement \u00e9crit le Macroscope, la Malbouffe, les origines de la vie, L’homme symbiotique.<\/p>\n

Extraits significatifs ;<\/p>\n

p. 9 ; \u00ab\u00a0A partir d’une telle approche, je voudrais tenter dans ce livre une r\u00e9flexion sur l’\u00e9volution de notre soci\u00e9t\u00e9, en l’envisageant non seulement sous ses aspects scientifiques, techniques ou industriels, mais aussi sous l’angle des nouvelles valeurs qui semblent \u00e9merger de la g\u00e9n\u00e9ration actuelle.<\/p>\n

(…) D\u00e9j\u00e0, aux \u00c9tats-Unis, 50 % de la population active sont engag\u00e9s dans des activit\u00e9s de traitement de l’information.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 10 ; \u00ab\u00a0Apr\u00e8s la phase de conqu\u00eate de l’espace terrestre, puis celle de la croissance industrielle, nous entrons dans une phase de \u00ab\u00a0r\u00e9ticulation\u00a0\u00bb de la soci\u00e9t\u00e9. Il se cr\u00e9e, de proche en proche, des r\u00e9seaux de plus en plus \u00e9troitement interconnect\u00e9s et interd\u00e9pendants. Macro et micro-r\u00e9seaux au sein desquels chacun est \u00e0 la fois un \u00ab\u00a0lien\u00a0\u00bb et un \u00ab\u00a0noeud\u00a0\u00bb. Cette \u00ab\u00a0soci\u00e9t\u00e9 r\u00e9ticulaire\u00a0\u00bb, rendue possible par l’essor des communications, conduit \u00e0 des diversifications, des d\u00e9centralisations, des diff\u00e9renciations du tissu de la soci\u00e9t\u00e9. La logique de l’\u00e9nergie implique centralisation et exclusion. La logique de l’information, distribution et compl\u00e9mentarit\u00e9. De nouvelles valeurs \u00e9mergent : modification des rapports \u00e0 soi-m\u00eame ; autres regards sur la conduite de sa vie, la sant\u00e9, les sports individuels, les relations \u00e0 la maladie et \u00e0 la mort ; nouveaux rapports avec les techniques -outils de changements- telles la biologie, l’informatique, la robotique ; besoin d’\u00e9valuer leur impact sur la vie quotidienne et l’avenir de la soci\u00e9t\u00e9 ; nouvelles exigences sur la qualit\u00e9 de l’environnement\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 89 ; \u00ab\u00a0Il est int\u00e9ressant de relire aujourd’hui les conclusions du \u00ab\u00a0Rapport global 2000\u00a0\u00bb remis au pr\u00e9sident Carter par le Council on Environment Quality et le d\u00e9partement d’\u00c9tat en juillet 1980. Ce rapport est particuli\u00e8rement pessimiste : la croissance d\u00e9mographique va se poursuivre ; les ressources \u00e9nerg\u00e9tiques vont diminuer ; la pollution va s’\u00e9tendre ; le foss\u00e9 \u00e9conomique entre pays d\u00e9velopp\u00e9s et pays en voie de d\u00e9veloppement va se creuser ; l’eau potable sera plus rare, les aliments aussi et il seront plus chers ; la faim dans le monde touchera plus d’hommes, de femmes et d’enfants qu’aujourd’hui ; les d\u00e9serts vont progresser, les for\u00eats diminuer ; 500 000 esp\u00e8ces animales et v\u00e9g\u00e9tales vont dispara\u00eetre, r\u00e9duisant la vari\u00e9t\u00e9 de l’\u00e9cosyst\u00e8me et diminuant sa stabilit\u00e9 ; le monde sera plus vuln\u00e9rable, plus tendu, les risques de conflits plus grands que jamais.<\/p>\n

Que faut-il en penser ? S’agit-il du constat de faillites de nos m\u00e9thodes de pr\u00e9vision et de gestion \u00e0 l’\u00e9chelle de la plan\u00e8te ? De l’\u00e9chec du mod\u00e8le industriel ? Ou plut\u00f4t du r\u00e9sultat d’une approche morcel\u00e9e des grands probl\u00e8mes, sans vision globale, en \u00ab\u00a0patchwork\u00a0\u00bb, conduisant \u00e0 des d\u00e9cisions ponctuelles, au coup par coup ?\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 132 ; le secret de la r\u00e9ussite japonaise ; \u00ab\u00a0savoir accepter et g\u00e9rer les conflits plut\u00f4t que de chercher \u00e0 les \u00e9liminer par des solutions artificielles.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 150 ; perversion de la pens\u00e9e m\u00e9canistique ; \u00ab\u00a0Parfois aussi les analogies ou les id\u00e9ologies repoussent trop loin les bornes de la pens\u00e9e. La sociobiologie a aussi tent\u00e9 de r\u00e9duire les comportements humains aux m\u00e9canismes \u00e9volutifs de quelques \u00ab\u00a0g\u00e8nes \u00e9go\u00efstes\u00a0\u00bb, justifiant ainsi les pires des in\u00e9galit\u00e9s, les pires des intransigeances.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 151 ; \u00ab\u00a0L’\u00e9poque dans laquelle nous entrons est marqu\u00e9e par la r\u00e9volution informationnelle, et la \u00ab\u00a0d\u00e9mat\u00e9rialisation\u00a0\u00bb de l’\u00e9conomie.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 154 ; \u00ab\u00a0Alors qu’on sortait \u00e0 peine du fixisme, Teilhard d\u00e9crit dans son ouvrage de base, Le Ph\u00e9nom\u00e8ne humain , ce qu’il appelle la \u00ab\u00a0cosmog\u00e9n\u00e8se\u00a0\u00bb, d\u00e9rive universelle incluant dans un m\u00eame mouvement la mati\u00e8re, la vie, les soci\u00e9t\u00e9s humaines.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 156 ; \u00ab\u00a0En septembre 1838, quelque temps apr\u00e8s son retour du voyage sur le Beagle, Darwin lit le livre de Thomas Robert Malthus publi\u00e9 en 1798 : Essai sur le principe de population.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 157 ; \u00ab\u00a0La p\u00e9riode 1855-1865 est d\u00e9terminante dans l’histoire des sciences et de la philosophie. Elle marque le v\u00e9ritable d\u00e9but du XX\u00e8me si\u00e8cle. A l’\u00e9poque o\u00f9 Darwin publie De l’origine des esp\u00e8ces (1859), Louis Pasteur s’oppose \u00e0 F\u00e9lix Pouchet sur la g\u00e9n\u00e9ration spontan\u00e9e, tandis que Karl Marx publie Contribution \u00e0 la critique de l’\u00e9conomie politique. Pratiquement \u00e0 la m\u00eame date, en 1865, \u00e0 la suite des travaux de Sadi Carnot, Rudolf Clausius propose la notion d’entropie, forme d’\u00e9nergie d\u00e9grad\u00e9e, annon\u00e7ant la fin inexorable de l’univers, sa mort \u00e9nerg\u00e9tique.\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 160 ; \u00ab\u00a0C’est entrevoir aussi la face cach\u00e9e d’un monde en gestation, laborieuse et imparfaite machine, si diff\u00e9rente des m\u00e9canismes bien agenc\u00e9s de l’univers froid et distant que nous avait l\u00e9gu\u00e9 le XIX\u00e8me si\u00e8cle. A force, en effet, de ne consid\u00e9rer que le concept, l’organisation, le syst\u00e8me, nous avions construit un monde vide, \u00e9tranger \u00e0 l’homme, peupl\u00e9 \u00e7a et l\u00e0 d’objets disjoints. La physique se trouvait \u00e0 l’aise dans le domaine des gaz parfaits et des \u00e9coulements laminaires. L’\u00e9conomie, dans celui de la concurrence pure et parfaite<\/p>\n

(…) * Michel Serres, Gen\u00e8se, Grasset, 1981 \u00ab\u00a0<\/p>\n

p. 161 ; Serres, ce qu’est le monde ; \u00ab\u00a0\u00a0\u00bbL’univers est un m\u00e9lange de noyaux durs et de nu\u00e9es, d’archipels et de mers, d’\u00e9clats et d’occultations, de messages et de bruits (…) Le bruit de fond est permanent, il est le fond du monde, le fond noir de l’univers, il est le fond de l’\u00eatre, peut-\u00eatre.\u00a0\u00bb\u00a0\u00bb<\/p>\n

p. 163 ; \u00ab\u00a0Un livre d’Andr\u00e9 Lwoff est un \u00e9v\u00e9nement: Depuis L’Ordre biologique, livre scientifique publi\u00e9 en 1969 *, Andr\u00e9 Lwoff ne nous avait pas encore fait l’honneur d’un nouvel ouvrage.<\/p>\n

Dans Jeux et Combats *, Andr\u00e9 Lwoff jette un autre regard sur la science, la soci\u00e9t\u00e9, les grandes valeurs.<\/p>\n

* Chez Robert Laffont. Aujourd’hui \u00e9puis\u00e9.<\/p>\n

* Chez Fayard. \u00ab\u00a0<\/p>\n

p. 164 , \u00ab\u00a0Toute sa vie, \u00e0 c\u00f4t\u00e9 du grand jeu de la recherche, Andr\u00e9 Lwoff a men\u00e9 le grand combat pour les valeurs. Un combat pour les valeurs plus que pour les \u00ab\u00a0id\u00e9es\u00a0\u00bb, car Andr\u00e9 Lwoff se m\u00e9fie des id\u00e9es. La science, pour lui, n’est pas \u00ab\u00a0dangereuse\u00a0\u00bb. Ce qui l’est, ce sont les id\u00e9es, et surtout ce qui en d\u00e9coule : les guerres, le fanatisme, l’intol\u00e9rance, les purges staliniennes, le massacre des juifs. Dans une r\u00e9cente interview, il rappelait, \u00e0 ce sujet, une citation de Julien Benda : \u00ab\u00a0Ce ne sont pas les id\u00e9es qui provoquent les sentiments mais, au contraire, les sentiments qui provoquent les id\u00e9es ; ce n’est pas l’antis\u00e9mitisme qui provoque la haine mais, au contraire, la haine sans objet ou le besoin de ha\u00efr qui se jette sur une id\u00e9e d’objet ha\u00efssable, qu’elle trouve toute faite dans le commerce.\u00a0\u00bb<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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