De quelques peuples et langues cités
Les Sémites
Les Sémites sont les descendants du fils aîné
de Noé, Sem, qui, après le déluge, s'installa
avec sa famille dans la région de la Mésopotamie
et de la Palestine. Aujourd'hui les peuples sémites se
composent essentiellement des Juifs et des Arabes mais dans l'Antiquité,
ils comprenaient également les Assyriens, les Babyloniens,
les Araméens, les Cananéens et les Phéniciens.
Les Sémites donnèrent naissance à des alphabets
et à des dialectes qui se répandirent dans toute
la Méditerranée orientale, le Proche-Orient et
l'Afrique du Nord-Ouest (Éthiopie) entre le XIe siècle
avant Jésus-Christ et le VIe siècle après
Jésus-Christ environ.
L'araméen et le syriaque
L'araméen est une langue sémitique que parlaient
les Araméens, habitant la Syrie jusqu'à l'époque
arabe. L'alphabet et la langue araméens servirent de lingua
franca pendant près de 1000 ans au Proche-Orient.
C'était la langue du Christ et des apôtres. Elle
fut supplantée par sa proche cousine, l'arabe, après
l'Hégire.
Le syriaque est une forme tardive de l'araméen d'Edesse,
une région chrétienne d'Asie mineure qui exerça
une grande influence à partir du IIIe siècle après
Jésus-Christ. Comme l'araméen, l'alphabet syriaque
est composé de vingt-deux lettres, et, comme l'arabe,
uniquement de consonnes, les voyelles étant indiquées
par des signes La littérature syriaque connut un grand
essor jusqu'à la fin du comté d'Edesse au XIVe
siècle, lequel fut alors réduit par les Turcs musulmans.
Daylamites
Habitants du Daylam, une région d'Iran septentrional aux
confins de la chaîne de montagnes de l'Elbourz au bord
de la mer Caspienne. En révolte permanente contre le califat
de Bagdad, les Daylamites connurent une grande expansion à
la fin du Xe et au XIe siècles, donnant naissance à
de nombreuses dynasties locales.
Kutâma, Sanhaja, Almoravides et Reyes de Taifas
Tribus berbères d'Afrique du Nord, convertis du chiisme.
Les Kutâma et surtout les Sanhaja formaient la base militaire
de l'empire fatimide qui s'installa à Kairouan en 910
avant de conquérir toute l'Afrique du Nord. Les Fatimides
s'opposaient à l'orthodoxie sunnite des califes omeyyades
de Cordoue soutenus par les tribus maghrébines Zanatah.
Après un siècle de dissensions et de luttes politiques
et religieuses, les Fatimides, installés au Caire, engagèrent
les Banu Hilal, une tribu de nomades arabes venus de la Péninsule
arabique, pour rétablir leur domaine dans le Maghreb.
Ceux-ci firent au mieux, dévastèrent toute l'Afrique
du Nord, obligeant les maîtres de Kairouan à déménager
à Mahdiyya, et la dynastie hammadite de Qal'a à
s'installer à Bougie. C'est alors qu'un confédération
berbère soutenue par les Sanhaja remonta du Tafilalet
marocain et, sous la houlette de Abu Bakr, conquit le Maghreb
jusqu'à Alger et l'Espagne musulmane (1054-l086).
La conquête de l'Espagne fut facilitée par la fragmentation
politique qui y régnait. Suite à la dictature du
calife Omeyyade alMuzaffar mort en 1008, le califat se divisa
en vingt-trois petits États concurrents dirigés
par des chefs de clans (appelés en espagnol arabisée
Reyes de Taifas) dont les Almoravides ne firent qu'une bouchée.
© Le Temps stratégique,
No 20, Genève, printemps 1987. le.temps@edipresse.ch
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